car qu’en est-il du monde…
car qu’en est-il du monde quand le monde pivote sur son axe et déploie sa lumière qui est aussi la nôtre ? Comme celui qui arpente d’un pas incertain les espaces transitifs du temps dans l’éclat du sensible, clignant des yeux et cherchant à voir ce que chacun voit et cependant ne dit
pas, la langue a l’aura lapidaire de qui sait son
destin. Mais nul ne songe à craindre l’ombre ou la lumière. L’avenir est un passager clandestin. Il n’est de discipline qu’au-delà des récits où nous avons l’habitude de plonger nos regards et pourtant j’aurais tant aimé te tenir dans mes bras. Ainsi,
vois-tu, cela revient au même
: il suffit d’explorer toujours, dans un sens ou un autre, les arcanes des paroles qu’on ne prononce pas. Elles
planent au-dessus de nos têtes et, la nuit, parfois, retombent en pluie de rêves. J’ignore
ce qu’il résultera de ce rendez-vous imprévu entre deux émotions. La plus brutale peut-être aura le dernier mot ou bien s’effacera en attendant le dénouement, observant au loin les signes échoués sur la
page (&
ce qui reste de sens s’éparpillant
comme un château de sable
: à la fin ce sont quelques monticules
que la vague emporte laissant
une surface étale et plane sur laquelle
s’impriment de nouvelles traces).
Solitaires, les énoncés
se désintègrent en oscillant et tombent par terre en fine poussière narrative. C’est un phénomène bien établi et cependant il n’est pas encore 17h30
: le jour lentement se décante, l’obscurité s’apaise, une brume littérale se coagule au brouillard. J’ai perdu quelque chose en route, mais j’accorde un soin méticuleux à l’art de la ponctuation
spéculative. Nous sommes tous plus ou moins voisins, parfois nous déjeunons ensemble, même si d’aucuns préfèrent les anathèmes qu’un autre a jetés en amont. La colère est une anticipation du naufrage car nous ne sommes pas translucides. Ah
si le monde savait combien on fait de l’ombre à tel ou tel, combien derrière nous l’herbe a tendance à jaunir. J’en veux pour preuve ce jour où certains ont applaudi. Mais n’était-ce pas le tumulte de l’orage aplati contre l’air impassible ? Maintenant
il est trop tard
: tu ne prendras pas le dernier verre avant la fermeture. Autant clopiner à la rencontre du réverbère. On dirait que je n’ai pas la stabilité requise ou bien que je change à chaque fois
de direction. Mais qui donc peut dire la vérité sur un sujet aussi insignifiant, n’ayant pas plus de consistance qu’un processus ? Dans l’intervalle, la nuit se fait exubérante, consume sa substance métaphorique. L’incertitude croît à mesure que les réponses étendent leurs méandres, menant à d’autres questions
tandis que l’identité reflue. C’est une opération d’arithmétique qui se dissout vers l’avant comme une poignée de main. Je sais que je n’ai jamais vraiment su bien faire. Je sais aussi ce que je n’ai pas fait. C’est assez pour me donner envie de persévérer. Quoique, toutefois,
pas, la langue a l’aura lapidaire de qui sait son
destin. Mais nul ne songe à craindre l’ombre ou la lumière. L’avenir est un passager clandestin. Il n’est de discipline qu’au-delà des récits où nous avons l’habitude de plonger nos regards et pourtant j’aurais tant aimé te tenir dans mes bras. Ainsi,
vois-tu, cela revient au même

planent au-dessus de nos têtes et, la nuit, parfois, retombent en pluie de rêves. J’ignore
ce qu’il résultera de ce rendez-vous imprévu entre deux émotions. La plus brutale peut-être aura le dernier mot ou bien s’effacera en attendant le dénouement, observant au loin les signes échoués sur la
page (&
ce qui reste de sens s’éparpillant
comme un château de sable

que la vague emporte laissant
une surface étale et plane sur laquelle
s’impriment de nouvelles traces).
Solitaires, les énoncés
se désintègrent en oscillant et tombent par terre en fine poussière narrative. C’est un phénomène bien établi et cependant il n’est pas encore 17h30

spéculative. Nous sommes tous plus ou moins voisins, parfois nous déjeunons ensemble, même si d’aucuns préfèrent les anathèmes qu’un autre a jetés en amont. La colère est une anticipation du naufrage car nous ne sommes pas translucides. Ah
si le monde savait combien on fait de l’ombre à tel ou tel, combien derrière nous l’herbe a tendance à jaunir. J’en veux pour preuve ce jour où certains ont applaudi. Mais n’était-ce pas le tumulte de l’orage aplati contre l’air impassible ? Maintenant
il est trop tard

de direction. Mais qui donc peut dire la vérité sur un sujet aussi insignifiant, n’ayant pas plus de consistance qu’un processus ? Dans l’intervalle, la nuit se fait exubérante, consume sa substance métaphorique. L’incertitude croît à mesure que les réponses étendent leurs méandres, menant à d’autres questions
tandis que l’identité reflue. C’est une opération d’arithmétique qui se dissout vers l’avant comme une poignée de main. Je sais que je n’ai jamais vraiment su bien faire. Je sais aussi ce que je n’ai pas fait. C’est assez pour me donner envie de persévérer. Quoique, toutefois,
7 mai 2012