Atelier #2 : Je me souviens de mon arrivée en France

En exergue, une citation de Julia Kristeva tirée de son essai Étrangers ànous-mêmes :
"L’origine perdue, l’enracinement impossible, la mémoire plongeante, le présent en suspens. L’espace de l’étranger est un train en marche, un avion en vol, la transition même qui exclut l’arrêt. De repères, point."

Le second atelier d’écriture et de parole s’est tenu samedi 1er février dans les locaux de la Cimade Batignolles (Paris 17e). Les participantes ont évoqué les premières impressions et souvenirs de leur arrivée en France.

Voici quelques extraits :

Je me souviens des tunnels, ça me faisait peur, je n’étais jamais passé sous un tunnel.

Je me souviens qu’il pleuvait, il faisait un peu tristoune et froid. Il y avait des feuilles mortes partout.

Je me souviens que dans le RER, le train est moche, toute la route est moche, plein de dessins sur les murs, ils ont l’air fou.

Je me souviens de l’escalator avec mon boubou qui traînait.

Je me souviens de toutes ces longues journées passées dans la solitude jusqu’àl’arrivée de mon premier fils. C’était la solitude.

10 février 2014
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