A Uzès (Gard), il existe une vingtaine d’agences immobilières et une vraie librairie : “ Le Parefeuille ”, 7, place aux Herbes. Là se trouvent, à des prix raisonnables, livres anciens ou modernes et disques de musique du monde ou contemporaine comme on les aime.

Le parefeuille est aussi le nom donné à des tuiles ou dallages en terre cuite.

Sur une table, les œuvres presque complètes de Bernard Stiegler, directeur de l’Ircam, voisinent avec celles de Jacques Derrida. Et la petite collection des “ Mille et une nuits ”, bien fournie, réserve toujours des surprises agréables.

Monèle et Yves Mandagot gèrent leur librairie avec flegme et rigueur : les horaires d’ouverture variables, selon leur désir ou la météo, n’empêchent pas ce lieu de rencontres et de découvertes d’être une référence culturelle dans la région.

“ En collaboration avec Michèle Gazier, nous avons organisé le 14 décembre 2003 un colloque sur la littérature avec notamment Bernard Pingaud, Lydie Salvayre, Pierre Lepape, Gil Jouanard, Philippe Besson, souligne Yves Mandagot. Notre site Internet annoncera bientôt une nouvelle manifestation au mois de septembre prochain et nous pourrons alors recevoir le public dans nos magnifiques caves voûtées. ”

Il y a quelques années, “ Le Parefeuille ” accueillit ensemble Pierre Bergounioux, Pierre Michon et François Bon. Elle s’en souvient précisément, Monèle Mandagot, et elle s’active en conséquence pour organiser les futures invitations d’écrivains.

Normal, Uzès est une ville littéraire : Jean Racine y vécut de 1661 à 1662, et André Gide y séjourna périodiquement dans la demeure de son père.

Devenue très touristique durant les mois d’été (ses “ Nuits musicales ” sont également renommées), Uzès a cependant gardé le charme des petites villes médiévales avec ses rues étroites, son château ducal et sa tour Fenestrelle.

Tout près de celle-ci, Christian Gautier expose ses photos : “ Le bleu de ce ciel n’aurait pu être obtenu avec une photo argentique. L’art est aussi dans la retouche informatique ”, me dit-il.

Finalement, si l’on observe bien, les pas de Racine semblent avoir laissé leur empreinte sur les pavés que les promeneurs foulent, au cœur d’Uzès, surtout lors du grand marché qui se tient le samedi matin.

Et l’on se plaît à imaginer que c’est justement le même Racine qui réapparaît soudain, en galante compagnie, au volant d’un véhicule à l’esthétique regrettée, réverbérant le soleil de midi... Adunaton !

D.H., août 2004.

Feuilles volantes :

le site de la librairie le parefeuille à Uzès : http://www.le-parefeuille.com/
http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/celebrations/racine.htm
http://www.gidiana.net/DOSSIERS_CRITIQUES/DOCUMENTS/Moutote_Uzes.html
http://www.behappy@christiangautier.com/
http://www.bca-materiauxanciens.com/?x=%7C%7C955%7Cts%7C