Mars


Un chemin clair sous les arbres / Une perte essentielle / Un tanin / Ombrant l’aine du monde / Ou transitant parfois dans le lit de tes songes / C’est le peu qui te reste / De ton enfance

« Jadis, nos corps biaisés et nos visages d’Indiens / Furent nos enclaves, nos barbelés, nos camps d’internement / Et nous voilàce soir : parler n’est pas suffire : lutter encore : lutter ; c’est / Dans la chair décidément / Que nous aurons trouvé la parole et le feu  » / La tequila bleuit les murs de ce tripot du bout du monde / Résistants égarés, who do you think you are dans la nuit métallique ?

Deux alphabets, deux nudités sous le soleil / Celle qui court libre dans l’immense et le neuf / Celle qu’on cloue au supplice / Pareillement nos corps : silhouettes scannées àl’infrarouge / Cuirs tatoués sous la lune / Plasmas ourdis d’ombre, nous aurons en partage / Le poids du jour

Le vent, àmidi, a forci / Je coupe par la laisse de mer où vacillent les sternes / Ne dites rien aux gamins de l’été – le corps est un menteur ! / Ne parlez ni du chemin de nuit dans les dunes / Ni de la maladie àtête de faucheuse qui rôde aux plages du nord / Sweet sixteen… Restons insouciants et sereins /
L’encre du ciel un jour aura raison de nous.


20 mars 2011
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