Apparition/Disparition, termes variables mais égaux ?

La disparition n’a rien de tragique en soi. Tout dépend des circonstances de celle-ci. Et surtout, de ce qui vient ensuite. Car si dans cette disparition, il y a perte, la chose prend de l’importance car elle est alors à-même de nous manquer. Cette disparition, ce manque, c’est brutal. Rien ne garantit qu’elle puisse être comblée.

L’apparition n’est pas forcément un signe positif. On voit partout l’apparition de choses néfastes, inutiles ou nocives.

La relativité de ces termes, ces mots et du sens variable que chacun peut leur attribuer me déstabilise. Ils évoquent à la fois tout et rien en moi, une bataille d’images, d’idées, que je ne saurais coucher sur le papier.

L’apparition, la disparition constituent un cycle : Car toute chose est vouée à disparaître tôt ou tard et d’autres naîtront. Toujours ? Presque, peut-être qu’un jour, l’apparition disparaîtra elle aussi. Mais ce cycle n’a un sens que si on lui en donne.
Il ne signifie rien. Il peut se faire dans une direction, comme dans l’autre.

Nous avons ce pouvoir physique de faire disparaître des choses ; des gens, des objets, des lieux... Mais disparaissent-ils littéralement ? Je veux dire, il ne peut y avoir de disparition totale que lorsque le sujet est complètement éradiqué. C’est rarement le cas. Bien souvent, il est transformé et ne nous apparaît plus sous la même forme, une nouvelle forme qu’on ne peut percevoir.

La disparition ne serait donc que partielle. Il y a disparition car nous ne pouvons pas tout percevoir. Car nous avons des limites physiques et psychiques. Ces mutations nous échappent. Nous n’avons que l’impression de les maîtriser. C’est angoissant, troublant et en même temps désuet.

Apparitions, disparitions... Termes variables, mais égaux ?

Joanna Wadel

15 mai 2017
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