« Il pensa à tout ce qui aurait pu se passer, mais
qui n'alla pas aussi loin » (« Des mots, des mots »).
Cette phrase introduit bien à l'univers de Tarjei Vesaas,
écrivain norvégien (1897-1970) dont les éditions
Corti publient La barque le soir dans une traduction de
Régis Boyer. Ecrit en 1968, c'est le dernier texte que Vesaas
a écrit, il le désignait comme "roman".
Suite musicale (ce ne sont pas des nouvelles), c'est-à-dire
d'une même tonalité sonore mais qui sait adopter des
rythmes différents, il est composé de courtes narrations
où rien ne se passe mais où, chaque fois, quelque
chose a lieu : un homme se noie à en aboyer "dans les
miroirs de l'eau" sans pour autant devenir chien sur la rive
; deux amis partent dans la montagne vers les chevaux blancs de
la lumière d'une avalanche ; une jeune fille qui a donné
rendez-vous attend sous une tempête de neige qui la recouvre
peu à peu ; un garçon s'allonge dans les marécages
afin d'observer les grues à les toucher ; un fils regarde
sa mère partir avec son violon dans la nuit et emporter la
mélodie· Le jour et la nuit, le froid, la neige, la
forêt, le fleuve, les marécages, la montagne ne sont
que de simples éléments dans lesquels se déroule
la vie des humains, ce sont des partenaires dont on doit tenir compte,
qu'il faut, selon, accueillir avec bienveillance ou affronter avec
courage.
On peut lire également « Le bonhomme de pain d'épice
» (extrait de Le Vent du nord, traduction de Mme
Metzger, La Table Ronde, collection La petite Vermillon, 1954) :
<http://www.anamnese.online.fr/ericf/vesaas.html>
« Il pensait :
Des mots, des mots.
Plus de mots maintenant.
Voici ma main assoiffée » (fin de « Des mots,
des mots ») - en écho à « La main pleine
de vérité » d'André Du Bouchet dans L'Emportement
du muet.
Tarjei Vesaas / La barque le soir
par Dominique Dussidour
« Il pensa à tout ce qui aurait pu se passer, mais qui n'alla pas aussi loin » (« Des mots, des mots »).
Cette phrase introduit bien à l'univers de Tarjei Vesaas, écrivain norvégien (1897-1970) dont les éditions Corti publient La barque le soir dans une traduction de Régis Boyer. Ecrit en 1968, c'est le dernier texte que Vesaas a écrit, il le désignait comme "roman". Suite musicale (ce ne sont pas des nouvelles), c'est-à-dire d'une même tonalité sonore mais qui sait adopter des rythmes différents, il est composé de courtes narrations où rien ne se passe mais où, chaque fois, quelque chose a lieu : un homme se noie à en aboyer "dans les miroirs de l'eau" sans pour autant devenir chien sur la rive ; deux amis partent dans la montagne vers les chevaux blancs de la lumière d'une avalanche ; une jeune fille qui a donné rendez-vous attend sous une tempête de neige qui la recouvre peu à peu ; un garçon s'allonge dans les marécages afin d'observer les grues à les toucher ; un fils regarde sa mère partir avec son violon dans la nuit et emporter la mélodie· Le jour et la nuit, le froid, la neige, la forêt, le fleuve, les marécages, la montagne ne sont que de simples éléments dans lesquels se déroule la vie des humains, ce sont des partenaires dont on doit tenir compte, qu'il faut, selon, accueillir avec bienveillance ou affronter avec courage.
On lira le deuxième avant-propos et « Hiver printanier » sur le site des éditions José Corti : <http://www.jose-corti.fr/titresetrangers/barquelesoir/html>
On peut lire également « Le bonhomme de pain d'épice » (extrait de Le Vent du nord, traduction de Mme Metzger, La Table Ronde, collection La petite Vermillon, 1954) :
<http://www.anamnese.online.fr/ericf/vesaas.html>
« Il pensait :
Des mots, des mots.
Plus de mots maintenant.
Voici ma main assoiffée » (fin de « Des mots, des mots ») - en écho à « La main pleine de vérité » d'André Du Bouchet dans L'Emportement du muet.