Opus 3 : Appartenances

Rencontre avec Pedro Kadivar en résidence à l’Odéon-Théâtre de l’Europe

Opus 3 : Appartenances
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Jeudi 5 avril 2012, 18h30, salon Roger Blin
Écrivain invité : Eugène Green
tarif unique : 5 euros
renseignements-réservations 01 44 85 40 40

Cette rencontre sera filmée et mise en ligne sur remue.net.

Paris, 9 avril 1951. L’écrivain iranien Sadegh Hedayat se suicide dans sa chambre de la rue Championnet en bouchant toutes les issues et en ouvrant le gaz. Écrivain de langue persane, parlant plusieurs langues vivantes et mortes, fondateur du roman moderne iranien, il a connu le milieu surréaliste parisien et en particulier André Breton, qui fera l’éloge de son roman La Chouette aveugle.


Soixante ans plus tard, partant de la figure de Hedayat, Pedro Kadivar, auteur et metteur en scène franco-iranien, propose un cycle de lectures et de rencontres autour des notions d’exil et de création dans le cadre de sa résidence pendant la saison 2011-2012 à l’Odéon dirigé par Olivier Py.

Travaillant à cette occasion sur un projet d’écriture, Pedro Kadivar lira lors de chaque séance des extraits de son texte en cours d’écriture et un choix d’autres textes sur ces thèmes, puis s’entretiendra avec un écrivain invité. Ce cycle s’achève par une lecture-performance aux Ateliers Berthier.

Opus 1 : Langue maternelle (1.12.11, 18h30, Salon Roger Blin)
Opus 2 : Violents voyages (2.02.12, 18h30, Salon Roger Blin)
Opus 3 : Appartenances (5.04.12, 18h30, Salon Roger Blin)
Opus 4 : Abolition des frontières (Lecture-performance, 3.05.12, 20h00, Ateliers Berthier)


 

Appartenances


« Sache, où que tu sois, que tu y appartiens, puisque tu appartiens au monde. Sache, où que tu sois, que ton ici se trouve en face de toi et tout autour, au-dessus de ta tête et sous tes pieds, que tu peux y naître, y renaître au moins pour de bon. Sache que partout le ciel parle ta langue, que la terre ferme reconnaît ta pesanteur, et que, où que tu sois, même très loin, le pays natal est tout proche » (Pedro Kadivar).


Écrivain et metteur en scène, Pedro Kadivar est né en Iran. Il quitte l’Iran en 1983, alors en pleine guerre avec l’Irak, pour la France où il continue ses études secondaires puis universitaires. Une rupture brutale a lieu à ses vingt ans avec sa langue maternelle, le persan, qu’il refuse d’entendre, d’écrire et de parler pendant cinq ans. Il travaille comme assistant à la mise en scène puis comme metteur en scène à Paris parallèlement à ses études universitaires et publie ses articles dans des revues de théâtre. Ses rencontres avec Edmond Jabès à Paris en 1989 et avec Heiner Müller à Berlin en 1992 ont été pour lui, dit-il, violemment importantes. En 1996 il s’installe à Berlin, continue à publier et à mettre en scène. Il y achève une thèse en littérature sur Proust (Marcel Proust ou Esthétique de l’entre-deux, Paris, L’Harmattan, 2004), continue à écrire aussi pour le théâtre. Il retourne en Iran au printemps 2004, après vingt et un ans d’absence, et y passe quatre semaines. Il évoque ses retours dans son pays natal en 2004 et 2005 dans L’extrême réel, texte dont une version abrégée a été publiée dans Les Temps Modernes en 2010. Depuis 2004 Pedro Kadivar a surtout mis en scène ses propres textes, dont Pièce d’automne - Un jour d’automne quelque part créée en 2006 en allemand au musée Pergame de Berlin et publiée en version originale française dans « Les Temps Modernes » en 2007. Il constitue le premier volet d’une tétralogie théâtrale intitulée Tétralogie de la migration écrite de 2006 à 2010. Egalement depuis 2004 il publie sur remue.net ses Nuits d’été.

25 mars 2012
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