Glaciale commer - (c) - erie

Ayant vécu aux États-Unis, un centre commercial doit déployer mille feux et lumières pour m’impressionner. Je dois dire que celui de Cergy (Val d’Oise, France), Les 3 Fontaines, a quelque chose, sinon de littéraire (Annie Ernaux en a fait un objet d’écriture dans Regarde les lumières mon amour), du moins de réconfortant à qui, errant le matin tôt, part en quête d’un café chaud et d’un sourire, fut-il, telle la galerie, commercial(e).

À des rapports de prédation/commensalisme/mutualisme/symbiose/parasitisme en vogue chez les autres êtres vivants, l’humain a substitué un raccourci, l’interaction biologique à visée commerciale. À cet effet, il a rasé des kilomètres de milieux naturels pour y implanter de glaciales galeries commerciales. Je ne fais pas ici référence à la température des lieux - usuellement agréable - mais à la température que prend mon sang quand je songe au sur-dimensionnement des centres commerciaux qui peuplent la planète.

Malgré tout, poussée par le froid ou le chaud, la faim ou la soif, je ne manque pas, moi aussi, de m’y presser et d’en apprécier les commodités, dédaignant cependant le « shopping », c’est-à-dire la consultation compulsive des vitrines en vue d’acquisitions pas toujours nécessaires.

Écrire cette chronique m’a interpellé sur un détail qui m’avait jusque là échappé : aux 3 Fontaines, effectivement, il y a trois fontaines mais nul Neptune. Fontaines qui n’ont rien de naturel, vous l’imaginez bien...

Céline Lafon

13 avril 2017
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