Une véritable épopée !

[@Je me pressais d’atteindre la pelouse au cas où. J’engloutissais des morceaux entiers de pelouse. J’avais tellement mal au ventre àcause de ma diète forcée. C’était bon, pas aussi bon que les algues mais tout de même. Je découvris un petit bois dans lequel je me cachais pour mieux me dissimuler. Bien sà»r, je n’aurais pas pu savoir qu’un groupe de jeunes humains se promenait là-bas. Je m’assoupis bercée par les caresses du vent sur ma peau. Je fus réveillé par un chatouillement sur ma patte arrière. Quelqu’un me tapait gentiment. L’enfant, puisque c’en était un, me regardait fixement. Nulle peur sur son visage, pas d’affolement non plus. Je la regardais avec sympathie et émettait un petit cri, qui la fait sourire. J’étais heureuse qu’elle ne s’enfuit pas. Mais alors que nous nous dévisagions, une ribambelle d’enfants arriva en courant. Tous émirent des cris stridents. Je regardais une dernière fois la petite fille et m’enfuie comme je le pus. Ils n’étaient pas prêts àme voir. Pourtant, je n’avais rien de monstrueux. J’étais juste différente d’eux. Mais c’est bien d’être différente, non ? Mon cÅ“ur battant àtout rompre, je reprenais mon souffle tant bien que mal. Je compris que je ne pouvais plus me montrer ainsi sans être vigilante. Qui sait ? Peut-être qu’un jour, je tomberai sur une horde de chasseurs, décidés àabattre tout semblant de vie. Cette idée me faisait froid dans le dos. J’attendis deux heures avant de décider àrebrousser chemin et àme faufiler dans l’eau, tremblant de partout. Que de péripéties depuis que j’avais perdu ma famille ! Je décidais de partir encore une fois, certaine que les enfants avaient dà» prévenir un ou deux adultes et que ceux-ci voudraient en découdre avec moi. Je n’étais pas de taille pour les affronter, pas encore. Après tout, je n’étais qu’une enfant au regard de notre vie maritime. Une enfant comme celle que j’avais rencontré un peu plus tôt. Je me remis en marche, me laissant flotter parfois pour reprendre des forces. Je ne croisais personne. Il faisait désormais trop moche pour que quelqu’un s’aventure àmarcher sur les chemins bordant l’Oise. Mon périple était loin d’être fini. Il ne faisait même que commencer avec tous ces lots d’aventures et de mésaventures. Une véritable épopée ! @]

[#Solène Lécuyer#]

27 février 2017
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