Regarder ailleurs

Ouvrir la bouche du monde qui veut, qui doit parler plus grand que la machine à broyer nos imaginaires.
Ce monde que je veux, n’existe peut-être pas mais je le veux. Plus vaste, plus fou, plus humain. Ce monde essaie d’exister, de se faire entendre, de retrouver l’autonomie et osons le mot, du partage.
Retrouver des lieux de résistance, d’invention, d’espaces imaginaires où l’on peut créer du possible.
Ce monde, je l’entrevois et il respire (gronde) aussi dans les pages de Remue.net :

Une voix masculine s’élève, un nous. Il commence par raconter ce qu’ont vécu lui et d’autres hommes, partis loin et pas tout à fait revenus à la vie. - Laurent Grisel, Un hymne à la paix (16 fois).

La fin de l’intranquillité viendra avec le jour, se dit-il dans la nuit, elle viendra à l’aube avec le réveil, avec le premier geste du corps levé se dirigeant vers la fenêtre - Pedro Kadivar nous entrouvre sa trente-deuxième nuit d’été.

Les chats ne travaillent pas. Les chats dorment tranquilles et
lascifs sur la véranda dans la simple lumière du soleil au des-
sus des lotissements.Les chats passent de chambre en chambre. Ils affirment leur
- Livraison 7 du parc à chaînes de Frédéric Laé.

C’est moi qui ai donné l’adresse de l’ébénisterie - Écoute s’il neige, roman de Cathie Barreau, vient de paraître aux éditions Laurence Teper.

« Mon siècle », dit Mandelstam, a l’échine brisée. Or le poète est celui qui habite cette cassure, qui devient lui-même cassure, Jean-Marie Barnaud fait une lecture mêlée des livres de Gorgio Agamben : Qu’est-ce que le contemporain ? et d’Alain Badiou : Le siècle.

Je ne peux pas dire comment, mais le fait est, ce jeudi de printemps Maître Paraffine est mort de rire. Certes, le rire est la récompense d’un effort continu, hardi, opiniâtre, soutenu ; il n’est pas l’affaire de tout le monde - Catherine Pomparat nous emporte de manière toujours aussi personnelle et délicieusement déroutante à travers une exposition. Ici une rétrospective consacrée à Giorgio de Chirico, La fabrique des rêves.

La première grande étude publiée après la mort de Pierre Jean Jouve, le livre de Daniel Leuwers, Jouve avant Jouve, ou la naissance d’un poète [1], avait eu pour origine la découverte d’un fond d’archives appartenant à Claude Le Maguet- Béatrice bonhomme poursuit le travail de biographie avec son livre, Pierre Jean Jouve, la quête intérieure.

Assurément, l’écrivain n’est pas à coup sûr son meilleur lecteur. Il lit contre lui même, s’interrompt inopinément, se connaît trop bien, trop mal. Trop humain. Mais je n’écoute pas Camus, Céline, Deleuze, Apollinaire, Burroughs etc. pour savoir s’ils lisent bien - Lecture du Clavier Cannibale de Claro, par Guénaël Boutouillet : ça circule !

Et finir par se retrouver sur Les petits toits du monde, à Noyers sur Jabron ou sur La scène poétique de Lyon avec Fred Griot et Armand Dupuy.
Oui le monde beaucoup plus grand, plus près et exigeant que la fable assénée par les maîtres vieillissants de la forteresse économique.

19 mai 2009
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