remue.net, le bulletin

La librairie est le théâtre d'une touche sélective.

(Christian Doumet, rumeur de la fabrique du monde)

Aux libraires.

On ne s'étonnera pas que Baptiste-Marrey, auteur d'un Eloge des bibiothèques, prescrive aux lycéens (suite aux mesures prises par les collectivités compétentes à leur égard, pour inaugurer leur nouvelle mandature) de franchir la porte de La boutique merveilleuse.

Suivant pour notre compte son conseil, nous avons découvert au rayon des nouveautés de la boutique Corti le livre de Christian Doumet : rumeur de la fabrique du monde (en lisant en écrivant).

Au fragment 141 (le livre est ainsi composé avec des corrélats entre les 317 fragments -sans compter les bis et les ter), cette invitation :

Cherchez-vous dans ces pages ! Vous y êtes . Un livre n'est pas un trompe-l'oeil. Le décor se prolonge aussi en profondeur. Profusion de salles, d'arrière-cours, en enfilade. De la place pour tout le monde, allez ! . Vous verrez ! Nous tous !

Et si vous ne vous trouvez pas, reposez-vous au moins un instant. Pour vous , j'écris ici les mots canapé, fauteuil, banc, banquette. Allez-y ! C'est offert. Car le chemin, en vérité, promet bien d'être long jusqu'à la rencontre.

On patientera jusqu'à la fin du mois pour avoir en main la rumeur de la fabrique du poème dans Poète, moeurs et confins dont les éditions Champ Vallon, et on les croit volontiers, nous disent qu'il n'est pas séparable du premier.

Quelques autres livres de l'auteur ont été signalés dans notre note : Avant-printemps des Poètes.

Annemarie Schwarzenbach

Connaissez-vous Annemarie Schwarzenbach ? vous pouvez faire connaissance avec « l'ange inconsolable » soit avec le beau livre Nouvelle lyrique paru chez Verdier, en consultant la liste de la librairie Payot, l'article du Temps de Genève relatant une récente biographie, ou mieux encore les riches pages du site de Jean Moncelon .

La « phrase du jour » attire l'attention sur Henri Michaux, le livre aussi éponyme que rare de Geneviève Bonnefoi, un recueil d'articles allant de 1956 à 1987.

De poésie, il en est aussi question sur le tout nouveau site des éditions Comp'act, avec en particulier les revues La Polygraphe (n° 32) et La Main de Singe (nouvelle série) ; on a pu vérifier que pour une poignée d'euros on pouvait avoir le moyen de constater qu'Henri Maldiney est aussi un très grand écrivain, avec ce récit : In media vita.

Philippe Grosos a grandement contribué à faire connaître les écrits d'Henri Maldiney, L'art l'éclair de l'être vient de connaître une seconde édition. A-t-il obéi à l'injonction baudelairienne « Enivrez vous ! » (De vin, de poésie ou de vertu !) avec cette cinquième livraison de Cadmos consacrée au vin, et qui s'achève par un beau poème d'Antoine Emaz : Ivre ou bêtement cap.

La littérature fait aussi bon ménage avec le vin sur les site des universitaires de Bordeaux Cepdivin, vous y remarquerez la recension de Vendanges de Charles Ferdinand Ramuz. A signaler la remarquable préface : L'enfance du paysage, de Claude Louis-Combet à ce livre paru aux éditions nantaises Séquences.

Poésie, c'est pas crevé ! Les amis du Matricule des Anges nous communiquent :

Le N°51 du Matricule est le premier à consacrer sa couverture à un thème plutôt qu'à un auteur. C'est la poésie qui apparaît au fronton. Genre économiquement inexistant dans les ventes de livre, la poésie suscite pourtant un intérêt très fort des lecteurs. Pour preuve : le N°51 sera sans aucun doute le numéro du Matricule le plus vendu en douze ans. Les libraires téléphonent tous les jours au bureau pour demander un réassort et, alors que nous avons augmenté le tirage, le n°51 est en passe d'être épuisé.
Comme quoi, le marché supposé ne reflète pas toujours la réalité. Pour nous, ce n'est pas vraiment une surprise, mais ça reste une bonne nouvelle.

Pour le prouver encore, une autre boutique merveilleuse : la Poéthèque, allez dans les rayonnages !

Nous ne saurions terminer sans évoquer dans la revue d'avril qui se met en place progressivement, la réflexion de très haut vol de Philippe Rahmy : De la Présence à la Précession, orientation du poème contemporain, une hirondelle d'air pur !

Respirons large !

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