Jacques Rebotier / description de l'omme poésie naturelle |
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Jacques Rebotier est écrivain, poète, homme de théâtre,
compositeur, musicien, en gros: homme avec un h.... Actuellement en
résidence de création à l'université Paris
X (Nanterre - Arts du Spectacle), il a inauguré il y a deux ans
le aussi de jacques Rebotier, sur remue.net: Rebotier vous parle du monde, le chapitre 11 inédit de "description de l'omme" |
1. Corps. Sac, pot, membres.
Ouvertures. Consistance, odeurs, goûts, couleurs. 1.1. Lomme est un animal constitué dun gros sac, surmonté dune boule, appelée pot. Des coins du sac sortent des excroissances allongées, quatre, qui pendent généralement vers le bas. 1.2. Dans le sac est enroulé un tuyau, que lomme utilise pour badigeonner le monde de diverses matières verbales et fécales. 1.3. Le pot est pourvu douvertures, marchant par paires, 2 + 2 + 2 , plus une = 7. Louverture solitaire est située en bas du pot. Elle est appelée louche, ou trou-du-pot. 1.4. Observation. Le sac et le pot peuvent ne peuvent pas être séparés. 1.5. Consistance. Le sac est mou-mou, le pot est dur-dur. 1.6. Le fond du sac est pourvu dun trou, ce qui permet de le vider. 1.7. Les quatre excroissances allongées sont prolongées dautres excroissances allongées, mais plus petites, au nombre de cinq. Qui font 20. Vingt. 1.8. Précisions consistance. Le sac est majoritairement mou, mais dur en certaines parties. A linverse le pot est majoritairement dur, mou en certaines parties. Dont acte. 1.9. On peut parfois apercevoir, au bas du sac, un doigt 21, mou-mou-mou, et appelé pour cette raison tristouquète. 1.10. Observation. Plus un pot est dur, plus on a de mal à le casser. 1.11. Les ouvertures naturelles du pot sont toutes situés vers lavant, et marchent par paires, 2 + 2 + 2 , plus une = 7. 2 côté-côté + 2 côté-centre + 2 centre-côté, et une plein centre, inférieure = louche = trou-du-pot = 7. Sept. 1.12. Le doigt numéro 21 peut, sous certaines conditions, devenir dur-dur-dur. Il peut alors sintroduire dans différents orifices, ce dont il ne se prive dailleurs pas. 1.13. Un long tuyau est enroulé dans le sac, dont une extrémité se situe en bas du sac et lautre en bas du pot. On les appelle trou-du-sac et trou-du-pot. 1.14. Trou-du-pot permet de remplir le pot, puis le sac. 1.15. Consistance et hygrométrie. Le corps de lomme est principalement sec-sec, du moins à lextérieur. Les régions les plus humides sont concentrées aux deux extrémités du tuyau. 1.16. La raison semble en être quelles sont en communication avec lintérieur du sac, qui, lui, est humide de bout en bout. 1.17. Règle. Pour observer ce quil y a à lintérieur dun pot, il faut le casser (dur sur dur). Pour observer ce quil y a à lintérieur dun sac il faut le crever, et /ou le couper (dur sur mou). 1.18. Outre le tuyau, le sac mou-mou contient un certain nombre dautres sacs, baignant dans cinq litres et demie dun liquide rouge sang, que lon peut voir sécouler lorsquon crève le sac. 1.19. Loutil le plus approprié à louverture du pot est un artau. Loutil le plus approprié à louverture du sac est un outau. Ceci est un conseil. 1.20. La boule numéro 1, ou pot, contient différentes matières molles, grises, blanches et roses. 1.21. Des goûts et des odeurs. Les odeurs sont concentrées: 1.21.1. aux intersections des excroissances allongées et du sac. 1.21.2. aux trous. 1.22. Précisions odeurs. Les trois trous du pot qui vont par paires ne sentent rien. Les trous qui vont par un puent tous (quoique chacun à sa façon). 1.23. Précisions-précisions odeurs trous uniques. 1.23.1. La région trou-du-sac produit une odeur mauvaise. Pourtant celui qui la porte ne semble pas sen apercevoir, et il parait même sen réjouir. (Paradoxe dit de lodoriphore: la sienne propre le transporte, celle des autres lui répugne.) 1.23.2. Explication. De même que lomme ne peut pas se voir, il ne peut pas se sentir. 1.23.3. Objection. Sil ne sent pas, pourquoi dès lors se délecterait-il ? 1.23.4. Réponse. Ce nest donc pas sans doute de son odeur quil jouit, mais de leffet quil lui voit produire sur autrui. (De même les enfants aiment à faire senvoler les pigeons.) 1.24. Des trous. Les trois trous-doubles du pot servent à sentir, 1/ (centre-centre) : les odeurs, 2/ (centre-côté) : les images, 3/ (côté-côté) : les sons. 1.25. Tous les trous ont du goût. Les trois trous-doubles ont ainsi un goût 1/ trou-dair : sucré, 2/ trou des images : salé, 3/ trou-du-son : amer. Les odeurs sont sucrées, les images sont salées, les sons et en particulier les paroles sont amères. 1.26. Les trous uniques servent à sentir 1/ trou-du-pot : les saveurs, 2/ trou-du-sac : les pensées (voir 5.26). 1.26.1. 3/ Trou-du-trou: les sentiments. 1.27. Lorsquon applique son goût à quelque chose qui ne vous revient pas, on éprouve du dégoût. 1.28. Le dégoût est un regret immédiat davoir goûté. Il sexprime par un recul de tout ce quil est possible de reculer dans le corps. 1.29. Des trous et des couleurs. Les trous nont pas de couleur. 1.30. On peut en revanche observer des couleurs aux matières contenues dans les trous. 1.31. Lenveloppe de lomme est noire, bistre, beige, voire blanc, selon variété. Tous les intérieurs tirent vers le rose. 1.32. Des plantes poussent sur le corps de lomme : au-dessus du pot, parfois sur le bas du pot, au-dessus des ils, aux intersections des excroissances allongées et du sac. 1.33. Remarque finale sur les orifices et leurs odeurs. Il existe encore, au centre de lomme (et au centre du sac), un trou qui a dû être bouché, voir Naissance. Ceci nest pas un trou. Cest pourquoi il ne sent rien et il ne sent rien. 1.34. Le nombril est le trou-zéro du corps. |