[5] Un nom, un âge, un état ou une profession, quelquefois pas

 


Bibliographie de cet article : Sade, Lettres choisies, préface de Gilbert Lely ; Opuscules et lettres politiques (1789-1794), préface de Gilbert Lely.

Gilbert Lely, Vie du marquis de Sade.
Simon Linguet, Mémoires sur la Bastille.

Sur les années 1792-1793 : Nicolas Restif de la Bretonne, Les Nuits révolutionnaires, en particulier la Nuit XII « Massacres du 2 au 5 septembre » et la Nuit XIII « La Salpêtrière ».
François René de Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe :

Tandis que la tragédie rougissait les rues, la bergerie florissait au théâtre ; il n’était question que d’innocents pasteurs et de virginales pastourelles : champs, ruisseaux, prairies, moutons, colombes, âge d’or sous la chaume, revivaient aux soupirs du pipeau devant les roucoulants Tircis et les naïves tricoteuses qui sortaient du spectacle de la guillotine. Si Sanson en avait eu le temps, il aurait joué le rôle de Colin, et mademoiselle Théroigne de Méricourt, celui de Babet. Les conventionnels se piquaient d’être les plus bénins des hommes : bons pères, bons fils, bons maris. Ils menaient promener les petits enfants ; ils leur servaient de nourrices ; ils pleuraient de tendresse à leurs simples jeux ; ils prenaient doucement dans leurs bras ces petits agneaux, afin de leur montrer le dada des charrettes qui conduisaient les victimes au supplice. Ils chantaient la nature, la paix, la pitié, la bienfaisance, la candeur, les vertus domestiques ; ces béats de philanthropie faisaient couper le cou à leurs voisins avec une extrême sensibilité, pour le plus grand bonheur de l’espèce humaine [1].


« Hubert Robert dans sa cellule à Sainte-Pélagie, 1793 », mine de plomb, plume, lavis d’encre de Chine et rehauts d’aquarelle. Dans La Révolution française. Le premier Empire, dessin n°138 du catalogue (éditions Les Amis du musée Carnavalet, 1982).
Extrait de la notice : « Arrêté le 20 octobre 1793, [Hubert Robert] fut écroué à la maison d’arrêt occupant alors Sainte-Pélagie, rue de la Clef (5e arrondissement), en compagnie notamment du poète Roucher, du peintre Restout le fils et de l’antiquaire Millin [2]. Dans la nuit du 30 au 31 janvier 1794, H. Robert fut transféré avec ses compagnons de captivité à la maison de Saint-Lazare, où il s’occupa à en représenter plusieurs aspects dans d’émouvants petits tableaux (trois au musée Carnavalet) et à peindre des assiettes (une au musée Carnavalet). Le 9 Thermidor mit fin à son incarcération ; plus heureux que Roucher ou André Chénier, il échappa ainsi à la guillotine. » B. de M.


 

« La détention nationale, la guillotine sous les yeux, m’a fait cent fois plus de mal
que ne m’en avaient fait toutes les bastilles imaginables »
(lettre de Sade à son notaire Gaufridy, 21 janvier 1795).




C’est sur la place du Trône-Renversé, nouveau nom de la place du Trône depuis le 10 août 1792, aujourd’hui place de la Nation, que le plus grand nombre de personnes ont été guillotinées à Paris pendant la Terreur : 1306 entre le 13 juin et le 27 juillet 1794.

Ces 1306 personnes se répartissent ainsi :
197 femmes dont 7 religieuses, 16 carmélites [3], 51 ex-nobles, 123 femmes du peuple
1109 hommes dont 108 gens d’Église, 108 ex-nobles, 136 gens de robe, 178 gens d’épée, 579 gens du peuple.

Leurs corps reposent dans deux fosses communes creusées dans le jardin de l’ancien couvent de Picpus devenu cimetière.

Photographiés sur les murs de la chapelle, voici les noms et âges de quelques-uns, suivis de l’état ou de la profession, quelquefois pas :

8 messidor an 2 (26 juin 1794)
Desaunettes Maxime, 57 ans, huissier priseur
Maillet Jean Baptiste, 36 ans, domestique
Guy Michel Clément, 36 ans, marchand de vins
Meret N., 34 ans, commissionnaire
Lops Léon, 30 ans, ouvrier en baleine [4]
Valton Antoine, 20 ans, cuisinier
Adet Charles, 31 ans, marchand de vins
Sossotte Léonard, 50 ans, brocanteur
Blot J., 40 ans, négociant
Rossier Bernard, 47 ans, mercier
Francot Pierre, 61 ans, brocanteur
Durut Claude L., 33 ans, teneur de livres [5]
Venant Spics Laurent, 57 ans

9 messidor an 2 (27 juin 1794)
De Noailles de Mouchy Philippe, 79 ans, maréchal de France
Linguet Simon Nicolas Henry [6], 57 ans, avocat au Parlement
Guignard de Saint-Priest M.J.E., 62 ans, intendant de province
De Roye F. Pauline, maréchale duchesse de Biron, 71 ans
Boufflers Adélaïde duchesse de Biron, 43 ans
Normant Antoine M.V. Crosant, 51 ans
Polastron J.E.G., 73 ans, colonel
Laguiche de Sevignon Am. Charles, 46 ans, colonel
Sommereux Préfontaine J.B., 51 ans
Duportal P.N., 34 ans, abbesse
Vannot Étienne Ferdinand, 73 ans, capitaine de grenadiers
Vannot de Mont Perreux, 67 ans, général de brigade
Dumont T.E., épouse de Vannot, 67 ans
Genestet M. de Nérestan Étienne, 36 ans

d’autres, dont la date d’exécution n’apparaît pas sur la photo
Royer F. César, 43 ans, épicier
Fontigny Claude Michel, 64 ans, commissionnaire aux Îles
Basset Lamarelle Louis, 53 ans, président au Grand Conseil
Basset Lamarelle Fleury Lucien Hector fils, 18 ans
D’Haute Fort Abraham Frédéric, 46 ans
D’Haute Fort Jeanne Marie, 42 ans
De Damas Jean Antoine Auguste, 20 ans, sous-lieutenant
Chasteigner F., 54 ans
D’Alsace de Boussu de Chimay Charles Alexandre Marc, 31 ans
Pourra Louis, 60 ans, journaliste
Dugrail La Vilette Charles Antoine, 34 ans, garde du roi
Perrot Angélique Pierre, 56 ans, président à la cour des Comptes
Perrot Antoine Nicole, 57 ans, président à la cour des Aides
Giac Martial, 57 ans, maître des requêtes
Gillequin Jean-François, 47 ans, agent national
Savary Louis Pierre, 42 ans, valet de chambre
Besse Gaspard, 59 ans, bailli de Malte
Baudus H. J. Guillaume, 69 ans, lieutenant général civil
Cayx Jean Baptiste, 66 ans, curé

Les noms d’André Marie Chénier, 37 ans, poète, et de Jean Antoine Roucher, 49 ans, poète, sont gravés sur une plaque à l’entrée du carré réservé aux deux fosses communes, ils ont été guillotinés le 7 thermidor an 2 (25 juillet 1794).

Sade a cinquante-trois ans quand il est arrêté comme « suspect » [7] au domicile qu’il partage avec Marie-Constance Quesnet depuis janvier 1791, 20 de la rue Neuve-des-Mathurins, à la Chaussée d’Antin, le 8 décembre 1793 [8].
Il restera emprisonné jusqu’au 15 octobre 1794.
Un mois après sa libération il racontera :

J’ai fait quatre prisons dans mes dix mois ; dans la première, j’ai couché six semaines dans les commodités ; dans la deuxième, huit jours avec six personnes attaquées de fièvre maligne dont deux sont mortes auprès de moi ; dans la troisième, au milieu de la contre-révolution de Saint-Lazare, poison infect dont je ne me suis garanti que par une prudence incroyable ; ma quatrième enfin était un paradis terrestre : belle maison, superbe jardin, société choisie, d’aimables femmes, lorsque, tout à coup, la place des exécutions s’est mise positivement sous nos fenêtres et le cimetière des guillotinés dans le beau milieu de notre jardin. Nous en avons, mon cher, enterré dix-huit cents, en trente-cinq jours, dont un tiers de notre malheureuse maison [9]. Enfin mon nom venait d’être mis sur la liste et j’y passais le onze [10], lorsque le glaive de la justice s’est appesanti la veille sur le nouveau Sylla de la France. De ce moment, tout s’est adouci et, par les soins aussi ardents qu’empressés de l’aimable compagne qui partage mon cœur et partage ma vie depuis cinq ans, j’ai été enfin délivré le vingt-quatre vendémiaire dernier (lettre à Gaufridy, 19 novembre 1794).


Les Madelonnettes, au 12 rue des Fontaines-du-Temple [11], est la première des « quatre prisons » nommée par la lettre de Sade.
Le registre du greffe le décrit à son arrivée : « Taille de cinq pieds deux pouces [12], cheveux sourcils blond gris, front haut et découvert, yeux bleus clairs, nez moien, bouche petite, menton rond, visage ovale et plein. »

Dix années d’incarcération à Vincennes et à la Bastille lui ont donné l’expérience de l’enfermement, gardiens qu’on corrompra ou pas, réglements qu’on contournera ou pas, failles invisibles du système. Et il connaît ses capacités de résistance. Trois années de liberté les ont mises en veilleuse, il les réanimera. La seule question est : pour combien de temps suis-je là ?
La Révolution n’est pas plus éloquente que la monarchie sur la durée des peines ; d’ailleurs elle libère peu, elle tranche net. Une première lettre de Sade presse ses collègues de la section des Piques à laquelle il appartient d’intervenir en sa faveur. Mais sa situation - ex-noble et victime d’une lettre de cachet, aussi bien citoyen « actif » qui a rédigé des opuscules politiques mais par ailleurs écrivain dit libertin qui a publié Justine ou les Malheurs de la vertu (1791) -, cet écheveau de données si diverses les incite à la prudence, on attendra d’avoir senti d’où souffle le vent révolutionnaire, pour lors c’est un vent fou.

Le 13 janvier 1794 il est transféré aux Carmes [13] à l’angle des rues d’Assas et de Vaugirard.

Le 22 janvier il est transféré à Saint-Lazare, au 107 rue du Faubourg-Saint-Denis [14], où est emprisonné le peintre Hubert Robert. Il rédige un rapport-plaidoyer sur sa conduite politique à l’intention des membres du comité de Sûreté générale.

Le 27 mars il est transféré à Picpus.

La longue rue de Picpus commence au 254 de la rue du Faubourg-Saint-Antoine et finit boulevard Poniatowski. Le 35 présente un grand portail vert. On sonne, on pousse la porte en fer, c’est là.

Face à soi la chapelle où on lit le nom des guillotinés, de chaque côté de petites constructions à l’élégance ancienne autour d’une cour gravillonnée. À gauche de la chapelle, nouvelle porte en fer. De l’autre côté, allées avec arbres et pelouse sans ornement qui rappellent les pensionnats religieux comme il en existait encore à la moitié du XXe siècle. Le cimetière est là-bas à droite, les deux fosses communes au fond du cimetière, derrière une grille.

Le couvent des chanoinesses régulières de Saint-Augustin avait été déclaré bien national et transformé en « maison de santé ». On désignait ainsi dans Paris différents lieux où restaient détenus les « suspects » à qui leurs revenus permettaient de payer un prix de pension élevé. Administrativement rançonnés, ils pouvaient s’y prétendre malades pendant quelques semaines ou quelques mois, jusqu’au procès et la condamnation à mort qui s’ensuivait le plus souvent. Une autre « maison de santé » s’était ouverte au 10 de la rue, en face du lycée Arago.

Le 24 juin, Sade adresse un nouveau rapport sur sa conduite politique cette fois aux membres de la Commission populaire de sa section.

Les visites étaient-elles autorisées, les colis venant de l’extérieur acceptés, je l’ignore. Il devait écrire à Marie-Constance Quesnet. Retrouvera-t-on ses lettres, un jour, dans des archives familiales ou communales ? Il devait la rassurer, apaiser ses inquiétudes, l’assurer de sa tendresse, j’imagine. Il devait lui raconter ce qu’il voyait. Sa correspondance, plutôt que son œuvre, fait le récit de sa vie ; l’époque inscrit ses narrations dans des circonstances, elle ne les produit pas.

Choderlos de Laclos est arrêté et conduit à Picpus quelques semaines plus tard. Sade a certainement lu Les Liaisons dangereuses publié en 1782. Son propre roman par lettres Aline et Valcour ou le Roman philosophique, « écrit à la Bastille un an avant la Révolution de France », ne paraîtra qu’en 1795. Il en corrigeait les épreuves quand il a été arrêté. Jacques Girouard, son éditeur-imprimeur, a été guillotiné le 8 janvier, c’est sa veuve qui le publiera.

Deux silhouettes semblent marcher côte à côte dans une allée du jardin, n’est-ce pas un effet de la perspective, n’est-ce pas qu’elles se croisent mais s’ignorent ?
On ne les entend pas, se vouvoient-elles ou se tutoient-elles à voix si basse ?
Était-ce vraiment le lieu et le moment de discuter du roman épistolaire, contraintes qui soutiennent et passagères difficultés qui relancent ? Il y avait des questions plus urgentes, ne crois-tu pas.

Autour du couvent, champs incultes, vignes et jardins maraîchers, terrains vagues que le XIXe siècle construira.
Au bout de la rue, la barrière et le chemin de ronde.
Dans un angle de la place, la guillotine.

Au jour de la visite, vendredi 10 février 2012 en début d’après-midi, ciel très bleu, gel qui blanchit le gravier, neige dans la rainure des noms gravés en creux sur les pierres tombales ; froid vif, un quartier urbain. Patrick Modiano a situé au 62 l’internat du Saint-Cœur-de-Marie où Dora Bruder était élève. Silence qui enveloppe les voix d’enfants d’une cour voisine.

Depuis la mi-juin quand l’agitation s’empare des gardiens et les fait courir vers la porte charretière au fond du jardin, les détenus savent que les convois vont revenir de la place du Trône-Renversé et déverser leur chargement. Ils interrompent leurs promenades, regagnent leurs cellules, ferment la porte. On pleure, on prie, on lit ou on écrit. Personne ne souhaite avoir à reconnaître un proche, un ami [15].


Le 26 juillet (8 thermidor an II), Antoine Quentin Fouquier-Tinville, accusateur public du Tribunal révolutionnaire [16] dresse le réquisitoire contre vingt-huit accusés dont Sade :
« Sade, ex-comte, capitaine des gardes de Capet en 1792, a entretenu des intelligences et correspondances avec les ennemis de la République. Il n’a cessé de combattre le gouvernement républicain en soutenant dans sa section [17] que le gouvernement était impraticable. Il s’est montré le partisan du fédéralisme et le prôneur du traître Roland [18]. Enfin il paraît que les preuves de patriotisme n’ont été de sa part que des moyens d’échapper à la recherche de sa complicité dans la conspiration du tyran dont il était le vil satellite. »

Cette nuit-là, Sade va s’allonger sur un banc du jardin de Picpus, des étoiles percent entre les branches d’arbres, les feuilles bruissent, dans l’obscurité on le distingue à peine…
Que fait-on une semblable nuit qui aurait pu être sa dernière ?
On écrit une lettre d’adieu à ceux qu’on aime : à Marie-Constance Quesnet sa compagne, à Louis-Marie son fils aîné, à Renée-Pélagie son épouse ? On évoque les figuiers [19] et les abricotiers du domaine de La Coste à sentir presque leurs odeurs ? On pleure une fois encore sur la disparition du manuscrit des Cent vingt journées avec cet insensé duc de Blangis qui rêvait d’attaquer le soleil et incendier l’univers : quel personnage !

Le lendemain 9 thermidor, on part extraire de leurs prisons les vingt-huit accusés de la veille afin de les conduire à la Conciergerie où les sentences leur seront signifiées.
Cinq d’entre eux sont signalés Absent, dont Sade.
Gilbert Lely a fait l’hypothèse que les arrestations étaient alors trop nombreuses pour que les registres d’écrou soient tenus à jour, on aura appelé le nom de Sade dans une des prisons surpeuplées où il avait été détenu précédemment.

Le même jour Robespierre est arrêté, condamné sans procès et guillotiné le lendemain, la Terreur prend fin. Sade est libéré le 15 octobre 1794 (24 vendémiaire an 3), il regagne son domicile de la rue Neuve-des-Mathurins.




Merci à Cécile Wajsbrot de m’avoir signalé l’existence de ce lieu, aujourd’hui cimetière privé, ouvert tous les après-midi de 14 heures à 18 heures sauf les lundis et les jours fériés.

12 mars 2012
T T+

[1Mémoires d’outre-tombe, Livre IX, chapitre 2.

[2Littré : Celui qui s’applique à l’étude de l’antiquité, en expliquant les anciennes médailles, les inscriptions, l’usage et la forme des vases et des instruments antiques, en restituant les vieux manuscrits, et cherchant d’autres lumières qui puissent jeter du jour sur l’histoire et les usages des anciens temps.

[3Les carmélites de Compiègne dans Le Dialogue des carmélites de Georges Bernanos et dans l’opéra de Francis Poulenc.

[4D’ombrelle, de parapluie.

[5Littré : Terme de commerce. Teneur de livres, celui qui, chez un négociant, écrit régulièrement sur les livres ce qui entre et ce qui sort, ce qui est acheté et ce qui est vendu, ce qui est payé et ce qui est dû.

[6Simon Linguet est l’auteur de Mémoires sur la Bastille. Libéré en 1782 après deux années d’incarcération, il s’est exilé à Londres, puis à Bruxelles où il a repris ses activités de journaliste des Annales qu’il avait créé en 1777. Il était revenu à Paris au début de la Révolution.

[8Lire Sade contre l’Être suprême de Philippe Sollers précédé de Sade dans le temps (Gallimard, 1996). Le second texte est une lettre écrite par Sade, la veille de son arrestation, au cardinal de Bernis exilé à Rome. Il analyse le culte de l’Être suprême comme version laïque de la soumission non plus à Dieu mais à la Terreur et à la mort. Il lui confie le soin de publier ses manuscrits. « Voulez-vous que je vous dise ma seule certitude ? Seule l’imprimerie est divine. »

[9La maison Sade par le père, Maillé de Carman par la mère.

[1011 thermidor an 2 du calendrier révolutionnaire, 28 juillet 1794 du calendrier grégorien.

[11Sur les Madelonnettes et Saint-Lazare, on lira Brève histoire des prisons de Paris, de la prise de la Bastille à Fresnes avec une exposition en ligne présentant photos et documents.

[12Environ un mètre soixante.

[13De nombreux prêtres furent massacrés aux Carmes en septembre 1792, dont vingt-trois jésuites. On peut lire le récit de l’un d’eux, qui en réchappa, Jacques Bonnaud.

[14Sur ce sujet on peut lire Mémoires de Joseph Paris de l’Épinard, en particulier « Tableau historique de la maison Lazare ». On lira également, numérisé par Google, un Tableau des prisons de Paris, sous le règne de Robespierre. Contenant différentes anecdotes sur plusieurs prisonniers, avec des couplets, pièces de vers, lettres et testaments qu’ils ont faits, 1795.

[15Le 6 janvier 1795, Sade écrira ainsi à son notaire Gaufridy : « Savez-vous que le pauvre Dolci mon ami intime, et le fils du gentilhomme du vice-légat d’Avignon y a passé. On l’a enterré avec 1800 autres dans le jardin de la maison où j’étais en détention », Lettres inédites de D.A.F. de Sade et documents retrouvés par Jean-Louis Debauve, préface d’Annie Le Brun (Ramsay-Pauvert, 1990).

[16À lire sur Gallica : Histoire du tribunal révolutionnaire de Paris avec le journal de ses actes. Au Mercure de France, collection Le temps retrouvé : Actes du Tribunal révolutionnaire, recueillis et commentés par Gérard Walter.

[17La section de la place Vendôme, dite section des Piques.

[18Ayant appris la condamnation à mort de son épouse, Madame Roland, le 8 novembre 1793 par le Tribunal révolutionnaire, Roland se suicide le 15 novembre à Rouen, où il avait fui.

[19« Lire mon destin dans les lignes d’une feuille de figuier ! » (Octavio Paz).