" N'importe quel
objet acquis
est un objet
perdu. "
John M
Armleder
[...]
Il faut se souvenir de
ce qu'est un inventeur et de ce qui fonde une invention.
Inventer est trouver un objet perdu. Un livre est un objet
perdu que l'on trouve. L'inventeur ne renonce jamais,
sachant que le don d'un nouvel ouvrage est toujours un
abandon. Le dernier livre, parce qu'il supplante les
précédents, parce que nécessairement
son au-teur le hisse au-dessus de l'obstacle que constitue
sa propre bibliographie, prend expressément la place
du premier. Chaque livre est l'occasion d'un nouveau
débat avec la violence des mots et l'impertinence du
temps, à même la chair de la langue et la chair
de l'instant. L'auteur ne leur donne vie qu'à
considérer que rigueur et vigueur en lui sont
demeurées intactes. Écrire,
c'est-à-dire écrire encore : ne jamais
concilier et se réconcilier avec l'utopique bonheur
de se taire. [Mathieu Bénézet] Persister :
cela veut dire continuer de parler de quelque chose qui
normalement aurait dû cesser. Le livre expose en les
explorant une à une toutes les questions à
l'oeuvre dans une pratique de l'écriture entendue
comme cheminement exploratoire de la langue. Notamment
celles de la correspondance et de l'intelligibilité,
c'est-à-dire de l'intelligence &endash; au sens
d'être d'intelligence avec. Le livre porte en lui le
fantôme d'un récit. Le texte résonne,
s'il ne répond, d'une narration qui tout à la
fois le nourrit et l'émiette. Le récit en
écho martèle à sa manière le
rythme. Un livre si l'on veut s'est évanoui dans le
livre, à l'image du tableau caché dans le
tableau.
[...]
Le livre est un livre
que l'on n'écrit. Le livre que l'on n'écrit
est livre un auquel on rêve. Le livre auquel on
rêve n'existe pas. C'est un objet. Un objet de
rêve. Le pire pour un rêve est parfois de se
réaliser. On ne sait si le rêve serait de
réaliser cet objet, si le pire pour ce rêve
serait de se réaliser. On ne sait ce que pourrait
être, si on l'écrivait, le dessein ou le destin
d'un livre auquel on rêve. Énoncer
l'hypothèse d'un objet abstrait, objet du rêve,
est en soi un dessein qui ne rebute pas, qui semble
même par instant accessible. Le livre auquel on
rêve, on n'affirme pas qu'il ne peut exister, que les
conditions de son apparition ne peuvent être
réunies, que réunies elles seraient
forcément insatisfaisantes. On ne prétend pas
que constater cette situation laisserait indifférent,
ou provoquerait un doute. On ne déclare pas ne pas
vouloir agir ou réagir. On n'affirme pas ne rien
vouloir faire. On ne dit pas : " Que faire ? " On n'a pas
non plus décidé d'attendre : attendre le
temps, le moment voulus. On n'a pas l'intention d'effacer ce
temps, ni de transformer le dispositif du temps en objet du
rêve, ni même l'inverse. On n'a pas l'intention
de décrire. Décrire la distance qui
sépare de l'objet, la distance qu'il faudrait
franchir pour s'en rapprocher, voire pour l'atteindre. Une
description ne pourrait dire l'essentiel. Ne pourrait
expliciter ce qu'est l'objet auquel on rêve. Seul un
traitement du temps serait de nature à
révéler cet objet, de nature à le
révéler à lui-même. L'objet du
rêve doit prendre corps dans un parcours en ses
différents états, ses différentes
étapes. L'objet du rêve ne saurait être
anticipé. Il conviendrait d'abord de le voir, et pour
le voir le montrer. Son avènement, a fortiori sa
présence, devrait précéder mieux par
avance anéantir tout énoncé.
L'idée d'un énoncé doit
apparaître toujours prématurée. Car pour
s'imposer le livre auquel on rêve doit imposer son
actualité. Telles sont les conditions de son
apparition. On pourrait dire de sa volonté.
Volonté que l'on fait sienne. Volonté à
laquelle rien ne peut s'opposer.
[...]
Un livre n'est
habitable qu'à la condition que rien n'y soit
respecté. Toujours le mot s'emploie à
maintenir du temps entre les êtres, les choses,
s'emploie à suspendre le désir, notamment de
voir, à le tenir en alerte peut-être ?
Écrire, c'est-à-dire mettre fin. Sortir de
soi. Pour entrer on ne sait où. Partir.
Protéger le coeur. Annulant toute possibilité
de d'évanouissement. Sauvegarder ce qui
apparaît. Éloigner de soi ce qui
échappe. Le mot ? Sorte de porc. Tellement nu et
sale. Ne le plus voir. Voir quoi ? Plutôt se manger
les yeux. La fatuité du livre est de s'écrire.
L'écriture comme instrument. Instrument du souvenir.
Instrument d'elle-même. Qui voudrait faire oublier
d'où l'enfance vient. On veut non seulement la phrase
mais l'enfance qui va avec ! La phrase construit le livre en
ne cessant de le diviser. Elle supprime les points fixes et
fait quelque chose de flottant de ce qui était
posé, reposant. Du moment que l'on cherche, ce que
l'on cherche dans le livre disparaît. Livre sans plan.
L'écrire. Le laisser en plan. L'indescriptible :
projet de livre. Le livre : projet indescriptible.
Indescriptible catastrophe de l'écriture dans le
corps. Écrivant on se heurte. Et cela ne cesse. On ne
cesse de perdre. L'écriture dedans telle une
abréviation. Abréviation de la
réalité. Abréviation de soi-même.
Quel livre écrire ? On l'ignore. Seule
l'écriture sait.
[...]
L'hiver sans
interruption sur la ville. On écoute. On regarde dans
le bruit de la ville l'appartement sans couleur. On lit. On
relit. On ne sait écrire pour répondre. De
cette impossibilité on ne se détache pas. Une
semaine passe. Un mois. À même l'oeil, le
souvenir d'un tout, venu, venant. Et le silence. Et ne rien
faire. Le mot n'est jamais un corps. On se lève. On
va. Vers qui. Vers quoi. Sans nouvelle. De passage. Entre.
Quoi et quoi ? La tournure des phrases. La tête
à l'envers. La lampe blanche découpe l'ombre
de ses mains. Et la nuit à cet instant est l'hiver
derrière la vitre. L'hiver est là. N'est pas
là. On lit. On prend des morceaux. On ne sait quoi,
dans cet hiver, blessé. Peut-être pas. Lire.
Les mots se retournent. Échappent. Tuer. Engloutir.
Se taire. Ou parler.
[...]
Qu'est-ce qu'un livre ?
De cette question écrire. De cette question
s'écrier. Écrire de cette question et
s'écrier en elle. La question de ce qui
s'écrie dans le livre reste à écrire.
Car le livre ne cesse d'être un livre. Il ne cesse
d'être un livre qui s'écrie de cette question.
De la question non pas de savoir pourquoi ou comment, de la
question de savoir de quoi, de quelle matière, de
quelle vie. De quelle matière de vie s'écrie
un livre ? Qu'est-ce qu'un livre ? De quelle vie est-il
écrit et de quelle vie il s'écrie ? Qu'est-ce
qu'un livre ? Il faut l'écrire encore. Écrire
encore de cette question d'écrire, de cette question
et d'aucune autre. Non que le livre n'ait à
débattre d'autres sujets. Non que son auteur ne sache
débattre. La question n'est pas de débattre
d'écrire comme sujet. La question n'est pas de
débattre du sujet d'écrire ou de quelque
autre. La question n'est pas de débattre. La question
est de s'écrier. De s'écrier écrire et
de l'écrire. Écrire de s'écrier
écrire. S'écrier écrire la
matière de vie de l'écriture. Ne
s'écrier de rien d'autre. Car de s'écrier
écrire vivre nous sépare. Vivre de
s'écrier écrire sépare l'auteur de sa
vie. Et cette question de la vie de l'auteur scintille dans
son livre telle une question séparée. Cette
question de la vie de l'auteur séparée du la
vie du livre est l'objet de son livre. Vivre menace la vie
du livre. Vivre menace la vie du livre de la destruction.
Écrire est s'écrier contre la destruction de
la vie du livre et contre la destruction du livre.
Écrire est ne pas renoncer à écrire
contre la destruction de la vie du livre et contre la
destruction du livre. Vivre est ne pas renoncer à
écrire contre la destruction.
[...]
Nous n'aurions la
connaissance de quelque chose, de l'écriture
notamment, que pour autant que nous en aurions la pratique.
Est-il besoin de pratiquer la destruction pour la
connaître ? La destruction n'est-elle pas toujours une
pratique au détriment de : au détriment des
corps, au détriment de leur vie. La destruction ou
ceux qui s'en approchent. Ceux-là qui s'en sont
approchés, qui s'en approchent encore. Ne vous
approchez ni de nous ni de nos livres, c'est-à-dire
ne vous approchez pas de nos vies ! Tout ce qui arrive ils
le veulent. Tout cela ils le prennent. Mais cela n'est pas
à nous, cela est de la vie en nous. Autant n'avoir la
connaissance de rien. Avoir la connaissance de quelque
chose, c'est non seulement avoir la possibilité de
supprimer ce savoir de quelque chose, mais ce quelque chose
aussi. Ce quelque chose (un corps) qu'on détruit
parce qu'on le connaît, parce que la connaissance
qu'on en a insupporte. Écrire est avoir à
l'endroit de la destruction et de qui détruit une
aversion. Une aversion est le contraire d'un penchant.
Écrire est du côté du penchant. Le
penchant est une arme pour faire état de l'aversion
de qui écrit à l'endroit de la destruction.
Écrire est complexifier. Détruire est
simplifier. Est la simplification même. De la
pensée. De l'écriture. Dans le rapport de la
pensée et de l'écriture à la vie. Un
livre ne s'écrit que pour autant qu'il hâte la
complexité. Il l'alimente. Durablement. Un livre
s'écrit pour que de la complexité
pénètre son écriture. Durablement. La
complexité n'a d'autre objet qu'elle même. Elle
ne s'entretient que d'elle. Elle est une sollicitation
d'elle-même indéfinie. Elle s'inscrit et
s'ensuit seule. La complexité oscille. Les
oscillations de la complexité sont
spécifiques. Elles délimitent l'espace des
questions centrales de l'activité d'écrire. Et
de l'inactivité d'écrire. Ils voudraient aussi
détruire l'inactivité. Lorsque écrire
ne s'écrit pas, reste en suspens, c'est-à-dire
préserve l'écriture non comme acte mais comme
intention ou penchant. Excitation et incitation.
L'écriture lorsqu'elle ne s'écrit pas. De ne
pas s'écrire elle dure. Ne pas écrire est
durable. Ne pas écrire durablement.
[...]
Tout ce qui arrive,
l'écriture le veut-elle ? Tout lui arrive. Tout cela
n'arrive qu'à elle. Et elle vacille. Quel miracle que
l'écriture vacille encore parfois ! Si
l'écriture devait attendre après
l'expérience pour se déployer, elle resterait
paralysée par cette attente et ne s'élancerait
jamais. L'écriture ne peut attendre après quoi
que ce soit, car elle devient attente, et l'attente est une
impasse où l'impossible fait son nid. Ne pas
détruire, dit-il. Pas cette fois. Un livre ? Une
protection. Une épaisseur de plus, dérisoire
peut-être, contre la destruction.
[...]
Bien sûr qu'il
faut aller au tableau et l'écrire, le livre. Aller au
tableau tel un peintre et le faire, faire être le
livre. Bien sûr qu'on ne voit rien si l'on ne
conçoit pas que le livre fut exécuté,
que son exécution fut physique, qu'il y eu engagement
de qui écrit avec ses instruments. Bien sûr que
l'engagement et l'implication physique ne sont rien, ne font
pas le livre. Avec tout ce qu'il est qui écrit doit
mettre en place de l'écriture dans son livre. Bien
sûr qu'il faut que dans le livre l'écriture
soit possible, que ce ne soit pas seulement une
possibilité mais une mise en place possible, sinon
une mise en place du possible. Mise en place ou arrangement,
au sens de s'arranger avec, de s'en arranger. Bien sûr
qu'il faut éprouver cet arrangement, cet
acquiescement de l'écriture avec elle-même,
dont qui écrit est tout à la fois l'auteur et
le témoin. Bien sûr que l'écriture
exécutée &endash; lorsque l'auteur la
considère, la retourne littéralement sur
elle-même pour la voir &endash; le regarde. Bien
sûr qu'il faut pouvoir regarder et être
regardé, soutenir ce regard, sans aucune autre
contentement que l'impertinence des mots qui furent
écrits.
[...]
Est-ce que cela vous
plaît ? Est-ce que ce possible vous va ? Vous
procuret-il du plaisir ? Qui écrit arrache de lui ce
plaisir. Bien sûr qu'il faut aller le chercher ce
plaisir, et de la vie devient possible, et le plaisir
devient visible, un visible avéré. Lorsque
l'écriture étonne qui écrit. Lorsque
s'écrit l'étonnement. Lorsque,
étonnée, l'écriture laisse voir tous
ses penchants.
[...]
D'où vient qu'un
corps est venu ? D'où vient son bien-être ?
D'où vient que ce bien-être l'occupe? Qu'il
apparaît ? Cette apparition est une bonne nouvelle.
Aujourd'hui cela est arrivé. D'autres jours aussi.
Certaines nuits peut-être. Aucune indication de date
ni de lieu. Pas de précision de temps, d'espace,
d'heure. L'image n'est pas pour autant mystérieuse ou
secrète. Elle montre qu'un corps est venu. Que le
voici dans la lumière. Seul. Un corps nu.
Découvert. Était-ce le début du jour,
de la nuit ? La lumière l'a-t-elle tiré du
sommeil ? Elle lui offre un espace. Espace pour un corps.
Nu. Découvert. Espace ou possibilité d'un
espace. Espace d'une possibilité. Où ce corps
n'est pas dérangé. Ni dérangé ni
étonné. Ce corps est la mesure de l'image.
L'image est à sa mesure. Est sa mesure.
[...]
Que faire avec un corps
? Et lui ce corps que peut-il faire ? Peut-il donner ? Et
que donner ? Quoi faire de ce don ? Tout faire. Tout lui
donner. Tout ce qu'on voit, qu'il demande. Tout, sauf le
nom. Donner est difficile. Donner le nom est le plus
difficile. Le plus impossible. Au nom de quoi donner le nom
? Au nom de quoi nommer ceci, cela. C'est impossible. Le nom
est un don de l'impossible, un nom du désastre. Quel
nom donner qui soit encore un nom possible ? Quel autre nom
que ce désastre ? Car voici d'autres corps, qui
donnent. Mais donnent quoi au nom de quoi ? Voici du noir et
du blanc, et de l'ombre, et pas de noms. C'est impossible.
Au nom de quoi des noms absents ? Au nom de quoi une absence
immédiate ? Au nom de quoi écrire " absence "
et ne pas écrire " mort ", " exterminé " ?
L'absence a ces noms-là. Et ces noms on les garde. Au
nom de quoi on les garde ? Au nom de cela dans le corps
qu'on ne voit. Au nom de ce mot : "L'Indescriptible ".
[...]
L'écriture ne
commence pas. Elle recommence. Son état permanent de
réitération l'excentre. L'affirmation qui
s'impose en elle est nomade. Son identité est
l'errance. Est-elle intelligible ? Est-elle pleinement
compréhensible ? Pouvons-nous la considérer
comme achevée ? Son monde est la trace. L'expression
de la trace suspend la totalité. La trace marque, et
à sa façon démarque. Fragilité
de ce qui se brise. De la brisure. De l'affaissement.
Quelque chose cède. L'effondrement est absolu, ce qui
ne l'empêche nullement de s'aggraver encore, parfois
même de ce qui l'allège. " L'indescriptible ".
Titre éponyme. Qui ne met pas en valeur un nom. Qui
est signe de l'absence de nom. De la reconnaissance de
l'absence de nom. Déjà il s'efface.
Éffacé, il devient signe caché de
l'effacement. Ainsi devientil lisible. Lisible,
c'est-à-dire pensable. C'est-à-dire que nous
pouvons voir. Face à l'oubli qui n'existe pas. Si
l'oubli existait, sa preuve serait encore à faire, du
moins serions-nous dans le rapport au livre en devoir de
l'exiger. Livre pétrifié. Pas
éternisé. Il faut l'arracher. D'ailleurs il
s'arrache. Comme la destruction, l'écriture ne vient
pas. Elle survient, visible et indéchiffrable.
Déchet d'un désastre ancestral, d'un
désastre d'elle-même.
[...]
Le titre trahit la
clandestinité du livre. Le relire. Le juger. Le
corriger. La main est engourdie, à proportion de
l'engourdissement des mots, qui s'ouvrent,
s'éloignent. Ce que l'écriture effleure, ou
dont elle est saisie. Ce dont elle est saisie, sitôt
saisi est délivré. Vertige de cette
délivrance. Écrire au toucher. Instant de
grâce que l'auteur ne réussit jamais à
sublimer, sinon il cesserait d'écrire. Il faut
continuer. Le titre est opaque. Son opacité
n'aliène en rien son intelligibilité. L'auteur
désire voir. Le désir de voir n'est pas un
désir de comprendre. Désir de ce qui n'est pas
présent, et même ne serait pas le livre. Le
non-vu. L'obscène. Hors de la vue. Hors de la
scène.
[...]
Impossible
d'appréhender la page autrement que comme un espace
ultime précédant la manifestation d'un
arrêt. L'espace se referme. Le livre ne "
répond " pas. Sans doute est-ce parce qu'un livre ne
répond pas, s'écrivant d'une question sans
réponse, qu'écrire un autre livre devient
nécessaire. Sans doute est-ce pour cette raison qu'il
y a du temps entre les livres. Le temps transforme une
interrogation qui pourtant reste la même. C'est parce
que le temps le transforme qu'un livre est intelligible. La
fin est différée de ce que viennent un autre
temps, d'autres transformations, c'est-à-dire un
autre livre. L'auteur non plus ne peut répondre. Il
ne le peut puisque du temps est passé, et il ne sait
répondre de ce temps passé. Ainsi
écrit-il : " Du temps est passé." L'auteur vit
au-delà, dans l'au-delà d'un temps qui le
sépare de son livre. Il écrit loin de ce temps
passé, nourri de n'avoir écrit de et dans
l'écart de ce temps qui passe...
[...]
" Il faut bien faire
quelque chose, non ?
J'ai essayé de ne
rien faire à une certaine époque,
mais c'était
vraiment très difficile.
Alors, j'ai choisi
l'écriture,
qui est l'activité
la plus proche de l'inaction. "
Rodrigo Rey
Rosa
Le Monde des Livres,
janvier 2000
[...]
©Alain Coulange,
2000
Extraits d'un travail en
cours.
État au 8 novembre
2000
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