« Au jour/Bandar et Bertalis », feuilleton de Joël Brisse

Joël Brisse est peintre et cinéaste (La pomme, la figue et l’amande, La fin du règne animal). De ce qu’il voit, entend, rêve, imagine, devine, il prend note, esquisse, il met des mots dessus.

Au fil des carnets ces mots se sont rapprochés, assemblés autour de deux figures, Bandar et Bertalis. Sans chercher à constituer un récit unique, les courtes scènes de Au jour sont les notations organisées selon la perception sensible des chutes de ciels, de nuits, de voyages, de regards, de phrases.
Ce sont 99 textes qui seront envoyés par mails, sur inscription payante préalable, pendant 44 semaines à partir du 11 novembre 2005.
Ils ne sont pas sans rappeler les Histoires d’Olmo du romancier cubain Rolando Sanchez Mejias. Certains sont parus dans la revue Rehauts (n° 15), revue trimestrielle d’art et de littérature (105 rue Mouffetard, 75005 Paris) éditée par Jean-Pierre Chevais de l’Atelier La Feugraie.

La petite maison était bien gardée, à l’est et à l’ouest, par deux pylones géants. Quelques années auparavant, ils se tenaient encore la main par-dessus son toit mais les derniers volts traversèrent cette portion de ciel exactement à l’instant où se referma la lourde grille de la mine. Je n’ai jamais su pourquoi on avait épargné ces deux-là et déposé leurs câbles sectionnés sur le sol avec la poussière de minerai. L’unique pièce de la maison était percée de part en part par la lumière de deux fenêtres. En quelque endroit que je plaçais ma chaise, je les apercevais, couverts d’oiseaux qui traversaient l’espace en une nuée flottante, allant indéfiniment de l’un à l’autre. Des journées entières, sans bouger, je les voyais quitter les poutres métalliques, noircir le ciel, disparaître en survolant le plafond, se poser en s’agitant. À chaque passage, comme s’ils traversaient la maison.

Inscription (10 euros pour l’ensemble des 44 épisodes) sur le site de La Pellicule ensorcelée qui consacre un dossier au travail de Joël Brisse.
Trois textes ont été mis en ligne.


La Pellicule ensorcelée organise des projections de courts-métrages, des rencontres avec des cinéastes ainsi que des animations dans les collèges et les lycées de la région Champagne-Ardennes.
En novembre : Mois du film documentaire et Carte blanche à Brahim Fritah (Charleville-Mézières, Givet, Chaumont, Reims). Programme détaillé sur ce site, ouvert récemment, qui se propose de croiser l’écrit et l’image.

Jérôme Descamps, ancien du CDN d’Orléans, qui a créé et anime La Pellicule ensorcelée, est réalisateur et l’auteur de La secrète architecture du paragraphe. Rencontre avec Philippe Minyana, avec Philippe Minyana et Édith Scob, paru aux éditions Théâtrales.


Peinture de Joël Brisse©

9 novembre 2005
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