Emmanuelle Guattari | Journal 3

3 février 2017

Nous avons parlé du film de Frédéric Fougea. Ce qui a le plus impressionné et surpris les enfants concernant la présence d’animaux sauvages à Paris, c’est qu’il y ait des renards ; cette présence est celle qui les a le plus émus, tandis que c’est le silure qui les a le plus médusés ; la vitesse atteinte en piqué par le faucon pèlerin les a enthousiasmés, il leur a beaucoup plu.

J’ai demandé aux enfants s’ils savaient quels animaux sauvages vivent à Montreuil : tous les animaux du documentaire (à l’exception du silure et du bombyx du mûrier bien entendu). Et notamment les faucons crécerelles qui nichent tout en haut des grandes tours d’habitation du quartier de La Noue, autour du parc des Guilands, proche de l’école. Les enfants étaient extrêmement étonnés.

A la suite de cette discussion, nous avons cherché à définir un animal sauvage : au terme de la discussion, les enfants l’ont défini ainsi :
c’est un animal qui vit dans la nature,
qui se nourrit seul,
qui ne vit pas avec les humains,
qui n’a pas de maître
qui a peur des humains.

J’avais apporté un article du « Journal du Dimanche » sur les animaux au zoo quand il fait froid. Je leur fais remarquer qu’il y a parfois des articles intéressants pour les enfants dans un quotidien pour adultes et qu’on peut le feuilleter sans timidité, chez soi ou à la bibliothèque.


21 février

Nous avons fini le conte de Marcel Aymé et les élèves ont défini ce qu’est un animal domestique :
C’est un animal qui vit avec les humains
qui a besoin qu’on s’occupe de lui (nourriture, soins médicaux, affection, protection).
Son rôle : il nous tient compagnie.


17 mars  

Les élèves ont découvert ce qu’est un acrostiche et en ont fait chacun trois :
Calin
Hypocrite
Intelligent
Energique
Noir


24 mars 

Nous avons discuté de l’écriture du conte de Marcel Aymé et abordé la différence entre un registre soutenu et un registre familier.
Exercice : Les élèves ont fermé les yeux et réécouté six phrases difficiles du conte, et les ont reformulées ensuite oralement :

phrase 1 :
Puisque j’ai tant fait que de me joindre au complot, dit-il, je veux encore donner un avis.
=
Puisque je suis allé jusqu’à me joindre au complot, dit-il, je veux en plus donner un avis.

phrase 2 :
Et maintenant, dit Pataud, adieu, et puissé-je ne jamais vous rencontrer dans nos bois.
=
Et maintenant, dit Pataud, adieu, et je voudrais ne jamais vous rencontrer dans nos bois.

phrase 3 :
Vous sautez sur mon dos et je vous conduis plus vite que ne saurait faire un cheval.
=
Vous sautez sur mon dos et je vous conduis plus vite que ne le ferait un cheval.

phrase 4 :
N’eût été la compagnie du bœuf pour lequel il avait une vive amitié, il n’aurait pas pu s’y résigner.
=
Sans la compagnie du bœuf pour lequel il avait une vive amitié, il n’aurait pas pu s’y résigner.
=
S’il n’y avait pas eu la compagnie du bœuf pour lequel il avait une vive amitié, il n’aurait pas pu s’y résigner.

phrase 5 :
Sans la crainte de peiner les deux petites, il se fût laissé aller plus d’une fois à montrer ses vrais sentiments.
=
Sans la crainte de peiner les deux petites, il se serait autorisé plus d’une fois à montrer ses vrais sentiments.

phrase 6 :
Mais en hiver ou par les grandes pluies, les bois ne sont guère agréables, au lieu qu’ici, je suis à l’abri, les sabots bien au sec. Ce n’est pas rien quand même.
=
Mais en hiver ou par les grandes pluies, les bois ne sont guère agréables, alors qu’ici, je suis à l’abri, les sabots bien au sec. Ce n’est pas rien quand même.

phrase 7 :
« Depuis que je suis ici les petites courent bien plus vite et y a-t-il dans la vie quelque chose qui soit plus utile que de bien courir ?
(Cette phrase a été comprise sans la reformuler.)

(« Le cerf et le chien », in Les Contes du Chat perché de Marcel Aymé, éditions Gallimard, 1963.)

Les élèves ont beaucoup aimé cet exercice, et certains répétaient en boucle les expressions difficiles avec un véritable plaisir ; ils auraient aimé continuer.


31 mars 

Nous avons appris ce qu’était le Code civil : livre qui regroupe les lois concernant les rapports entre les individus.
Nous avons évoqué le nouveau statut des animaux domestiques dans le Code civil depuis 2015.
La loi du 17 février 2015 : l’animal est reconnu comme « un être vivant doué de sensibilité » (article 512-14).
Nous avons commencé à discuter en cherchant l’antonyme du mot sensible.
sensible/insensible
[..50..] non sensible
[..50..] pas sensible

Ce qui m’interpelle, c’est que naturellement, spontanément, les enfants considèrent que chaque animal a une biographie (ce qui est un élément essentiel de la pensée éthique d’Elisabeth de Fontenay concernant les animaux).


7 avril 2017
T T+