après la diffusion mercredi 12 septembre, à l'aube, du texte ci-dessous de Marguerite Duras, proposé par Michèle Sales (Bordeaux), quelques-unes des réactions parvenues au site, dont Philippe Claudel, Raymond Bozier et Laurent Mauvignier, texte de Romeo et Claudia Castellucci, plus texte F Bon à paraître dans Le Temps ce prochain samedi actualisé le mercredi 19 septembre avec textes de Jérôme Game, Olivier Cazeneuve, Francine Delmer, Erwan Tanguy et Sylvie Cadinot Tout
doit être cassé autour. Tout va mourir ? Tout va-t-il finir
? S'arrêter ? Aussi bien les larmes, l'amour, la mort ? Le sentiment
? 12 septembre 2001, au matin, ce texte de Marguerite
Duras salut aux Twins, par Schlomoff
Chagrin
& stupeur. Peur, aussi.
Arnaud Morel, Les Mureaux Une femme, celle avec qui je vis à Manhattan, un message sur mon
répondeur, elle décrit en direct l'avion qui entre dans
la tour qu'elle a visité la veille à la même heure.
Pendant ce temps, on me raconte ce qui se dit à la radio, l'incroyable,
des larmes effectives montent sans comprendre pourquoi vraiment puis les
images. Pas de nouvelle autre que ce message, le silence cette nuit avec
Emma qui a un an et dort paisiblement. Des cris dans une télé
ce matin. Le silence encore et le 12 septembre qui commence. Oui, il ne reste que les armes pour pleurer et encore elles refusent
de couler et c'est tout le corps qui se noue et qui souffre. Que dire,
que faire ? subir et attendre que le ciel nous tombe sur la tête.
Je suis écoeurée et révoltée et j'ai la trouille
au ventre, je pense à mes amis là-bas de l'autre côté
de l'océan dont toutes les certitudes viennent de basculer avec
le World Trade center, je pense à Marwan, jeune palestinien de
Montréal, coupable tout désigné, parce que l'injustice
conduit à l'injustice. Je pense à mon fils de 19 ans mobilisable
à tout moment, je pense à tout ce gâchis, le XXI ème
siècle sera-t-il celui du grand terrorisme international, allons-nous
devoir vivre la peur au ventre en permanence, dans des états hyper
fliqués ? La terreur qui nous a saisi ce jour du 11 septembre n'est -elle pas la
même qui a saisi d'autres humains, dans le passé lointain
ou proche, toutes les victimes des violences terroristes, des violences
légales (la guerre), Oui je
suis aussi révoltée et inquiète pour tous les amis
américains et j'ai grand peur que Busch fasse sa réputation
d'homme d'Etat qu'il n'a pas encore réussi à construire,
sur le dos de certains . Je crains que tous les arabo musulmans ne soient
partout désignés du doigt. C'est aux citoyens de rester
vigilants pour que les/nos dirigeants résolvent ou aident à
résoudre les problèmes qui conduisent à des comportements
extrêmes, que les manipulateurs de kamicases soient découverts
et jugés et qu'un Etat de Droit s'instaure. Dit un
personnage de Le Christi, de René-Victor Pilhes : Le dilemme
est bien la de pouvoir d'une façon sensible et mesurée simultanément
condamner l'acte et comprendre ses racines à défaut des
raisons. Si certains font la fête c'est que tout les y pousse. Peut-on
reprocher le sens de la fête? Il est assurément choquant
de voir les dégâts provoqués et les deuils engendrés.
Il est aussi choquant de voir danser sur les morts. Cette scene se répète
depuis la nuit des temps au point de s'être ancrée dans les
tissus les plus profonds de nos moeurs humaines. Nous sommes tous responsable
de ce que vit l'humanité et il est facile, beaucoup trop facile
de designer un coupable, même multiple, et de se débarrasser
ensuite la conscience de toute forme d'implication personnelle. Que ce
soit un quelconque terroriste repute international ou un anonyme porte
au firmament des médias pour ses atrocités pédophiles,
ces "coupables" n'en sont pas moins générés
par les mères et les pères qui nous ont engendrés.
On ne naît pas terroriste ou pédophile, on le devient et
la responsabilité de l'existence de ces monstruosités est
collective. Nous sommes tous partie prenante a la vie du monde. DECLARATION
D'un ami du Caire... Hervé Chesnais : Requiem déconstruit Philippe Rahmy: Attirer le bourreau du côté
de la parole Philippe De Jonckheere : "Il faut les punir, M'sieur..." SOUS LA LUMIÈRE ROUGE DE LA LUNE, par Ilarie Voronca, poème transmis par Pierre Autin Grenier
Jérôme Game (Cambridge) / Le nihilisme
à luvre. Francine Delmer (Bordeaux) / Regarder Jean Rustin Transmis par Ronald Klapka : ce commentaire d'André
Velter sur Mario Luzi Erwan Tanguy (Rennes) / Que mon corps et ma voix Olivier Cazeneuve (Paris) / Qu'allons-nous faire
de notre peur? Transmis par Marie Motay, ce poème de
Nicolas Bouvier / LA DERNIERE DOUANE Philippe Claudel (Nancy) - Le temps de l'humain véritable Au moment
où des milliers de personnes meurent enfermées dans les
deux tours du World Trade Center, des centaines de millions d'autres personnes
les regardent mourir, seconde par seconde, minute par minute, heure par
heure. Thierry Beinstingel : Prendre les mots à bras
le corps Roland Fuentes (St-Claude) : Parce qu'ils voient trop Groupe Français d'Education Nouvelle Isère
: Une éducation du respect Dépêche AFP du 14/09, déclaration
de l'écrivain Jan Guillou, transmise par Jean-Marc Warszawski La main militaire et la main
théâtrale, par Claudia et Romeo Castellucci - texte
transmis par Bruno Tackels, extrait d'un livre à paraître
prochainement aux Solitaires Intempestifs - ce texte a été
prononcé en 1995 à Zagreb Raymond Bozier (La Rochelle)
: " regard fou " Quest-ce quil faudrait écrire pour être un peu
moins inutile ? Avec tous les superlatifs qui fondent et se dilatent sous
le choc de ce quon nous dit vrai : ce que vous voyez est vrai. Ce
nest pas un film ? Ah
ce dont on nous a assommé aussi,
avec ce film de leur propre cauchemar, celui que les Américains
ont filmé cent fois et imposé cent fois au monde comme limage
de lhorreur absolue, la destruction de New York ; et cest
vrai, lhorreur est absolue, toujours, parce que seul lhorreur
nous tient à notre place. François Bon: Dun
écroulement évidemment intérieur,
texte à paraître dans prochain supplément du Temps
(Genève) Sylvie Cadinot / Madame, pourquoi? en post-scriptum à cet échange, de même qu'un texte
singulier de Marguerite Duras l'avait précédé, je
tenais à mettre à part ce témoignage de Sylvie Cadinot,
enseignante de lettres à Clichy-sous-Bois, Seine Saint-Denis -
le travail d'enseignant au quotidien, quand le quotidien échappe,
là où c'est dans les immeubles qu'on vit, là où
le partage des langues se démultiplie dans le non-territoire -
la minute de silence du site : en rappel, Sétif,
8 mai 1945 - dans le Monde diplomatique dans L'Humanité |