Mémos, textos, une nouvelle façon de happer le quotidien de 2016…

On dit comme dans une nouvelle littérature, « textoter », pour dire écrire. Tout un panel de verbes que le logiciel ne sait ni corriger ni repérer, sauf évidemment si on décide, sciemment, de faire la part belle à une correction obligée, avec le vocabulaire « ignorée » !
Comme qui dirait quelque chose d’inconnu qu’on subtiliserait à bon escient, pour en faire une nouvelle façon de s’exprimer. Et voici que les mots ne veulent plus dire vraiment la même chose. Il faut même décrypter avant de se lancer dans une conversation avec autrui. Et faire attention car parfois « autrui » faut vraiment le ou la ménager, pour ne pas le ou la prendre pour un ou une imbécile. Faut faire attention, quoi avec les mots. Car évidemment, pas tout le monde ne connaît « autrui ».
Nous sommes là à se demander comment faire pour aller vite, ne pas perdre trop de temps et à la fois se mettre ensemble au travail alors qu’on n’a ni feuille ni stylo ni ordinateurs. Comment faire pour écrire ? Première consigne : on passe ses yeux, tout d’abord de long en large, de cour à jardin, de jardin à cour ! Je leur propose d’étirer leur regard sur le voisin, ou la voisine, de se remplir d’émotion et phase finale de textoter.

« Je suis en face d’une jolie demoiselle aux yeux noisette puis avec un trait d’eye-liner dessinant son œil en amande, avec ceci une femme qui avec beaucoup d’arguments, partage son loisir avec nous. Puis en me retournant à ma gauche, mes yeux se fixent à une jolie blonde aux cheveux blonds comme une lumière infligeant sa beauté extérieure, sa peau pâle toute douce et sa façon de parler me transperce le cœur. Et enfin une femme aux cheveux courts, yeux bleus, et adorables. »

« Une femme blonde à la veste noire met plus en valeur ses cheveux blancs.
Une belle marocaine bien habillée jean bleu et veste marron avec ses cheveux noirs.
Au fond de la salle une princesse avec ses cheveux noirs et longs !
Et une femme adorable avec des yeux verts. »

"Dans une salle qui était une gare au paravent avec des chaises à côté des fenêtres tous étant assis avec des tables dispersées. Il est 11h. Une Fille à lunettes avec une écharpe rouge bordeaux sur une veste en simili cuir noir assise à côté d’une autre fille en veste en simili cuir noir et pantalon vert sont pensives. À côté de moi une fille avec des mimiques marrantes, une veste rose avec un bandeau sur sa tête et en bas un jean bleu.
En face de moi un sac Blanc et un parapluie appartenant à une blonde qui devient brune à cause de ses racines qui redeviennent à sa couleur naturel, habiller elle aussi avec une veste en simili cuir noir qui lui donne un style rock avec ses pots noirs avec des chaînes et un jean noir. Plus au fond un brouhaha de filles qui communiquent sans aucune discrétion, mais toutes étant pensives sur leur téléphone sans personnes pour changer cette constante habitudes que tous jeunes ont."

« Elle est Tellement doux ; ses énorme chevelure la rentré élégante ; quand elle bouge on dirait une gazelle ; ses beau yeux bleus claire qui me fait penser au ciel. « 
« Acrylique, laine, soie, lin, cachemire, alpaga, coton, damas, feutre, dentelle, organdi, polyamide, polyester, rayonne, satin, taffetas, stretch, toile, tulle, velours, viscose...
L’air de regarder en biais ; Pantalon qui bouchonne ; Manteau qui peluche ; Noir et bleu marine, pas bien ensemble ; Le vernis s’écaille ; Bagues à tous les doigts ; Regard appuyé sur mes collants de 16 ans ; Cheville découverte à souhait ; Socquettes, chaussettes, chaussures, rappées au bout ; Doubles écharpes autour des cous Silence puis bruits de journal froissé ; Journée qui commence avec du jaune canari, ça vaut mieux que du gris souris ; Et voilà ! »

Marie-Pierre Cattino et les élèves du lycée Camille-Claudel de Vitry-sur-Seine.

6 mai 2016
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