Naphtaline


Pour pas que meure
Pour pas que meure le feu je mets des bûches
Je mets des bûches de fureur dans le feu pour pas

Morceaux sans proportions Des pièces
hors de portée je les remonte du cellier c’est lourd
Pleines de fureur absolument Ça flambe
Voici la chaleur qui irrigue



Et voici un léger écho électrique

c’est la voix du monsieur dans le poste

m’apeure

Le jour la nuit la glace parfois frissonne

Mais ça va

Ça va ça flambe


Ça continue j’ai des contacts

J’ai des contacts avec des gens

Des relations avec des gens qui communiquent avec des phrases

C’est cool Ça circule on dirait bien qu’on est tous frères de likes


Ils me parlent je les entends très bien, ça va

Tu viens on pack On y va c’est l’heure

avant que les avions ne décollent plus ne reconnaissent plus

les lignes dans le ciel

Avant que ça pète dans la valise en vol

Terroriste Grouille vas-y c’est pas marqué sur sa gueule

On y va Vas-y nan j’y vais seule

Ah tu vas où déjà et c’est par où la mer ?

Au tourniquet du parc on se rejoint et on file à

l’anglaise ? Hello ! helleeeooo you here ? You there my girl ?


Je pars avec ma fille je l’enferme dans la soute je me love dans sa poche intérieure

C’est son corps qui crépite c’est ma joie Ah si tu voyais ça

Ça dépote

C’est son corps qui me sauve



Sa jolie peau de miel ma fille

Pas comme la mienne mais d’où

mais d’où tient-elle donc ça non pas son père

son père je le saurais c’est qui ?


Et on décolle vas-y passe la première On va pas y passer la


nuit


Dans le feu




Frédérique COSNIER, Mars 2016

Avec des photos de « Le Courrier », de Aiko Miyanaga, (collection Takahashi / Mizuma Art Gallery), 2013, œuvre présentée à la Maison de la Culture du Japon à Paris. Naphtaline, résine, cire à cacheter, valises, média mixtes. Avec l’aimable autorisation de Mizuma Art Gallery, Tokyo

6 juillet 2016
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