balade photo Montaigne
pour une bouchée de pain |
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En fait, c’est la vignette du marteau précédant l’article du « Monde » du 21 novembre (« Un ensemble d’ouvrages ayant appartenu à Montaigne dispersé à Paris ») qui a soudain fait resurgir les images d’une autre vente aux enchères, celle de la salle Drouot, le 7 avril 2003, avec l’éparpillement de la collection André Breton. Drouot, telle une boîte de nuit… Sotheby’s, comme une nouvelle sottise…? Le marteau cogne tous les jeudis dans « Le Monde », c’est chronique. Si l’on veut faire un cadeau original de fin d’année, c’est donc le moment : la première édition des « Essais », parue à Bordeaux, en 1580, du vivant de Montaigne, est mise en vente dans la « collection Francis Pottiée-Sperry ».
Relié en velin d’époque, le livre, fort épais, est estimé entre 150 000 et 200 000 euros. C’est dire : une bouchée de pain. L’hôtel particulier de Sotheby’s se trouve presque en face du palais de l’Elysée. Il faut monter à l’étage pour voir exposés ces éditions et livres rares ayant appartenu à Montaigne : « Les Essais », Jules César, Machiavel, François Villon, Rabelais… Tous ces exemplaires sont sous
vitrine. Trois vigiles semblent rencontrer des problèmes d’audition. Un futur acheteur demande
le N°2, livre que l’on sort de sa cage de verre. Mais ce n’est
pas la foule : seulement deux visiteurs quand je m’assieds pour
feuilleter le luxueux catalogue, plutôt touristique (photos numériques,
imprimé en Suisse). Les mesquins, les rapiats, les avaricieux… se contenteront des œuvres complètes de Montaigne dans la Bibliothèque de la Pléiade. Ils pourront y lire, au hasard (Livre III, chapitre IX, page 959, édition de juin 2002) : Plaisante fantasie : plusieurs choses que je ne voudrois dire à personne, je les dis au peuple, et sur mes plus secrètes sciences ou pensées renvoye à une boutique de libraire mes amis plus feaux. Dominique Hasselmann, 24 novembre 2003.
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