Décembre

On voyait s’éloigner la côte et la maison d’enfance / « Oubliez-moi parmi les malles ! J’ai un Å“il vertical dans le milieu du ventre !  » / Plus tard, mon frère des étés odorants fut couronné de feu / Pour moi, nouvel envol ; migration dans une nuit un peu plus lourde encore / Les adieux toujours me dépècent l’âme, brisent mes ailes / Amenuisent le peu de cÅ“ur / Qu’il me reste peut-être

Est-ce d’habiter le provisoire ? / Toujours un cri appelle / Par le judas d’un arbre àfeuilles géantes / Je traque des ombres fugitives, le souffle court /
Troncs ! Ai-je jamais fait autre chose / Qu’attendre l’apparition des djinns / Entre ces barreaux de chair vive ?

Land art : marchons, flous, dans le rose / Ménageons, si possible, nos forces / Ultime message adressé àceux d’en haut / Notre attente a la taille d’une ville / Nous attendons / Comme attendent les enfants / D’un Luna Park désaffecté

La course des nuages / L’orée du bois dans la lumière naissante / Et la plaine endormie sous la neige / Contrepoids de ferveur en mes nuits / Pas autant pourtant que ne pesa notre silence / Aux jours noirs de la Reddition / Du mercure àl’encan dans nos veines

Le travail a délité nos corps / Usinés, nous n’aurons engendré que mâchefer / En ces lieux / Mais au dernier soleil du jour / Comme des fruits posés lààmà»rir / Nos peaux, se retrouvant / S’aiguisent.





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14 décembre 2010
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