Impressions confinées
Je suis confiné à Paris même si j’ai longuement hésité entre la France et le Liban pour vivre ce dernier confinement/couvre-feu. Il y a quelques jours j’ai failli retourner à Beyrouth mais le pays s’est refermé et les règles d’entrée dans le territoire libanais se sont durcies. Comme un signe qui voudrait me faire rester à Paris pour écrire sur le Liban.
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Le Covid, je ne sais pas quoi en faire dans mon prochain roman, tout comme l’explosion du 4 aoà »t à Beyrouth ou la crise économique sans fin qui s’est abattue sur le Liban, devrais-je les mentionner ou non ? Est-il possible d’écrire un livre sur le Liban en 2020/2021 sans mentionner ces deux tragédies ? Est-il possible d’écrire un livre sur le monde d’aujourd’hui sans masques, confinements et tests antigéniques ? « Si le sujet s’insère naturellement dans ton histoire, alors oui  » m’a répondu un ami écrivain qui finalement n’a pas mentionné le Covid dans son nouveau roman. Je devrais me résoudre à l’écouter, laisser l’histoire se déplier d’elle-même et arrêter de penser.
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À travers des recherches sur l’étymologie du mot confinement, je suis tombé sur une définition du verbe confiner à laquelle j’ai été assez sensible. « Le verbe confiner signifie : (intransitif et sens désuet) toucher aux confins, aux limites d’un pays, d’une terre, toucher à un lieu par ses frontières.  » J’ai l’impression que c’est la définition même de mon métier : de toucher aux limites d’un pays.
Je pense au Liban qui ne connait plus de définition au mot limite.
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Lors du premier confinement, la très bonne galerie Silk Road Gallery à Téhéran a mis en ligne une exposition (qui l’est toujours sur ce lien) : Quarantine. Des photographes iraniens ont documenté leur quotidien confiné. Une série a particulièrement retenu mon attention : Quarantine 2020 que la photographe Sara Sansani résume ainsi :
The quarantine was a compulsory imprisonment. For me, all these years I had worked tirelessly for social presence and to achieve social identity, it was like a prison. This time I have been unintentionally locked in my own home and I have to do things that I don’t enjoy, so during this time I have a series of feelings such as fear, anxiety, clumsiness and depression.
