Coup de tronche

La notion même du Grand-Paris me fout les jetons ! Si on ajoute un tel adjectif à la ville de Paris, on sous-entend d’abord que ce qui entoure la capitale est plus petit, et quasi insignifiant pour pouvoir exister seul. Or le vrai Paris ne s’étend que sur une centaine de kilomètres carrés, et le prix du mètre lui ne permet pas aux petits parisiens d’avoir quelque chose de grand... Mais Grand Paris signifie aussi que ces alentours ne se définissent pas par leurs propres singularités, notons que le Vexin lui s’étend sur plus de sept cent kilomètres carrés, pourtant ce n’est pas à lui que l’adjectif a été octroyé. Les paysages, villages, activités qui fond la diversité de la région sont finalement mis sous la cloche de la Grande ville qui représente déjà la France. Finalement c’est un Grand TOUT.
On rencontre ce problème partout, puisque partout l’homme a besoin de classer, d’assembler des choses qui ne demandaient pourtant RIEN.
Donc à plusieurs échelles géographiques des éléments sont délaissés, à Pontoise par exemple, une ville qui peut se défendre seule grâce aux ruines de son château médiéval et de ses remparts, on a rattaché Cergy une ville nouvelle, plus grande, et ainsi ma ville se retrouve relayée au second plan pour n’être plus que Cergy-Pontoise... Mais ne soyons pas égoïste, franciliens que nous sommes et regardons ce qui a été fait du côté de nos régions Grand-Est, ou Nouvelle Aquitaine pour ne citer qu’eux...
Disons non aux changements extra-locaux non réfléchis, uniquement pour avoir des beaux noms mal choisis sur une carte de France qui ne cesse de changer alors que les frontières naturelles ne demandent rien. Disons non à un projet qui nous est vendu comme un produit quelconque mais plus beau, plus grand, et bientôt plus parisien que Paris.

Léa

13 avril 2017
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