Jean-Pascal Dubost / monstres morts (extraits) |
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Jean-Pascal Dubost © Phil Journe |
les
textes ci-dessous sont extraits de Monstres
Morts, on a déjà accueilli Jean-Pascal Dubost sur remue.net pour Fondrie (éditions Cheyne, Grands Fonds, 2003, et voir cette page pour présentation par Guénaël Boutouillet, plus bibliographie). Guénaël Boutouillet est membre du comité de rédaction de remue.net, et travaille à la Maison Gueffier, lieu d'écriture créé par le Théâtre du Manège à la Roche-sur-Yon - contact ou courrier Jean-Pascal Dubost possible via le site.
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présentation de Monstres morts, par Guénaël Boutouillet « On avance
dans l’écriture dans une sorte d’à rebours » (phrase
de Jean-Pascal Dubost, saisie au vol, comme ça, passant.) Cet automne, Jean-Pascal Dubost
ne chôme
pas, même s’il prépare le jardin pour l’hiver — et
c’est du boulot, ça, déjà, non des moindres.
Il a entamé, le 1er octobre, une résidence de deux mois à la
toute nouvelle Maison de la poésie de Rennes (47, rue Armand-Rébillion ;
35000 Rennes), inaugurée le 2 octobre. Dans ses projets, il y a
bien sûr de faire le lien « entre les deux maisons »,
de Rennes et de Nantes — car à l’hyperactive maison
de la poésie de Nantes il a aussi ses habitudes : il en est
vice-président et y anime régulièrement débats
et rencontres, comme lors du festival « Midi-minuit »,
le samedi 9 octobre 2004 à l’espace Paul-Fort/Pannonica. (au
programme, notamment, Michel Thion et Alfred Spirli, Annelyse Simao, une
rencontre avec les éditions Prétexte …(http://www.maisondelapoesie-nantes.com) Guénaël Boutouillet |
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autres liens et ressources |
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Dix
monstres morts »
POÈME On n’entre pas ici comme dans un moulin – DÉTOURNE ET MENS Fus frappé de vers après molt assauts en ô, ruades en ah soupirantes et molt essais de saute-saute mouton sur l’extrême des phalangettes, le rusé je goupille contre le souvenir d’un sévère et crayeux magister une ocieuse occupation, et maintenant, saligaud, tu oses : homme lige, toujours, tu chériras ta mère ! LE POÈME Une fois les fées tuées morphée morfle et grèvent et crèvent donc les restes éveillés mouches à ruban mortes et piérides des Quatre Chemins qui dans la compagnie des partis toisent qui va là va là dans la palanquée de p. qui commencent à me courir sérieusement sur le haricot – LES ÉMOTIONS Je prends garde à ce mot-là-haut qui remonte à la gorge, aux yeux, c’est baderne, on n’engorge nos vers pas avec et c’est chouïa chiourme de jongleries personnelles et de guilleris folâtres et ça manque d’x à la fin qui l’abolisse gentiment n’en fasse que mot ni souffrances et dictionnaire des rimes pour motion de censure et japyx et larix et strix et pnyx pour que pas d’é – POÈME SANS TITRE DE GLOIRE Je montre à chacun comme il l’entend d’y lire que mes figures contrefaites ne font pas mille cinq cents pages, ni plusieurs volumes, ni mille cinq cents signes, ni l’affaire d’un prologue avec ponts sur la grandeur du temps, ou l’explicit d’une ampleur conquérante sur le souci est-ce qu’à la mort tout s’assouvit ? BALLADE Je n’irai pas me complaindre et mes plaisantes paroles sont éteintes (nous arrivions comme une plume sur l’eau dans mon short aux Quatre Chemins) ; et le frais joli langage ou beau discours ou les paroles peintes (nous arrivions comme une plume sur l’eau dans mon short aux Quatre Chemins) ; car rude suis, devenu, comme un paysan tourné par soleil et picrate après labour (nous arrivions comme une plume sur l’eau dans mon short aux Quatre Chemins) ; et que tout enrouillé d’ennui me voilà – D’UN POÈME DE SYLVIA PLATH Une guerre de sécession d’indépendance fratricide en poème colossal gicle d’un oignon coupé puis de l’index essayons d’une pomme de terre grosse et ronde et tubéreuse et couverte d’yeux attaquée l’économe au clair et bravache ce jour familial et dominical (l’odyssée est courte) mais de cette pomme de terre ronde n’y a d’autre que clac – ÉMOTIONS II (OU SUITE) (OU VAR.) Et raouste tout pleur d’heures et les avis de nuages et mes Tristes que je, il nous en faut nom de dieu du verbe avec chair d’absente et plutôt que cœur choisis son ersatz, qu’elles n’alourdent la phrase, les émotions, qui lui vont comme des guêtres à un pied de lapin – COMPLEXE Né sans avoir dans la bouche en or aucunes phrases de grande largeur et de grande langue, latine ou grecque ou françoise ou française, ni d’opéras mais avec des disques d’or repassés les jours de grande laverie (du Seigneur) me voilà bien gros ballot va qui sur son chien de grabat se rumine ça, et fais des montagnes de tout mot, que dans la boiterie faut que c’y proteste contre – LES LIVRES Môme approximatif, je paraphrase des phares, ours frappé d’une incunable mélancolie, pas de dieux rendus me souffler sur les langes, ou y alors éternuant, je m’affame d’eux jusqu’y perdre mon latin de dépendances ah je fais des sauts de grenouille mal bottée dedans je me momifie – |