#10. Lituanie First Portrait - Préliminaire

mars 2012 / Boulogne-Billancourt /
texte extrait de Lituanie first Portrait (performance en cours) /
présentation du thème et du personnage / d’Eric Da Silva /
àqui mieux mieux et comprenne qui voudra / durée : 4’50


Tout d’abord, j’ai voulu d’une inspiration faire trois autoportraits féminins d’un coup, tac, que j’ai intuité d’appeler « Â Electric ladies  »
parce que le nom indique encore la provenance hendrixienne de ma première inspiration.
Puis j’ai désobéi et retranché deux v
(ersions)
isions du t
(hème)
rio. Trois moins deux, une seule est restée toute seule, às’exp
(rimer)
oser. J’ai voulu parler de ce que je connais pour ne pas l’avoir vécu et je l’ai appelé un ensemblage. J’ai ensemblé donc. Car que sont des confiden
(tes)
ces féminines imaginées ou partiellement inexactes que je glane, ramasse et qui ne contiennent ni leçons àméditer pas plus que de conclusions
àtirer, simplement parce que l’envie me traverse et me déroute. Pas d’analyse ainsi. Elles sont un courant. Un ensemblement.


Bon alors ce sera quoi la définition ?

Des injonctions, des apostrophes, des déclamations systématiques font une litanie. Je peux l’appeler Lituanie aussi. Lituanie First Portrait
Une femme d
(‘esprit)
e corps chemine une narration inconnue en lit
(uanie)
anie. Elle apostrophe, gesticule, plaintive, agressive, passionnée, puis dépasse la Lituanie allons-y, qu’elle abandonne comme dans la mue, la peau
d’une vie supplantée par la force et l’actualité d’une nouvelle.


Bon alors ce sera quoi la démonstration ?

Qu’importe que tout cela aille avec ou sans littérature, le
(pieux)
mieux étant de concurrencer les vraies vies, les vraies souvenirs, les vraies paroles entendues, retenues, volées ou copiées, l’important dis-je c’est
qu’elles soient une arme pour un cri, une posture pour un geste, une intrigue pour une grimace et ainsi de
(fuite)
suite, que les mots chantent comme des instruments pratiques, vulgaires au besoin mais immédiats, qu’ils ne servent en réalité qu’àfaire exister
et jouer une véritable représentation en direct – vivre ce que l’on connaît, sans l’avoir vécu, en le jouant. C’est cette intimité que je me suis o
bsédé
ctroyé comme une mé
(moire)
thode.
Et alors et pour conclure me direz-vous, cette Lituanie fait-elle des mots en plus ou à… blanc et si tel est, ne serait-il pas plus judicieux d’aller
les pêcher dans de vrais personnages parlant d’eux encore une fois ? Je ne sais que répondre par la dérobade enfin qui veut dire que l’existence
d’une nouvelle femme n’est jamais ànégliger par les t
(races)
emps qui c
(rèvent)
ourent jusqu’ànous.

Bon alors ça rime àquoi l’exemple ?


Je suis une fe
(nte)
mme et chacun me glisse son regard àtravers – je suis de
(quoi croyez-vous qu’on cause ?)
couverte, alors j’ai un ma
(ais je sens comme un homme)
licieux plaisir àêtre
(nue)
vue. Qu’est-ce qui fait
(l’éternel féminin)
courir les femmes ? Qu’est-ce qui fait battre
(une femme simplement parce que c’est une femme)
leur cœur, co
(mme vouloir se jeter d’un pont)
uvrir leurs jambes même quand rien ne les
(obligent)
poussent ? Je suis la femme je
(lée)
tée sur vous comme un f
(antasme)
ilet de lumière. J’entre, je me sauve ou je r
(acontons-nous des histoires d’insectes sous les feuilles)
este p
(olymorphe)
lantée là. Je suis ce
(sera notre secret)
que je ne suis pas, je suis une c
(hrysalide)
igale, non non c’est pas ça ! Je suis la c
(igale)
hrysalide d’une ci
(nique histoire)
gale, non c’est pas ça encore. Je suis une c
(entimentale)
hrysalide perdue abandonnée par une c
(riminelle)
igale. Je suis une femme e
(ndurante et abstinente)
mpreinte, je suis une femme p
(armi les femmes)
elotonnée sur elle-même e
(trange lacune)
ffleurant les feuilles sèches du s
(exe)
ol qui se re
(jouissent)
posent, les f
(rases en toutes circonstances)
euilles du so
(uvenir)
l qui se re
(composent pour m’avertir)
posent, les feuilles s
(tériles)
èches du s
(ol)
exe qui se dé
(ssèchent en moi)
omposent, les feuilles sè
(ve)
ches et hum
(aines)
ides encore qui s
(ui generi)
e recomposent. Je suis une femme p
(resque autant qu’un homme)
ourrrie vivant dans un ma
(sculin féminin)
récage, dans une j
(e vais tout vous dire)
ungle touffue, t
(u pleures trop facilement)
ruffée par la ma
(nière forte)
laria fiévreuse, je suis une femme ver
(sez moi ce que vous voulez)
mine é
(je n’aime pas rester seule)
tendue sur la terre p
(lein feux sur moi s’il vous plait)
urulente.
Je suis une f
(aille)
emme et chacun me p
(lait)
icore dans la p
(oitrine)
eur. Je suis la femme avec des brindilles dans les cheveux et des poils dans la gorge, je suis la femme qui a
(sucé sa dernière bite)
vale et qui s’étouffe en a
(ppelant)
valant. Je suis une femme et je voudrais m
(ourir)
e mettre a
(genoux)
u garde àvous, je suis la femme du rond-point, la femme du réve
(éveillé)
rbère, la femme dans l’
(auto-stop)
ombre, la femme f
(ragment d’animal étrange)
amille entière, je suis la femme dans le bon ordre, je suis la femme en qua
(trième vitesse)
rantaine.
Je suis la femme dans la tour
(nante)
mente, je suis la femme f
(rigide)
amilière, je suis la femme habit
(ée)
uée àl’homme imp
(uissant)
itoyable. Je suis la
(ctrice)
femme qui palpite en
(fin)
vain, je suis la f
(lamme)
emme hédoniste qui surmonte les obstacles i
(mprévisibles)
ncompréhensibles. Je suis la femme acc
(usée)
ablée, acc
(essible)
ulée, a
(cclamée)
ssassinée.
Je suis la femme qui pleure
Je suis la femme qui se réchauffe
Je suis la femme mouillée
Je suis la femme an
(onyme)
guille, je suis la femme san
(s dessous-dessus)
gsue, je suis la femme sous le drap qui transpire, je suis la femme al
(’opposée)
longée, je suis la femme planante, je suis la femme su
(rprise)
spendue, je suis la femme toujours debout, je suis la femme ri
(golote)
sque d’être heurtée, r
(écit de soi-même)
sque d’être endo
(rmie )
magée. Je suis la femme mo
(rte)
elleuse, je suis la femme soup
(e àla grimace)
le, je suis la femme
(corps)
esprit, je suis la femme àl’a
(vie de tempête)
bris, àl
(a renverse)
‘équilibre, je suis la femme s
(ans y penser)
céniquement acceptable, je suis la femme qui gri
(nce)
mpe puis s’é
(ventre)
merveille, je suis la femme en j
(ustification)
achère, en j
(oie)
alousie, en d
(ouce)
anger. Je suis la femme a
(u pied du mur)
dultère, je suis la femme f
(olle)
leur, la femme tig
(resse)
e, ra
(dicale)
cine, je suis la femme pro
(tégez-moi du mal)
fonde àtravers la terre, je m
(ouille)
urmure àc
(ause de tout et de n’importe quoi)
hacun de me p
(rêter main forte)
iétiner. Mon de
(sir)
dans est un p
(etit garçon qui crie)
iétinement, je suis une femme s
(oeur)
eule. J’entends le c
(hant)
ri des sirènes ; je suis la femme que l’on dé
(sespère)
coupe en m
(orceaux choisis)
e demandant encore, voulez-vous m’e
(baiser)
pouser ?


21 mars 2012
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