Le rôle des bibliothécaires est essentiel

Charlotte Bousquet était en résidence àla bibliothèque d’Herblay (95) en 2019 et àla médiathèque de Goussainville (95) en 2022.



Pourquoi avoir choisi de proposer une résidence en médiathèque ?

Lors de mes deux expériences avec les médiathèques, ce sont elles qui m’ont d’abord contactée.

Pourquoi cette médiathèque en particulier ?

Herblay : il s’agissait de créer des ateliers BD et d’effectuer des rencontres autour de l’égalité, qui est un thème qui tenait énormément àcœur aux personnes en charge de la culture et de l’éducation de la ville.
Goussainville : les deux responsables de la médiathèque souhaitaient que j’intervienne sur deux axes : le harcèlement scolaire et les genres.
Les deux fois, ces thèmes m’intéressaient, ainsi que les conditions de résidence (allers et retours plutôt que vivre sur place).

Comment cette collaboration s’est-elle construite, comment évolue-t-elle au jour le jour ?

Exemple d’Herblay : nous avons établi un programme d’interventions àla médiathèque, qui a suivi le calendrier des vacances scolaires et avons mis en place des ateliers BD, avec l’intervention ponctuel d’un dessinateur. La médiathèque a également contacté des collèges et un lycée, ce qui a permis de faire des rencontres avec les élèves. J’ai également fait des portraits décalés d’artistes et inventeuses (pour parler d’égalité) qui ont été exposés et trois tables rondes ont été organisées, permettant d’attirer un public plus large et d’inviter d’autres auteurices autour de thèmes en lien avec la résidence.

Que vous apporte la présence des bibliothécaires ?

Les bibliothécaires portent généralement le projet : iels sont làpour tout ce qui est organisation, soutien logistique, échanges humains, sont ouvert.e.s aux échanges, etc. Les bibliothécaires de Goussainville ont également été làpour participer aux ateliers avec les classes. Bref, pour moi, iels sont essentiels au bon déroulement d’une résidence.

Quelle influence cela a-t-il sur votre création en cours ?

Cela m’a permis chaque fois d’écrire plus confortablement 😊
Concernant la résidence d’Herblay : le projet de départ était une espèce d’autofiction, que j’ai abandonnée en cours de route… pour transformer le projet en roman graphique : Sous emprise (Marabulles 2021), parlant d’une relation toxique, d’égalité et de l’importance d’être soi (avec le dessinateur qui participait àla résidence).

Cette proximité prolongée avec des bibliothécaires change-t-elle votre regard sur leur travail ? sur leur mission de promotion de la lecture ? leur présence dans le territoire ? 

Leur rôle est essentiel. Iels ne sont pas simplement làpour prêter des ouvrages, mais pour ouvrir des jeunes àla lecture, pour maintenir celle-ci vivante. Iels sont aussi des acteurices majeur.e.s au sein d’une ville, d’un quartier – je pense àla bibliothèque Fessart, avec laquelle j’effectue cette année des ateliers d’écriture en classe de CM1, et qui propose des lectures de contes, des tables rondes, des rencontres, etc. (fidèle en cela àl’esprit de ses fondatrices).

Cette expérience débouche-t-elle sur des suites possibles ?

Les deux anciennes responsables de la médiathèque de Goussainville, qui avaient initié la résidence, sont aujourd’hui àGarches et souhaitent initier un nouveau projet de résidence avec moi, en 2024 ou 2025.
La série dont l’écriture était prévue lors de la résidence àGoussainville sera publiée en 2024 chez GSE.

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