Émilien Chesnot | La vie de qui

nous nous traversons dans les pierres

l’autre nom du soir

 

y respire

 

je vois ma main exister

près de l’air

 

*

 

 
je suis une gorge àmon cri

 

l’herbe autour de moi

construit son silence

y glisse jusqu’au ciel

 

je ne vis pas je dors

 

*

 

 
neige nuit vent

làoù je fus corps

 

le soir tombe élargi

sur la tête au plus vaste

de son vide

 

dépossédé làj’envisage

ce devant quoi

je me trouve sans yeux

 

*

 

 
j’écris près de moi

des mots qui m’échappent

 

c’est tout le temps que j’oublie

l’avenir en est rond

 

dans la vie je m’endors

 

*

 

 
le caillou est petit est blanc

il me voit faire la taille

de ma couleur

 

c’est quand je vois le ciel que je pense

par courants la vie m’atteint je pense

 

et l’herbe est au fond un moment du vert

 

*

 

 
on pourrait dire de la peau qu’elle est

 

un endroit du vent

 

*

 

 
je grave le mot caillou sur le caillou

le cheval m’emporte dans son rêve

 

la poussière de l’été nous relie

 

homme àhomme je suis

quelqu’un dans un homme

même si je pars mes mains seront avec moi

 

19 août 2015
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