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5 - Pascal Quignard / quignardissimes
Pascal
Quignard dans Droit d'auteurs Pascal Quignard dans Scherzo
n° 9 Scherzo n°9, Pascal Quignard, Scherzo publications (diffusion PUF), octobre 1999, 80 p La mise au silence Parmi ceux-ci: Pierre Lepape: chasser,lire, écrire: le silence des traces L'ouvrage s'ouvre sur un conte inédit de Pascal Quignard: La Voix perdue, texte qui comme "le Nom sur le bout de la langue" se suffit à lui-même - qui mériterait bien une publication à part - mais qui offre aussi en l'occurrence une bonne clé de lecture de l'ensemble Sous la direction d'Adriano
Marchetti,Pascal Quignard la mise au silence, Champ Vallon, <http://www.champ-vallon.com>
Seyssel octobre 2000, 198 p Son nom seul C'est probablement le plus ancien de tous les savoirs complexes. Antérieur à l'écriture, antérieur aux constructions abstraites. C'est le savoir des chasseurs. Un homme seul dans une forêt épaisse, environné de mille dangers. Il cherche sa nourriture, en silence pour ne pas la faire fuir, en se mettant à contre-vent afin qu'elle ne renifle pas son odeur, car autant que de savoir, il importe de ne pas être su. Dans les centaines d'objets qui l'environnent, le chasseur va savoir regarder et choisir ceux qui vont guider sa chasse. Non les plus visibles, les plus spectaculaires, les plus bavards mais au contraire les plus humbles, les plus dissimulés, les plus prosaïques: un tas de déjections, une branche cassée, une touffe de poils, une plume, un reste d'arôme. Des symptômes. Rassemblant en un éclair toute l'expérience de ses chasses passées, toute son histoire de chasseur, celui-ci va enregistrer, interpréter et classifier ces informations minimes pour affirmer: un animal est passé par là. Et plus encore: c'était un ours, il était de haute taille, il venait de la rivière où il avait mangé des baies rouges. Il se dirigeait vers une grotte, dans la montagne, pour dormir. De lecteur-des signes infimes tracés dans le grand livre de la nature et qui ne tarderont pas à s'effacer-, le chasseur devient narrateur, pour lui-même en silence : voici ce qui s'est passé, se raconte-t-il. Une histoire se met en place: "Il est une fois..." Avec un Teddy Bear, identifié comme étant de 1903 à cause des pollens et d'une tache de mûre, Acturus, la Petite et la Grande Ourse, l'affaire de la rue de Lourcine, le grammairien Bruneau, les tablettes de buis d'Apronenia Avitia en guise de charade, les griottes, guignes et guignolettes, la Kriek-Lambic - cherchez la cerise - la relique du Moulin-Quignon, Philippe Bonnefis se livre à un parcours virtuose de l'oeuvre de Pascal Quignard. Si un lecteur peut-être pressé parce qu'agacé avait pu écrire à propos de Vie secrète: en paraphrasant ce mot sur Bach "ce n'est surtout pas Quignard lui-même qui revient dans les lettres de son nom qu'il a cru disposer", Philippe Bonnefis administre ici magistralement la preuve du contraire, démontrant à l'instar de Pascal Quignard, que nous sommes, tout compte fait, "qu'un conflit de récits endossé par un nom". Quatre arguments en faveur de cette conviction et qui structurent ce petit livre qu'il faut lire nous prévient l'auteur " en nous tournant vers le nord et en le mettant au-dessus de notre tête": le premier est astronomique, le deuxième est historique, le troisième est paléontologique, le quatrième philologique. Aussi sérieux qu'enjoué le livre de Philippe Bonnefis ne pourra que réjouir les lecteurs de Pascal Quignard. Philippe Bonnefis, Pascal Quignard son nom seul, Galilée, Paris, mars 2001,136 p -
Mémoires de l'origine Les éditions "Les
Flohic" viennent d'inaugurer sous la houlette de Catherine Flohic,
deux collections appariées: Ecritures et Les Singuliers, ce qui
donne deux beaux volumes à propos d'un même auteur, une manière
de revisiter le parcours biographique et de proposer une approche assez
fouillée d'une oeuvre. Paul Nizon et Philippe Djian figurent parmi
les premiers auteurs de ces collections. Chantal Lapeyre-Desmaison, Mémoires de l'origine, Les Flohic, Paris, mai 2001, 312 P Pascal Quignard le solitaire Cette méditation à
deux voix est infiniment plus intéressante. L'on se doute qu'une
mise en forme et un réordonnancement ont eu lieu et l'unité
de ton est réelle.
La Passion selon Quignard Martine Broda, (à qui on
doit des traductions de poèmes de Celan), qui a publié en
1997 chez José Corti, l'amour du nom, essai sur le lyrisme et la
poésie amoureuse, a donné sur Vie secrète un article
passionné <http://www.maulpoix.net/quignard.htm>
, dont on saura gré à Jean-Michel Maulpoix de l'avoir accueilli
sur son site.
La déprogrammation de la littérature A chaque écrivain qui me dit : "On ne peut plus écrire comme cela. On ne peut plus mettre de nos jours des guillemets. On ne peut plus en 1989 employer l'imparfait!" Je réponds : "Vous vous protégez beaucoup trop. Vous aimez trop les conventions, les stéréotypes, les idées, les peurs, les lois. Ne songez plus qu'à l'énergie, au détail sans raison, au jeu." A l'oeuvre fragmentée, trop maîtrisée, froide, propre, intellectuelle, à la mort, il faut peut-être préférer l'oeuvre longue, l'oeuvre qui passe la capacité de la tête, l'oeuvre où on perd pied, plus fluide, plus sale, plus primaire, plus sexuelle, l'oeuvre au coeur de laquelle on ne sait plus très bien ce qu'on fait. On raconte que les deux premières peurs, préhumaines, ont trait à la solitude et à l'obscurité. Nous aimons pouvoir faire venir à volonté un peu de compagnie et de lumière feintes. Ce sont les histoires que nous lisons et que nous tenons le soir dans nos mains. Dans le dessein de conserver cette douceur sans nom qu'est l'art, nous avons besoin que la mort et ses formes se retirent. Nous avons besoin de cesser de rationaliser, de cesser d'ordonner ceci, de cesser de s'interdire cela. Ce dont nous avons besoin, c'est qu'un peu de lumière neuve vienne tomber de nouveau, comme un "privilège", sur les "sordidissimes" de ce monde. Ce dont nous avons besoin, c'est d'une déprogrammation de la littérature. Conclusion de l'article de Pascal
Quignard, La déprogrammation de la littérature,
Revue des Sciences Humaines Je n'ai pas lu le numéro
260 de cette excellente revue de l'Université de Lille III signalé
dans la bibliographie de Chantal Lapeyre-Desmaison. Ce numéro sur
Pascal Quignard a été coordonné par Dolorès
Lyotard. Dolorès Lyotard (sous la direction de) Pascal Quignard, RSH n° 260, Lille, 2000
on trouvera biographie et bibliographie de Pascal Quignard sur le site POL, fiche auteur 161 |
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