Fiction radiophonique

J’ai voulu inviter Sorj Chalandon parce que j’aime les histoires qu’il raconte. J’aime ses personnages révoltés et en colère. J’aime qu’il rappelle que nous avons tous en nous le pire et le meilleur, qu’il nous appartient de choisir. J’aime qu’il fasse entendre les guerres – celles du monde et celles qui se livrent en nous. Je suis bouleversée àchaque fois qu’il rappelle qu’on peut dire non, que c’est une possibilité, que des femmes et des hommes, au Liban, àBelfast, dans le Nord de la France, partout, prennent le parti et le risque d’agir. Malgré la peur, malgré les autres, contre la voix des maîtres et le mouvement des foules.

Je n’avais pas encore lu le premier roman de Sorj Chalandon, "Le Petit Bonzi". J’ai découvert par hasard dans une interview l’histoire de ce roman, qui est la sienne : celle d’un petit garçon bègue dont tous les autres se moquent et qui a honte.

Sorj Chalandon dit que c’est àcause de cette différence qu’il s’est mis àécrire.
Le petit garçon dont on se moquait est devenu un grand écrivain. Il peinait àformer ses phrases, il donne aujourd’hui la parole àceux qui peinent àse faire entendre. On le montrait du doigt, il nous parle aujourd’hui des blessures et des humiliations des autres.

Dans "Retour àKillybegs", son second roman irlandais, il parle d’engagement, d’amitié et de trahison.

Pascal Deux, réalisateur, a su entendre dans ce récit un puissant moment de théâtre et en a ainsi fait une fiction radiophonique qui sera diffusé sur France Culture àpartir du mois prochain.

Comment s’emparer des mots d’un autre pour raconter autrement son histoire ?

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22 mai 2018
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