La Jazzbox

à 19 heures
Librairie La Manœuvre
58, rue de la Roquette, 75011 Paris, métro Bastille


Mercredi 8 février : Louis Armstrong
(The Hot Five and Hot Seven Recordings, Columbia, 1925–1928).

Louis Armstrong est un pionnier. A sa manière, le trompettiste et chanteur originaire de La Nouvelle-Orléans, invente le jazz, une musique de joie et de larmes, de désir et de liberté. Celle de la liberté en marche. Grâce à lui, cette musique qui n’était qu’un folklore limité au sud des Etats-Unis est devenue un langage universel, une musique-monde.


Mercredi 22 février : Billie Holiday
(Lady sings the blues, Verve, 1955/1956).

Sa voix était sa vie, sa vie était un blues. Sensualité, grande et belle expressivité, Billie Holiday a chanté sa vie. Billie Holiday, ombres et lumières : la force de musique et la descente aux enfers, la beauté de la femme aux gardénias et la déchéance due à l’alcool et la drogue, la fierté d’être une femme noire et la ségrégation raciale, la pauvreté et la richesse spoliée.


Mercredi 29 mars : Duke Ellington  
(Black, Brown and Beige, Columbia, 1958).

Pianiste, compositeur, chef d’orchestre, Duke Ellington est celui qui, d’une certaine façon, invente la forme dans le jazz. Dans les années 1930, son orchestre aux milles éclats a écrit quelques-unes des plus belles pages de la musique noire-américaine au Cotton Club, à Harlem. Son rôle est historique, considérable, il a contribué à donner au jazz cette légitimité culturelle que les préjugés lui refusaient.


Mercredi 26 avril : Charlie Parker & Dizzy Gillespie  
(Bird and Diz, Verve, 1952).

Au début des années 1940, à New York, le saxophoniste alto Charlie Parker dit Bird et le trompettiste John Birks Gillespie plus connu sous le sobriquet de Dizzy, « le Tout fou », « l’Excentrique », mais aussi « le Vertigineux », sont les artisans d’une nouvelle musique, urbaine, puissante : le be-bop, fondement de tout le jazz moderne.


Mercredi 31 mai : Thelonious Monk
(Brilliant Corners, Riverside, 1957).

Considéré comme le « grand prêtre du be-bop », Thelonious Sphere Monk est l’une des figures majeures du jazz moderne. Une technique peu orthodoxe, un jeu anguleux, c’est certainement l’un des pianistes les plus singuliers de la musique noire-américaine. Monk est le créateur d’un univers sonore inouï, l’auteur de nombreux thèmes devenus des standards du jazz, à commencer par « Round Midnight ».


Mercredi 21 juin : Charles Mingus
(Mingus Ah Um, Atlantic, 1959).

Toute l’œuvre du contrebassiste et chef d’orchestre Charles Mingus semble être placée sous le signe de la colère, de la contestation et de la subversion : fièvre, véhémence, cri, violence exacerbée, compulsive, ce vers quoi, bientôt, dans les années 60, s’engouffreront les musiciens free jazz. « Mingus était un homme en colère tous les jours » écrit James Baldwin.


Mercredi 6 septembre : Miles Davis
(Kind of Blue, Columbia, 1959).

Le 17 août 1959 apparaît dans les bacs des disquaires américains un album de Miles Davis, le prince du jazz, qui fait événement. Il recevra un triple disque de platine et figurera dans la liste des 100 meilleurs albums de tous les temps : Kind of Blue. C’est le disque de jazz le plus vendu au monde. Il correspond à un moment charnière, un tournant dans l’histoire du jazz : l’avènement du jazz modal.


Mercredi 27 septembre : John Coltrane
(Crescent, Impulse !, 1964).

John Coltrane est un compagnon de route, de déroute, de beauté, de bonheur, d’intensité. Le saxophoniste Coltrane est un créateur d’univers. Il possède cette capacité finalement rare d’inventer un monde qui lui est propre et qu’il ne cesse d’explorer et d’étendre. Ancré dans la pure tradition jazzistique, Coltrane, en un parcours musical fulgurant, douze ans (1955–1967), s’est jeté à corps perdu dans une quête effrénée de l’impossible.


Mercredi 25 octobre : Albert Ayler
(Spiritual unity, ESP, 1964).

La musique du saxophoniste Albert Ayler, figure légendaire du free jazz, hussard des anches lancé à corps perdu à l’assaut de toute la bêtise du monde, est clameur d’amour à la fois tragique et élégiaque. Ce qui jaillit ici, c’est le chant d’un homme, celui d’un peuple, l’âme meurtrie et joyeuse du jazz, déchirée et souveraine. Il y a là de la douceur, de l’espoir, de la colère dans cette musique, une voix d’une puissance inouïe, traversée du vacarme du monde.


Mercredi 29 novembre : Wayne Shorter
(Footprints, live, Verve, 2002).

Directeur musical des Jazz Messengers d’Art Blakey à partir de 1960, membre du second quintette de Miles Davis en remplacement de Coltrane en 1964, cofondateur du groupe Weather Report, le saxophoniste Wayne Shorter est le leader d’un quartette exemplaire en cela qu’il réunit tous les éléments qui font qu’un orchestre de jazz, plus qu’une simple somme d’individualités, est une entité à part entière, un collectif fort en mouvement permanent.

1er février 2017
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