divers




Un groupe d’arbres

Dans ma rue défile un groupe d’arbres.
Certains sont debout
D’autres fauchés.
Comme ils sont impressionnants !

Ils sont flamboyants
Ils sont confrontés
A la pluie
Au vent
A la neige
Ils sont résistants.

Des arbres aux rituels énigmatiques

Ils s’ouvrent à un univers étrange
Et déroutant

A la fois ils ont leurs espaces intimes
A la fois ils invitent à la mystification.

Oh, la nuit
Que ces arbres sont jolis
Dans la tempête
Ils sont comme écorchés
Et quand se lève le zéphyr
Ils plient.
Pourtant ils font de l’ombre.

Parfois alors on les oublie
Les routes en sont jonchées.

Parfois ils sont renversés

Alors on va généralement vers eux

C’est comme s’ils s’ouvraient
Se refermaient

Pourtant tout prête à la féerie

Quand on les regarde
C’est comme si on était invité à une danse

Un spectacle changeant

Alors on voit toutes sortes d’arbres

Des hêtres
A l’écorce blanche
Et lisse
Qui s’entremêlent

Des hêtres aux nombreuses ramures.

Dans les cépées de charmes
Des houx pareils à du bronze se hérissent

En se postant à l’autre extrémité de la rue
On peut voir
De minces bouleaux
Inclinés dans des attitudes élégiaques.

Parallèlement à la rue
On découvrir des pins
Qui se balancent continuellement

Quand le vent se lève
Ils semblent chanter.

Il y a aussi en s’avançant plus près de l’horizon
Des chênes rugueux

Ils sont énormes alors

Ils sont fermes sur leurs troncs.

Criant de désespoir
Furibonds

Saliha


Malgré

Malgré les jours qui passent et ne se ressemblent pas
Malgré nos différences
Malgré ce qui nous sépare
On peut encore espérer

On fait fi de notre passé
On fait comme si de rien ne s’était passé
Nous vivons dans le temps présent notre passion
On se moque un peu des on-dits ;

Vivons notre espoir d’être encore amoureux l’un de l’autre
Vivons notre liberté
L’amour pour tous les deux
Est comme un remède à nos souffrances

Et combien de nuits brulées
Où nous nous adonnions l’un à l’autre

Il faut alors briser les clichés qu’on a de l’amour
Pourtant l’issue paraît comme incertaine

J’ai bonne souvenance de mon enfance
Une enfance heureuse
Pourtant longtemps on a vécu à l’ombre
Longtemps nous prenions le large

C’était des jours interminables
Parfois on faisait des parties de chasse
On se réveillait tôt
Afin de respirer la rosée ;

Tôt le matin, on sortait le bétail
A la brune ; on rentrait les vaches oh les vaches
Elles trempent leurs mufles dans les rivières
Elles descendaient vers les prés.

Oui
J’ai bonne souvenance de mon enfance
La joie réchauffait nos cœurs

Oh je me rappelle bien les hirondelles
Par centaines
Elles franchissaient de vieux remparts ;

Oh les hirondelles
Je les entends encore pourtant

Oui
Je me rappelle bien mon enfance
Et c’est comme si elle est encore en moi

Je me souviens de la mer
De la plage
Des grèves
Et du sable fin.

Oui
L’eau nous faisait frissonner
Alors on s’accroupissait
On s’éclaboussait alors

Ah la brasse
Je ressentais le bonheur d’être portée par les vagues alors je m’enfuyais loin vers les rochers

Et notre amour est né de là.

Il y a longtemps
Que nous nous aimons

Comme les mouettes
Qui fréquentent ces lieux
Nichant dans les falaises

Longtemps je revenais vers ce même endroit
Et c’est ce qui a sauvé notre amour
Un vieux goéland était mon ami aussi

Alors lui et moi
Nous courions
Nous faisions des courses dans les rochers.

Oui
On s’aimait comme d’un amour ardent.

Mon ami le goéland
Il avait du mal à attraper les poissons
Et parfois je l’aidais

J’aimais m’accroupir
Et m’asseoir tout contre lui.

Alors plus jeune
Souvent j’allais là où il ne faut pas aller

On se roulait l’un l’autre dans le sable

On allait dans les bois aussi
Et je courais dans le vent

Je me blottissais tout contre lui
Lui dans moi
Moi dans lui.

Un jour
Que nous nous promenions
Dans les bois
Lui et moi
On a entendu un cor de chasse

J’eus peur alors
Je m’enfuis et je me perdis
Je me mis à sangloter
Je criais fort
Et à ma stupeur
J’entendis le bruit d’un écureuil
A la cime d’un chêne
Et je repris courage

Un jour
Moi et mon écureuil devenu mon ami
Nous vîmes dans les bois

Comme une petite maison éclairée ;

On se rapprocha de la fenêtre de la petite maison

C’était une maison abandonnée.

Alors moi et mon écureuil
Nous pûmes cette nuit-
Là dormir au chaud et en se réveillant le matin
Pour nous donner courage
Nous répétâmes tous les deux moi et mon ami l’écureuil

« Petit cœur
Tu es mon petit cœur « 

Saliha



Tu es beau mon amour

Tu es beau mon amour
Face aux difficultés
Tu en as fait de petites victoires.

Jour après jour
Nos désirs
Sont de grands succès.

On a grandi dans une cité

On a vécu de peu.
Et un jour arriva
Où l’amour frappa aux portes de notre cœur.

Alors on s’aima.
Pourtant un temps
Nous fûmes comme incertains
Inquiets
Et immobiles ;

Éterniserons-nous peut-être le rêve d’un instant ?

Ecoutons alors nos cœurs
Ils parlent de nous.

L’écho de notre vie
L’écho de notre génie ;

Chanter ; rire ; pleurer
Seuls sans but ; au hasard
D’un sourire ; d’un mot
D’un regard

Faire un travail exquis

Faire une perle de larme

Voilà notre passion
Voilà notre bien
Notre vie et notre ambition

Je sais que tu as le goût des honnêtes gens ;

Notre amour,
Il est beau et blanc comme la neige

Amours naissants
Notre cœur n’en forma qu’un ;

Amours naissants
Nous eûmes peur des trahisons.

Amours naissants
Nées des envies.

Amours naissants
Alors il est temps
D’agir
De décider
D’avancer
D’entreprendre

Saliha

Je l’aime

Je l’aime
Comme on peut aimer une ville
Paris ; Lisbonne ; Tunis
Tout alors m’éblouit
Rien n’égale à mes yeux la splendeur de nos amours.

C’était un jour de printemps
Et je ne l’oublie pas.

Imperceptiblement
Nous étions heureux

Il fait partie désormais de ma vie.

Il est beau
Et sa beauté me touche.
Il a l’esprit très sage
Qui diffère des autres.

Quand je l’entends parler
Ou raisonner
C’est mieux
Que de vieux derviches.

Il est discret
Et n’est point défiant ;
Il est doux sans être faible.
Il est bienfaisant avec discernement ;

Il aime ses amis
Et ne se fait point d’ennemis. Il ne dit de mal
Ni n’en fait ;
Malgré la prodigieuse facilité qu’il y aurait.

Alors on s’aime réellement

Tu es attendri
Et cela me console ;

Est-on malheureux
Quand on n’est pas seul ?

Se sent-on heureux sans le savoir ?

Pourtant deux malheureux sont comme deux arbrisseaux faibles ;
Qui s’appuyant l’un sur l’autre
Se fortifient contre l’orage.

Alors je préfère te voir près de moi ;

Je suis belle comme l’Aurore
Lui est beau comme un soleil. Ainsi
On est je pense
Comme deux fleurs
D’un teint pareil ;
Croissant en beauté et bonheur. Oui
Quand je le vois
C’est comme si je voyais un éclair.

Pourtant j’ai bien peur qu’il ne m’oublie ;

Saliha

2 juin 2015
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