remue.net mis à nu par ses auteurs, même

Le vendredi 14 décembre à 20 heures, (presque) toute l’équipe de remue.net sera présente au Centre Cerise, 46 rue Montorgueil, Paris 2e, pour parler avec vous de la vie et de l’organisation du site, évoquer la spécificité de l’écrivain au travail sur Internet, lire des textes parus dans la revue, entendre des voix.
Sébastien Rongier a intitulé cette rencontre remue.net mis à nu par ses auteurs, même. C’est la première d’une série organisée en collaboration avec la Scène du balcon. Elle se poursuivra une fois par mois jusqu’en mai 2008 (au moins).


La Lettre de remue.net est ce qui fait lien vers vous, voici les textes que nous avons mis en ligne récemment. Vous connaissez certains auteurs, vous avez lu certaines de leurs chroniques, vous en découvrirez de nouveaux.

Ainsi, dans Légendes, Hung Rannou, artiste, et François Rannou, écrivain, ont commencé, images et textes, un échange au long cours. Hung Rannou choisit une image, créée par lui ou trouvée et François Rannou lui invente une légende.
Leur correspondance dure ainsi depuis cinq ans déjà, elle existe maintenant sur remue. C’est un deuxième feuilleton, après celui du Général Instin de Patrick Chatelier, qui prend ainsi pied dans la revue.

« Un œil, c’est quoi ? » demande Laurence Werner David, dans un nouvel épisode du feuilleton du Général Instin. Elle fait un rêve, « Dans un théâtre un chef de chœur très célèbre prenait la place de mon ophtalmologiste ». Puis l’abbé de son village. Elle voulait qu’on laisse son œil en paix.

Catherine Pomparat tient ses chroniques par série : avec elle on prend le temps de regarder plusieurs fois, d’aller et venir, car le regard requiert de la rêverie et du temps. La série en cours s’appelle Radeaux, « Un radeau peut sauver ou perdre ceux qui s’y accrochent ». Cette fois-ci, ce qui nous arrête dans le flux c’est Dog’s bar, une photographie de Lynne Cohen Untitled et avec chien.

Pedro Kadivar jamais n’a voulu mourir, même dans les moments les plus sombres. Il nous raconte un de ses rêves. Il va dans l’eau bouche cousue. Le rêve prend fin quand il se voit dans le reflet de l’œil d’une baleine, « soulagé qu’un être enfin me saisisse, et pas n’importe lequel, celui doté d’une immensité magnifique, du plus volumineux corps vivant sur cette terre… ».

Philippe Rahmy lit Aa de Caroline Sagot-Duvauroux. « L’écriture de Caroline Sagot Duvauroux se présente à la manière d’une doxographie particulière qui apparie les éléments objectifs, mais lacunaires, d’une architecture narrative très concrète, identifiable (lieux, dates, personnes, œuvres) à l’immatérialité, à la mouvance enveloppante du flux psychique dans lequel croisent les intentions, les rêves et les désirs, les forces qui empoignent l’esprit, puis le compriment jusqu’à l’explosion. »

Et dans la rubrique « On a lu, lisez donc », les livres dont nous avons choisi de parler ont tous quelque chose à voir avec l’enquête, avec l’écriture comme glane, comme ramassée de faits vrais après un long détour, un long temps de marches et démarches.
C’est Pierre Silvain, nous dit Jacques Josse, qui fait de Julien Retrouvé, colporteur, enfant trouvé « à la corne d’un champ de seigle », un héros qui ne sait lire, colporteur de livres, marcheur dans la France de 1792 vers Valmy.
C’est Radiation de Guy Tournaye, entre l’ANPE et le tribunal des Prudhommes, que Dominiq Jenvrey prend comme une fiction documentaire.
C’est Paris, musée du XXIe siècle de Thomas Clerc dont le mouvement et les notes de vue accumulées dans le mouvement de la marche recréent « le sens de la communauté, entendue comme ce qui unit morts et vivants, passé et avenir, conjuguée au présent de la circonstance et de la figuration ».

Et ce que Martine Drai nous rapporte de ses balades dans Paris, c’est tout de la douceur, elle a le cœur intelligent.

Quant à Yun Sun Limet, dans un Poème raté à la Prévert intitulé « Œuvres de l’esprit », elle reprend l’alerte d’Emmanuelle Pagano sur une circulaire de l’académie de Grenoble : les enseignants devraient, selon ce papier pourvu d’annexes détaillées, demander l’autorisation du Recteur pour publier leurs écrits… Depuis, le Rectorat a reconnu son erreur. Une erreur ? Un lapsus, peut-être ?

6 décembre 2007
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