« Mettre chacun sur son chemin »

« Mettre chacun sur son chemin » (séance du 2 décembre 2005)

Je souhaitais, cette fois, ne prendre les enfants que pendant une heure, afin de pouvoir bénéficier d’un effectif de demi-classe, ayant trop regretté la dernière fois de n’avoir pu être assez auprès de chacun. C’était bien mieux ainsi, tous autour de la même tablée. J’ai d’abord présenté mon travail sur leurs brouillons, agrémentant ce moment de lectures de certains poèmes. J’ai eu ainsi l’occasion de demander à Younès si son jeu sur mot « point » placé en position finale avait été volontaire. Eh bien non, et même, il a été apparemment peu sensible à sa trouvaille, que d’autres ont par contre immédiatement appréciée ! Décidément les poèmes vivent leur vie une fois écrits !
Pour ménager les enfants, j’ai bien insisté sur le fait que j’avais traité leurs brouillons comme les miens d’une certaine façon, soucieuse de ce qui pourrait advenir d’encore plus « beau » plutôt que de m’accrocher forcément à tout ce que je pourrais avoir voulu dire ou avoir déjà écrit ( j’employais volontairement le terme de « beau » malgré les impasses où il peut conduire un créateur, de même que plus tard dans cette séance, avec ma 2° proposition d’écriture j’allais leur recommander de tenter des phrases « poétiques », même si c’est un qualificatif dont je me méfie, afin d’éveiller en eux ce désir de sortir de la parole habituelle, de chercher toujours « autre chose »). Leur attitude a été d’emblée positive, ils étaient prêts à tenter de reprendre la route sur le chemin que je leur proposais à partir de leurs matériaux. Cela dit, devant leurs poèmes que je leur ai rendus tapés, certains enfants ont été surpris devant ma sélection parfois drastique, déroutés de se retrouver devant tant de blanc à nouveau. Firas par exemple, qui dans son poème faisait se réjouir la poésie, qu’il faisait parler, d’être enfin écrite par Ariane et d’être « relaxée » sur la feuille conquise. Or il m’avait semblé qu’il avait, du même coup, écourté son voyage. Mais il se retrouvait ce jour-là, désorienté devant :

La poésie dit :

Avant de conquérir la feuille
J’étais cachée dans ma famille

Le monde des idées de A à Z

Alors qu’il avait écrit dans son dernier brouillon (je corrige les maladresses de langue et d’orthographe) :

La poésie dit :

Bonjour, je vais vous raconter
ma vie, moi je vis dans le monde des idées,
je m’y plais mais je préfère la feuille
on m’a déjà écrite, elle s’appelait Ariane
et quand elle m’a écrite
je voulais conquérir la feuille, je me sentais relaxée.

En effet, non seulement beaucoup de choses étaient tombées, mais il retrouvait par contre des traces d’un premier brouillon, qu’il avait oublié de me redonner mais que j’avais aimé pour l’idée d’une « famille » que serait « le monde des idées de A à Z ». Je le voyais donc déçu, hésitant. Je suis venue lui expliquer que j’avais envie qu’il me fasse explorer ce que cela pouvait être, « un monde des idées de A à Z » où serait une poésie pas encore écrite, et réellement j’en étais curieuse, mais il m’a confié que justement, « de A à Z », il n’aimait plus ! « C’est trop froid ? » lui ai-je demandé. « Oui ». J’ai alors barré l’expression, et il a écrit ceci :

La poésie dit :

Avant de conquérir la feuille
J’étais cachée dans ma famille

Le monde des idées
Etait mon refuge quand
Personne ne voulais m’écrire

Moi je voulais aller
Sur la feuille aux millions de couleurs

Moi ma vie je l’imagine sur
Une feuille douce aux mille regards

Revenue vers lui, j’ai attiré son attention sur la force de son découpage des deux derniers vers de la 2e strophe, lui demandait si je pouvais faire le même type de coupe inattendue avec sa dernière strophe, ce qu’il m’a accordé. Je lui ai aussi suggéré que nous ne gardions pas l’avant-dernière strophe, inutile et faible vue la magnifique fin du poème. Nous nous somme mis ainsi d’accord afin que rentrée chez moi je puisse reprendre les choses ainsi :

La poésie dit :

Avant de conquérir la feuille
J’étais cachée dans ma famille

Le monde des idées
Était mon refuge quand
Personne ne voulait m’écrire

Mais je voulais aller sur une feuille
Douce aux mille regards

Est-ce que je remets trop d’ordre, par exemple en substituant ici le « mais » au « moi » ? Bien sûr, c’est une question que je me pose, sans cesse même. C’est en raison de ces scrupules que je suis souvent encline à regarder à nouveau les brouillons, et ainsi j’ai découvert sur celui de Leïla que j’avais stupidement tronqué la fin de son poème.

La paillette dit :

Je vous avoue il y a deux mille ans mon rêve était d’habiter sur cette page j’ai réussi grâce à mon amie l’étoile filante si vous observez le bas de la page vous me verrez avec ma famille je vous prie de ne pas toucher à mon territoire vous risqueriez de nous écraser

Nous avons choisi le bas de la page car lorsque nous ne serons plus il faudra combler les trous.

Par contre, dans d’autres cas, mon impulsion organisatrice me semble plutôt féconde. Ainsi avec Mehdi, qui avait choisi le feu. Lors de la première séance, il avait tenté plusieurs choses, mais à chaque fois le poème tombait vite dans une impasse. D’abord son premier brouillon, qui m’a semblé trop proche de mon poème sur la neige :

Je suis partout
Même quand vous ne
Me voyez pas je ne suis
Pas très loin de vous

Le deuxième était plus personnel par rapport au modèle, mais on y perdait ma recommandation de faire intervenir la présence de la page, d’où des propos assez attendus sur l’élément feu :

Quand je suis sur l’eau je disparais
Quand je suis dans la forêt je brûle
Quand je suis dans l’air je respire
Quand il y a de la chaleur je me sens bien

Dans le troisième brouillon, Mehdi s’est donc efforcé de suivre mieux les consignes :

Je suis le feu et je veux aller sur une feuille mais je ne peux pas

Voilà la phrase qu’il m’a alors montrée, que j’ai aimée mais je lui ai demandé d’aller un peu plus loin, que le feu tente quelque chose, ce qui a donné :

Je suis le feu et je veux aller sur une feuille mais je ne peux pas un jour je suis allé au Pôle Nord et je me suis congelé et seulement après j’ai pu aller sur la feuille.

A vrai dire, devant ce conte en accéléré, j’ai trouvé que les choses avaient tourné un peu court. En début de deuxième séance je lui ai donc proposé ce nouveau seuil :

Le feu dit :

Je suis le feu et je veux aller
Sur la feuille sans

Ce qui a donné, sans que j’intervienne à nouveau :

Le feu dit :

Je suis le feu et je veux aller
Sur la feuille sans la brûler

Je suis le feu et je veux aller

Sur la feuille sans la noircir

Poème très carré, certes, mais avec cette très belle ambiguïté d’une page sauvée du noir : or écrire, n’est-ce pas pourtant la noircir d’une certaine façon ?
Nicolas aussi avait choisi le feu, voulant faire parler la flamme. Il avait même voulu la faire danser sur la page par ondulation des lignes. Or, comme je l’ai dit, je ne voulais pas que, sous prétexte que je travaille en commun avec Claire, le geste poétique perde sa dimension mentale. J’ai expliqué aux enfants, au début de cette deuxième séance, que s’ils travaillaient avec leur corps réel en atelier-danse, avec moi il s’agissait de leur corps dans la pensée et que par exemple il n’était pas question de produire des calligrammes. Je leur demandais d’aller dans leur imaginaire (j’aurais préféré parler de « corps fantasmatique », mais bien sûr il me fallait choisir les mots qu’ils pouvaient comprendre). Ils ont accepté le principe avec une bonne volonté qui m’émerveille toujours, comme si j’avais dit : « On ne joue pas à ce jeu-là, c’est un autre que je vous propose, en voici les règles. »
Toutefois Nicolas a résisté à sa façon, puisque son poème est dessiné dans une certaine mesure, mais cette fois avec une véritable créativité, c’est-à-dire que le sens n’est pas négligé au profit d’un mimétisme visuel , mais au contraire exacerbé par un travail véritable sur les signifiants dans leur rapport à l’espace page. Le résultat me semble remarquable. Je veux préciser que je ne suis intervenue cette fois qu’en lui demandant d’accepter que le titre ne soit plus la flamme dit, mais un titre ne risquant pas d’affaiblir le poème par cette affirmation convenue : « la flamme brûle ».

La poésie brûlante dit :

Je me tortille dans tous les sens
J’embrasse de ma chaleur

toute la feuille
elle
est si mince

que je pourrais
la
brûler

VIVE

J’ai félicité Nicolas pour l’acuité de ces vers, par exemple dans l’isolement des pronoms personnels. Il m’a dit qu’il s’était inspiré d’un poème qu’il avait vu un jour, où le « elle » était ainsi tout seul. Je lui ai montré à quel point il avait su se servir de cette idée pour rendre la fragilité de la feuille tout d’abord, puis le face à face entre « je » et « la », face à face d’ailleurs amoureux pour un lecteur adulte, mais je ne l’ai pas dit à Nicolas : l’expression des pulsions ne doit pas empêcher la pudeur.
Rien de tel avec Clément qui avait d’emblée choisi de faire parler l’amour. C’est un enfant très vif et très confiant, son premier brouillon finissait d’ailleurs sur « Merci. Je vous remercie » (souligné deux fois !) Seulement son poème partait un peu dans tous les sens :

L’amour dit

Je suis partout sur la page
Je l’aime, je lui saute dessus comme une bête sauvage
Mon cœur plein de tendresse force et soutien elle m’aide à voler
Rose comme elle est je l’aime
Je vous le disais elle m’aide à m’envoler, quand
J’atterris, sur la lueur de son front, elle dit :
Il est à Paris

Certes, tout ceci était touchant d’élans et de réceptivité (la feuille sur laquelle Clément travaillait était effectivement rose), mais là encore j’étais frustrée, en tant que lectrice, que le magnifique bond raconté dans le deuxième vers ne soit pas davantage exploré. J’avais envie de voir l’écriture s’élancer à nouveau à partir de cela, débarrassée aussi du premier vers, reprise encore une fois d’un des miens. J’ai donc proposé à Clément ce début, en vers courts et avec une exclamation pour solliciter le dynamisme que je sens en lui :

L’amour dit :

La page je l’aime !
Je lui saute dessus

Comme une bête sauvage
Mon cœur plein de tendresse

Passé le premier sursaut d’étonnement devant une coupe si sévère, Clément a accepté d’essayer un nouveau départ. Son poème, je le trouve maintenant merveilleux d’évidence et de cohérence. Je ne suis pas intervenue, sauf pour lui demander de penser au découpage en strophes. Il a aussi consenti à ce que nous supprimions le dernier vers qui était « Pour toujours » quand je lui ai montré à quel point cette banalité gâchait la dernière strophe. On pourra s’étonner de l’anomalie énonciative dans cette strophe. Quand je la lui ai montrée, Clément s’est précipité pour la corriger, il avait été distrait, m’a-t-il dit, mais cette fois je lui ai demandé qu’on la garde, elle dit parfaitement sa façon de bondir vers l’intime.

L’amour dit :

La page je l’aime !
Je lui saute dessus

Comme une bête sauvage
Mon coeur plein de tendresse

J’atterris sur une autre page
Tellement y en a sur la terre

Je lui t’aime
Sans qu’elle me le demande
C’est normal je suis l’amour

Amel aussi avait traité de l’amour, mais son poème a été une surprise totale car lors de la précédente séance elle avait choisi le rap, cherchant les moyens de rendre ce qu’elle appelait « l’énervement » de ce mot : écrire et barrer, froisser la feuille, la déchirer sur le côté, autant de solutions qu’elle proposait. J’aurais bien exploré tout ceci avec elle en mots, mais la patience lui manquait un peu. Par contre, en totale opposition avec cette feuille noircie et chiffonnée, elle voulait aussi me donner ce qu’elle avait fait chez elle : un poème écrit en rouge dans un cœur tout rose. A vue d’œil, je n’y croyais pas trop. Mais très vite j’ai été émue par ses coupes génératrices de polysémie, et il m’est apparu aussi que sans sa fin banale encore une fois (« Je suis trop timide pour dévoiler des sentiments » ), son poème est bouleversant :

L’amour dit

Je suis aimé par tout

le monde j’ai besoin de tout

l’espace je suis grand

mais je pleure très vite

Je retrouve ce tendre aveu de faiblesse dans le poème de Danga, qui s’est vraiment abandonnée à l’inflexion de départ, a su poursuivre le mouvement commencé, pour aboutir à une vraie résonance :

La terre dit :

J’ai besoin d’espace
Quelle est cette forme ?

C’est bizarre, je n’ai pas d’espace
Je n’ai plus rien
L’eau, où est-elle passée ?

Ma couleur elle est où ?
C’est trop plat !

Et ces étoiles, cette beauté dans le ciel que j’avais ?

Ces anges qui descendent pour chercher les gens ?

Laissez-moi revenir
Où j’étais

Seulement une boule dans l’espace parmi tant d’autres

Mais ce que cette feuille va me donner
Non je n’ai pas le droit de le dire

C’est ce que j’aime le plus dans mon cœur

Cet abandon à un mouvement qu’on ne maîtrise qu’à moitié, Fatoumata n’y arrivait pas. Je la voyais toute repliée au-dessus de sa feuille, mutique à toutes mes questions ou suggestions. Son professeur devait plus tard me dire d’elle qu’elle est une élève qui écrit habituellement avec sérieux et une certaine aisance, plaisir aussi. Mais elle avait choisi le mot « amitié », et dans son poème la page et l’amitié étaient comme deux petites filles qui s’amusent en vacances avant de rentrer quand c’est le moment de reprendre le travail. Seuls m’avaient retenue ces deux vers : « Moi et mon amie la page sommes toujours debout / Et nous sommes énergiques. » Mais visiblement c’est ce que Fatoumata aimait le moins car elle recommença son poème sans reprendre ces vers, et malheureusement c’était à nouveau une rédaction de rentrée des classes, où rien ne se disait de la spécificité d’un rapport entre les mots et la page. Rentrée chez moi, j’ai cherché comment « sauver » cette feuille, dont la petite fille n’avait pas démordu une heure durant. C’est alors que j’ai eu l’idée d’en modifier le titre, c’est-à-dire de changer le sujet de l’énonciation, ce qui a suffi pour que les phrases de Fatoumata prennent une vraie saveur. Cela dit, reconnaîtra-t-elle ce poème comme sien, d’autant plus que j’ai repris ces vers qu’elle avait refusés ?

Un mot tout seul dit :

Je suis en vacances au bord de la page

Ou dans ses coins car j’aime beaucoup me balader

Moi et mon amie la page sommes toujours debout
Et nous sommes énergiques

Quand je rentre chez moi c’est la page qui m’emmène

Pachka, à l’issue de la précédente séance, m’avait posé un problème comparable. Lui avait choisi de faire parler le mot « guerre », et sa feuille s’était retrouvée envahie d’un véritable paysage d’apocalypse : il y avait des phrases dans tous les sens, des mots isolés comme autant d’explosions, et plutôt que de faire parler un mot, l’ensemble était un discours contre la guerre. En même temps, tant de véhémence et d’énergie, je m’en serais voulu de les « assécher » brutalement, maladroitement. M’appuyant sur une idée forte de son poème – la guerre est encore plus insupportable à Noël – et sur une image trouvée aussi dans son texte – du sang mélangé à la neige – j’ai joué le tout pour le tout en lui proposant un début rédigé totalement par moi, espérant déclencher en lui un « flot » à nouveau, mais plus « maîtrisé ». Libre à lui aussi de parler encore de la guerre ou pas, mais mes vers visaient à le diriger vers un ressenti de l’inscription :

Je dis avec le sang :

C’est Noël
Je ne vais pas écrire sur une page mais sur la neige

Contrairement à Fatoumata, Pachka a saisi la balle au vol. Je n’ai guère eu besoin d’aller le voir, ni même de changer grand chose de ce texte dont je me suis contentée de supprimer le dernier vers, « Sans sang je ne serais plus rien « , qui n’était qu’une redite comme on le verra :

Je dis avec le sang :

C’est Noël
Je ne vais pas écrire sur une page mais sur la neige

Car le sang sera distinct sur la neige et s’enfoncera en elle
Alors que sur la page ça coulerait
Et on ne pourrait pas lire

Le sang donnerait de la couleur au lieu du noir
Ferait des petites taches pour encadrer

Le sang est mon encre
Sans lui je ne serais plus
Ne pourrais plus écrire des poèmes comme j’aime

Alors que pourrais-je faire d’autre
Lire ceux qui auront pris ma place ?
Non !

A vrai dire je suis étonnée par la façon dont Pachka a abandonné résolument le thème de la guerre entre armées au profit de l’expression d’une lutte pour écrire plutôt que lire. Sans compter que cette rivalité, je ne cesse de la vivre en moi-même tout au long de ces séances !

« Le désir de faire » (toujours séance du 2 décembre 2005)

Comme certains enfants avaient déjà fini leur premier poème à l’issue de la première séance, j’ai proposé à ceux-ci de nouvelles consignes, visant à faire se mouvoir en eux le projet d’écrire ou de danser à la façon d’une émotion, d’un espoir. J’ai déjà dit – l’idée n’est d’ailleurs pas originale - à quel point le désir est le moteur de la poésie. Je leur ai donc demandé d’imaginer une ou plusieurs phrases avec des débuts comme :

Je voudrais danser pour

Je voudrais danser pour que

Je voudrais danser et alors

Je voudrais écrire pour

Je voudrais écrire pour que

Je voudrais danser et alors

J’ai dansé tout(e) seul(e) mais

J’ai écrit tout(e) seul(e) mais

Le but est aussi de ponctuer notre futur recueil d’affirmations célébrant l’expérience qui aura été vécue par tous mais chacun à sa façon. Voici une sélection des plus belles (mais c’est presque toutes), celles qui disent tout à fait quelque chose sur écrire ou danser :

Pachka :
Je voudrais danser pour devenir ce que j’aime être.

Nicolas :
Je voudrais danser pour m’évanouir.
J’ai écrit tout seul mais cela peut être ma vie tout entière.

Amel :
Je voudrais danser pour que l’amour que j’ai eu soit à l’infini
Et je suis partie sur le chemin qui va et qui vient.

Clément :
Je voudrais écrire pour enflammer la page sans lui faire mal.
J’aime écrire sans parler.

Je voudrais écrire pour que l’amour éclate en moi.
Pourquoi ne me croyez-vous pas ? C’est vrai, c’est tout.

Kellil :
Je voudrais danser et alors si vous vous en fichez
Jetez-moi en claquant la porte
Sinon regardez-moi danser.

Je voudrais danser pour que les roses éclatent en jetant leurs pétales.

Ahmed :
Je voudrais danser pour m’éparpiller en pétales.

J’ai dansé tout seul mais la lune m’applaudit.

Danga :
Je voudrais danser pour m’évader de cette prison.

Je voudrais danser pour que les gens m’accompagnent.

Mickaël :
Je voudrais danser et alors j’aurais un choc.

Je voudrais écrire et alors ma flamme va s’enflammer.

J’ai écrit tout seul mais j’ai fait un poème avec mon cœur, au vent, au vent.

Esther :
J’ai écrit toute seule mais personne n’était fier de moi.

Je voudrais danser et alors est-ce que ça vous plaît ?

Iliesse :
Je voudrais danser pour
Ressembler à une étoile
Filante et tellement
Brillante que je risque
D’aveugler des personnes
J’aime danser.

Tatiana :
Je voudrais écrire pour ne pas trop parler.

Je voudrais écrire pour que tout le monde m’entende.

Adewumi :
J’ai dansé tout seul mais elle me rejoindra.

Younès :
Je voudrais danser et alors les nuages ne sont-ils pas magnifiques ?

Malik :
Je voudrais écrire pour montrer mon envie d’être.

Je voudrais écrire et alors, ma vie en dépend peut-être ?

Je voudrais écrire pour que mon coeur ne l’oublie pas.

J’ai dansé tout seul
Mais je me suis très !très !très !

amusé
J’ai écrit tout seul
Mais j’ai quand même

pensé

Emilie :
Je voudrais écrire pour que la vie soit émerveillée.

Je voudrais écrire pour trouver le sens des mots.

Je voudrais danser toute seule mais il y a toujours une personne qui vient me regarder.

Leïla :
Je voudrais écrire pour que mes enfants soient motivés pour lire.

J’ai écrit toute seule mais mon imagination n’est pas arrivée jusqu’à moi.

Esthelle :
Je voudrais écrire car les poèmes donnent le plaisir en rendant plus heureuse.

Mélissa :
Je voudrais danser pour que vous regardiez ce que je pense.

J’ai dansé toute seule mais je vous ressentais en moi et alors j’ai dansé pour vous.

« Je voudrais écrire pour trouver le sens des mots ». C’est bien la poésie qui va en avant, qui toujours ébranle, mais dit avec tant de modestie !
Ariane Dreyfus


Lire la troisième séance, revenir à la première.

29 août 2006
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