LJH / Histoire du jeune homme boulerversé en marche vers la totalité du réel

chapitre IX

LJH (Le Jeune Homme Littéraire)

c'est d'abord un site, pas seulement littéraire - autre texte de LJH sur remue.net : Déférence - New York - voir aussi page Lautréamont et les chroniques...

avis : à l'automne 2002, LJH a choisi de s'appeler Ludovic Bablon, l'adresse du site reste la même

"Histoire du jeune homme bouleversé en marche vers la totalité du réel. C'est moderne et contemporain par le procédé, la répétition. Cela m'est un peu plus propre par l'universalisme, le mélange, l'humanisme latent, la composition, pour dire vite, "musicale". Si vous lisez, vous y retrouverez Nietzsche, Kinski, Lautréamont, Richelieu, des chinois, des paysans, des chanteurs, des contremaîtres, des personnages fictifs etc etc". LJH (mail privé) -

IX. Où l’on finit par apercevoir le monde par endroits blotti sous une épaisse couche de diversité.

C’est vaste. C’est chiant. C’est cool. C’est tonitruant. C’est polymérisé. Ça a une forme globalement cylindrique. Ça a des ramifications au bout. Ça tient dans un sac. Ça prend deux heures en partant de Krakow. Ça a été retrouvé en mauvais état de conservation par trois mètres de fond. C’est en acier amélioré. C’est doux au toucher. C’est ton point de vue, pas le mien. C’est grandiose parce que ça reste toujours en ré mineur. Ça se consume moins que le charbon mais mieux que la tourbe. Ça peut servir plus d’une fois. Ça dépasse la date de péremption depuis deux jours, tu peux le manger. C’est plus dangereux par là prenons plutôt par ci. C’est immobile en son essence. C’est logique. C’est sur 101 point 9. C’est plus agréable comme ça. C’est sobre, c’est pur, j’aime bien. Ça n’a aucun intérêt alors pourquoi le dis-tu. C’est long à faire. C’est un cadeau de votre féal, Sire. C’est raté. C’est un nombre premier. C’est le plus rapide du monde. Ça contient des vitamines C et B5, c’est bon pour elle tu crois pas ? C’est plat et toujours pluvieux. C’est un peu comme être enterré vivant mais en mieux. C’est hittite. C’est vert avec des irisations : en général, c’est un des animaux que les enfants préfèrent. C’est provisoirement indisponible. C’est marrant. Non, pas ici, c’est réservé. Ça découle de l’utilisation du collodion en photographie. C’est un des problèmes résolus par Maïmonide. C’est mesuré en gigahertz. C’est faux. Ça sonne toutes les demi-heures et j’arrive pas à l’arrêter. Ça cause des pertes humaines irréparables. Ça fait depuis midi que je l’attends (je crois que je vais y aller sans elle). C’est un organe de transmission linéaire attaqué par un signal sinusoïdal Ve (t ) restituant en sortie un signal sinusoïdal Vs (t ) de même fréquence mais d’amplitude différente. C’est bizarre quand ça vous arrive à vous. C’est irrépressible comme une envie d’uriner. C’est peu probable mais après tout pourquoi pas. C’est la deuxième porte à droite en partant de l’entrée. C’est prouvé par l’expérience de tous les jours. C’est encore ouvert oui (nous fermons à 16 heures). C’est lors d’un de mes voyages que j’ai vu ça. C’est l’espace de Hilbert. C’est plutôt périmé comme idéologie. Ça serait mieux si c’était en danois, là que voulez-vous que j’y comprenne ? Ça dépend. C’est ma dernière offre. Ce sont les nouvelles drachmes, la chouette a été supprimée. C’est bien pour ça que je l’ai dit. C’est une méthode inspirée du yoga. C’est un contrat-type. C’est une blague, t’énerve pas. C’est 2 francs l’entrée pour les adultes. C’est incohérent. C’est riche en calcium. Ça va et ça vient. C’est dans la tête que ça se passe. C’est rue Garibaldi. Ça a été sans cesse recopié depuis l’antiquité jusqu’au moyen-âge. C’est le seul moyen dans ces conditions. C’est pas très sympa de leur part. C’était meilleur quand c’était ta mère qui le faisait. Ça vient de l’Atlas. Ça diffère totalement du système de notation musicale européen. C’est un virus moins répandu que la grippe. C’est nul et non avenu. C’est une irrévocable décision de l’appareil judiciaire. C’est ta paye d’aujourd’hui, reviens demain soir. C’est une bractée, pièce foliaire très simplifiée ou réduite à sa base, pouvant prendre une consistance ferme, voire être transformée en écailles dans certaines inflorescences (artichaut) ou certains bourgeons (pièces tuniquées du bourgeon de marronnier). C’est vendredi. C’est en majorité passé dessous. C’est pas moi. C’est vendu au rabais. Parfois c’est réquisitionné. C’est son troisième livre. Ça arrive le matin et ça repart le soir. C’est le mois de l’Empereur. C’est 89 éléments de base plus des ondes, plus des champs, plus d’autres choses. C’est fermé et j’ai pas ma clé. C’est mignon comme tout à cet âge. C’est de ma faute et je vous prie de m’excuser Mr Hayamata. C’est une pure affabulation qu’on retrouve néanmoins dans toutes les biographies officielles. C’est tombé de l’arbre. C’est mûr pour une opération de vaste envergure. C’est une erreur qu’on commet souvent. Ça vient de la chambre du colonel, allons vite voir ! C’est compris dans le forfait. C’est dans l’anthologie de la poésie américaine. C’est classique chez les schizophrènes. C’est fendu jusqu’à mi-cuisse et moitié transparent. C’est pour ça. C’est égal à n+1 dans l’ensemble des nombres réels. C’est pire que je ne le croyais. C’est rond et ça pique. C’est un chausson abandonné devant une résidence. C’est auto-collant. C’est d’origine africaine. C’est de 129 degrés en longitude. C’est la vie et on n’y peut rien (tais-toi donc un peu, cesse de te plaindre). C’est difficile à dire avec toutes ces syllabes bizarres. C’est pléistocène. C’est fréquent. C’est similaire à la combustion d’une bougie : ça consomme de l’oxygène, ça produit du CO2 et de la chaleur. C’est inadmissible. C’est pas très malin de ta part. Ça peut atteindre adulte 3 mètres d’envergure. C’est exact. C’est violacé et ça s’accroche aux parois des maisons. C’est relatif. C’est le moins que l’on puisse faire. C’est du 42. C’est la porosité d’une roche encaissante. C’est une gravure érotique qui fait de l’effet aux femmes. C’est viral et non bactérien. C’est doré, tout le fond est doré, le devant est argenté. C’est une nature morte de la première moitié du XVIIè. siècle. Ça tourne autour de Jupiter. Ça a le corps d’un lion et le visage d’une femme. C’est joli comme tout. C’est arrivé pendant la conférence. C’est trop calcaire. C’est inaudible, augmente le volume. C’est réparable en dix séances d’une heure. C’est grillagé. C’est puissant. C'est la raison pour laquelle je suis libre dans mon château. C’est commode. C’est énervant. C’est râpeux comme une langue de chat. C’est plus pratique qu’une perceuse avec fil. C’est contrôlé par les gamètes. C’est à boire chambré. Ça part pas. C’est la bonne cette fois. C’est ma première de la journée. C’est un homme d’une circonspection admirable. C’est flou. C’est mieux comme ça. Ça se fait enfant. C’est tourné en 16 millimètres. Ça a reçu le prix Akutagawa. Ça appartient au starets. C’est pelucheux sur le pourtour. C’est excitant à cet endroit. C’est mal, ne le fais plus. Ça traîne un peu derrière le pare-chocs. C’est nouveau. C’est cher en ce moment. C’est affligeant. C’est déjà trop tard. C’est bon à savoir. Et ça le concerne.

Ça se passe dans la partie haute du bas d’une femme ; près de la capitale turque ; à deux heures d’Atlanta ; dans la maison de poupées de Lucette ; dans sa main tendue au petit chat et dans son œil ravageur. Ça se passe bien loin d’ici ; dans une cabane de bois ; dans un abri de jardin ; à mi-distance entre la pelle et la bêche. Cela arrive souvent sur les routes à trois voies ; sur les nationales ; les départementales ; les communales ; et dans les contre allées pour atteindre les villas américaines. Ça se tourne dans le verre et ça s’agite ; ça se mêle au liquide de la bouteille verte ; puis à celui de la bleue. C’est sur Alexanderplatz bien entendu. Ça se situe dans une arrière boutique, derrière un rideau de laine, sur un tabouret de plastique, au troisième étage d’une étagère qui croule sous le poids. Ça se passe à la poêle ou au four ; au choix ; au bain-marie ; au chaudron ; puis dans la feuille de bananier, sous la braise. Ça part de la centrale, ça passe dans les fils et ça arrive aux transistors. Ça se passe dans l’hôtel deux étoiles de la ville ; au bar ; puis au coin réservé. Ça a lieu au bas d’une page ; sous la mention lu et approuvé ; près de la pagination ; au-dessous de l’adresse de l’imprimeur. C’est au-dessus du sommier et au-dessus du matelas ; sous la couette ; sous le drap ; sur l’oreiller ; à l’intérieur du pyjama qu’on lui met pour dormir. C’est entre l’Europe, l’Afrique, l’Antarctique, l’Amérique, le Groenland et l’Islande ; près de la dorsale ; le long d’une zone de fracture ; pas très loin de la montagne sous-marine Altaïr. C’est dans le camp adverse. Ça se passe sur la rive sud du Zarafshân, à une altitude de 725 mètres ; au sud-ouest de Tachkent, au sud du lac Aïdarkoul. Ça se passe sous l’écorce d’un pommier dans un verger de riche ; c’est aussi sous le liber, c’est entre les mandibules de l’insecte ; c’est pas très loin de la main de la femme qui s’y appuie. Ça se trouve dans C:/Mouse/LGEHELP. Ça se passe sous le capot entre le carburateur et la bougie ; près de l’injection d’essence, autour du piston, au-dessous du remplissage d’huile. C’est dans le thème secondaire du deuxième mouvement du prologue de la Neuvième symphonie. Ça coule dans la grotte terminale de tout le système d’infiltration souterrain. Ça a lieu dans toutes les provinces du Khorassan qui emploient des esclaves noirs au service de l’aristocratie arabe, et ça part vers l’ouest. Et c’est plus ou moins près d’eux.

Ça arrive en l’an 0. Ça se passe avant toute forme de vie. Ça dure un millionième de seconde. Ça prend le temps qu’il faut pour aller d’ici au champ du régisseur. C’est après la prise de pouvoir par Zeus. C’est pendant la première guerre mondiale. C’est 7 ans de la vie d’un chat. Ça n’est pas très courant. Ç’est bimensuel. Ça va de trois à cinq jours par mois selon les femmes. Ça dure 4’33’’. C’est avant la Création. Ça se perd dans la nuit des temps. C’est tous les jours pareil. C’est à prime, tierce et vêpres. C’est à la fête de Mai. C’est le jour anniversaire de l’Indépendance. Ça se passe à une date impossible à déterminer parce que le calendrier de l’époque va de Pâques à Pâques. C’est à l’époque de la culture Seine-Oise-Marne. C’est tellement court. C’est pendant la période d’observation. La date s’en note toujours accompagnée d’un signe moins. C’est au dixième round et c’est pas fini. C’est samedi en huit. Ça se passe à peu près au moment où le pianiste qui imite la pluie en arrive à la partie en ré mineur. C’est pendant l’équinoxe. C’est en 532 après l’Hégire qu’il naît. C’est le lendemain. Ça se passe au vingt-deuxième siècle, dans Los Angeles détruite. C’est mesuré au dixième de seconde près. Ça doit mijoter trois-quarts d’heure au moins. C’est le matin. C’est au moment des embouteillages. C’est pendant le Siècle d’or. C’est à l’arrivée des colons néerlandais. Ça s’égrène. C’est de nuit les week-ends. Ça arrive souvent à peu près à l’heure où son mari sort du boulot. C’est représenté par un nouveau cercle dans la coupe du tronc. C’est simultanément. C’est quand j’ai envie. Et c’est ce qu’elle a le temps d’imaginer.
Alors. Né quelque part sur l’œcumène terrestre il entre au début d’un certain siècle à la Hochschule de Berlin ; de 1926 à 1928, il construit une maison pour sa sœur, en Autriche ; en 1921 il a publié le Tractatus Philosophico-logicus. Elevé par son grand-père après la mort de ses parents il utilise l’art de préparer et servir une boisson chaude comme cadre de l’une de ses productions graphiques. Aux Thermopyles il se fait massacrer sur place avec ses trois cent hommes. Au troisième siècle avant celui qui meurt les bras allongés ils envahissent une péninsule, ce qu’ils avaient déjà fait au quatrième pour une autre ; de plus en plus soumis au premier par un homme de guerre de cette dernière, ils sont envahis au quatrième et au cinquième siècles après ledit mort, par un groupe humain auparavant situé plus à l’est. Après une éducation dans un monastère bouddhiste il écrit pour les plus célèbres chanteurs de Jôruri et des acteurs de Kabuki comme Sakata Tôjûrô ; un jour, il est sur une route de terre, il évite une flaque d’eau en allongeant son pas, il y a un bosquet sur la gauche, il pleut. Il traverse la Wallonie à pied ; avocat pour truands jusqu’en 1975, vendeur de pastis l’année suivante, il porte aujourd’hui une barbe " poivre et sel ". Petit-fils d’Annius Verus, trois fois consul et préfet de Rome, il écrit L’âme de l’homme se déshonore elle-même, d’abord quand elle devient, autant qu’il dépend d’elle, comme un apostume et un abcès du corps du cosmos ; le bas de sa toge est souvent impeccable. Originaire d’Arcadie, il avait un torse et des bras humains, mais les jambes, les oreilles et les cornes étaient celles d’un ovin mâle. Il refuse de laisser le bout de viande de phoque à sa sœur ; seul l’oncle paternel a toute autorité pour intervenir. Un des légistes de Philippe Auguste, il a une sœur et, à 27 ans, deux fils ; il n’exclut pas totalement noblesse et clergé de la cour du monarque. A un moment il est à droite de deux autres personnes et légèrement en avant par rapport à leurs chevaux. Il pense très jeune à devenir moine mais, fils de soldat, il doit servir dans la garde impériale ; ayant un goût prononcé pour la viande de veau, il essaie de et parvient à s’abstenir d’en manger ; plus tard il pratique la vertu en partageant son manteau. Chanteurs de rock, sous coke, ils saisissent à bras-le corps un petit requin empaillé et tentent de l’enfourner dans le vagin d’une journaliste venue les interviewer. Protagoniste parmi d’autres du mouvement de désurbanisation, mais au courant de rien, il parle un latin dégradé et rural ; il s’occupe du champ qu’il a gagné suite à sa longue carrière, dirige quelques esclaves, et se couche fatigué le soir. Journaliste alcoolique, d’origine modeste, à ne pas confondre avec son homonyme James Thomson (1700-1748), il publie The City of Dreadful Night ; son désespoir est absolu ; son corps pulse de l’oxygène et expulse du CO_. Juif portugais, il discute avec des marchands sur le bord du canal Herengracht, à Amsterdam ; il cherche à définir un " bien véritable " qui puisse procurer " une éternité de joie souveraine et parfaite " ; enfant, il caresse un chien sur le dos, les flancs, puis sous la gorge ; plus tard il consacre une part de son temps à passer sa main de façon répétitive sur des lentilles, sur les propriétés optiques desquelles, d’ailleurs, il réfléchira. Pendant deux ans, il vit dans un appartement qu’on lui a prêté par charité ; il le vide de tout meuble et, sur le sol à nu, il dépose, un jour, environ 50 cm de feuilles mortes, ce dans toutes les pièces ; dans cet espace aménagé, il évolue librement, nu lui aussi : la majeure partie de ses journées se passe à déclamer, ou gueuler, des extraits de pièces dramatiques, poèmes, journaux etc ; il y travaille une diction parfaite, puissante, monstrueuse même ; plus tard il niera le travail pour créditer à la place le seul génie, grâce divine ; lors du tournage d’un film en Amazonie, il doit jouer une scène où un chef indien veut le tuer ; il apprendra plus tard que ce même chef indien avait effectivement fait la proposition au metteur en scène de le tuer lui, acteur principal ; c’est un acteur d’expression allemande, ou animale, comme on voudra. Il prône la ghurba, c'est-à-dire le fait de se vouloir étranger, gharîb, à un monde déclaré corrompu et égaré par de mauvais guides. Elle fait ses adieux au droit positif suite à la loi du 9 octobre 1981. Après avoir laissé couler dans son oreille une série très précipitée de phonèmes dont l’assemblage à un niveau sémantique le trouble profondément, il rabat violemment derrière lui la porte de cuir de la yourte et part au galop dans la steppe, sans rien répliquer. Il propose de " placer l’ensemble de la production franco-allemande de charbon et d’acier sous une Haute Autorité commune, dans une organisation ouverte à la participation des autres pays d’Europe " ; il sera d’ailleurs plusieurs fois mêlé à des affaires de construction avec ce même Jean Monnet. Recto verso sur trois pages agrafées il prend des notes sur un ouvrage qui traite d’une des premières civilisations humaines ; il y note divers composants de la réalité naturelle antique de ladite civilisation : Faune : gros gibier : bubale, ibex, oryx, gazelle-dorcas, daim, bouquetin, âne sauvage, autruche, bos primigenius. Prédateurs : lions panthères léopards guépards hyènes renards caracals lynx chacals chiens et chats sauvages. Petits mammifères : fourmilier lièvre hérisson singes (babouin, cercopithèque) etc etc ; au bout des trois pages, de fatigue, il a supprimé toutes les ponctuations et marques de pluriel, et tout abrégé ; il se méprise de n’être pas assez résistant et se félicite de parvenir à simplifier pour gagner du temps. Proclamée docteur de l’Eglise en 1970 et première femme dans ce cas, elle se qualifiait elle-même (alors que l’autre grand réformateur catholique disait Je ne suis qu’un fumier, je dois demander à Notre Seigneur qu’à ma mort on jette mon corps aux ordures pour qu’il soit dévoré par les oiseaux et les chiens) de " misérable auberge du Seigneur " et d’" Océan de misères " ; sur ses pieds froids, pas de vernis, sur ses lèvres, pas de rouge ; on raconte que pendant la guerre, dans les camps, les femmes se piquaient le doigt avec une aiguille, puis étalaient le sang sur leurs pommettes amaigries. Ayant fui l’avancée des allemands, côtoyé des milieux douteux, puis fui la répression résistante, il emmène chat et femme dans " l’Allemagne en flammes " ; il erre de bahnhof en banhof, il baragouine un allemand de seconde zone et, racontera-t-il plus tard, il se charge un moment d’un troupeau d’enfants malades, schème dont se souviendra un écrivain japonais qui a obtenu une récompense importante pour ses œuvres ; vingt ans après, il vit dans un pavillon de banlieue, sous les sauts et les glissements de sa compagne danseuse, devant les aboiements de ses chiens qui l’aident à tenir le monde à distance ; nostalgique des rois par pur sentimentalisme, il s’inspire un peu du parler classique, qu’il mêle à de l’argot parisien. Alors qu’il est engagé dans de grandes boucheries sur le front de l’est il trouve quand même le temps de réorganiser à distance, de son camp militaire, la Comédie-Française ; il a l’habitude de traiter une multitude de dossiers les uns après les autres, et sa capacité de produire un travail soutenu et régulier l’y aide beaucoup ; il faut dire également qu’il a développé une grande résistance à la fatigue et une maîtrise impressionnante de son temps de sommeil : il peut par exemple dormir en tout et pour tout, et ce pendant de longues périodes, seulement deux plages de deux heures par jour ; entre ces plages, il étudie, il tient des séances d’état-major, il rédige des lettres, donne des ordres et prend des directives. Par le biais des nestoriens depuis longtemps établis dans son pays, il tente de préparer une alliance de revers avec les croisés, contre les mamelouks musulmans d’Egypte ; l’alliance Mongols / Croisés aura quelques temps une certaine réalité de fait, les Arméniens s’y joignant même pour tenter d’abattre la superpuissance égypto-syrienne ; surtout, elle demeurera pendant longtemps un sujet de frayeur pour les Sultans, qui s’empresseront de détruire les forteresses croisées et de châtier l’Arménie, dès qu’ils en auront acquis les moyens. Dans un de ses spectacles elle danse quatre personnages, tous féminins, définis par la couleur de leur robe ; à chaque couleur correspond une gestuelle, une atmosphère psychologique, un déroulé du bras et un plissé de la jambe. Punk à ses débuts, les cheveux toujours longs, hérissés, il braille ses textes poétiques sur des musiques déstructurées aux instruments hyper-saturés ; il habite quelque temps au Brésil et produit un album rock aux teintes légèrement latino, il incarne, à cette époque, une sorte de crooner argentin déphasé ; de passage dans une partie de l’Europe, il voit à la télévision la prestation démente d’une formation appelée les nouveaux bâtiments qui s’effondrent, et fait sa connaissance, puis travaille avec elle ; inspiré à la fois par le style apocalyptique de l’Ancien Testament et par les ambiances marécageuses des textes qui traitent du Sud des Etats-Unis, il écrit un long roman assez éblouissant, mais qui manque cependant d’une vraie portée esthétique. Jeune, blond, les yeux vairons (un œil vert un œil bleu) il se tient debout pendant plusieurs minutes dans l’obscurité - cette obscurité étant proprement massacrée par une lumière de spot, très forte et très blanche, qui vient de derrière lui. D’abord évêque de Luçon en Poitou il développe dans son diocèse la contre-réforme catholique ; ambitieux, il parvient à entrer comme second couteau au cabinet du roi, dans l’entourage d’un favori particulièrement avide ; quand celui-ci tombe en disgrâce, sa carrière recule un grand coup ; mais, restant fidèle à la reine-mère, il revient au premier plan lorsqu’il réussit à réconcilier les deux parties après la courte et rocambolesque mini-guerre civile qui est restée dans l’historiographie sous le nom " guerre de la mère et du fils " ; devenu Principal Ministre, il dépend pendant une bonne vingtaine d’années de l’humeur du roi ; manœuvrant, pragmatique, efficace, il se maintient et s’enrichit, lui et ses proches ; le premier, il utilise la forme périodique du média écrit à des fins de propagande politique : en sous-main, il fait écrire ou écrit lui-même des fausses nouvelles, des articles tendancieux, pour justifier par exemple l’alliance de son pays, superpuissance catholique mais également superpuissance européenne, avec le camp protestant ; de temps à autres il porte à son majeur droit un anneau couronné d’une pierre ; sur les documents présumés de sa main, beaucoup sont faux parce qu’il faisait imiter son écriture par des secrétaires afin d’alléger sa charge de travail, déjà considérable. On n’est pas sûrs qu’il soit bien le visage de son portrait ; de sa vie, on a seulement de pauvres témoignages très tardifs ; né en Amérique du Sud, de la grande ville située sur l’estuaire d’un grand fleuve, il arrive en France par bateau, ou par miracle ; dans son œuvre, on apprend quelques détails intéressants sur sa vie : par exemple qu’il écrit avec une plume, à la lumière d’une lampe, dans une chambre ; il écrit en tout et pour tout deux textes, dont il reste au monde, pour le premier cinq ou six exemplaires, pour le second un seul ; publié à compte d’auteur, il n’est lu par personne jusqu’à ce qu’une poignée de jeunes écrivains belges retrouvent, après la faillite d’un éditeur, les exemplaires de sa première œuvre ; ils communiquent cette découverte à des collègues français ; en 1919, un groupe de jeunes porteurs de plumes amateurs de folie, d’étrangeté et de surnaturel publie Poésies, qui n’est pas un recueil de poésies, dans la revue Littérature ; en 1920, un jeune esthète proche des jeunes gens précédemment cités établit les variantes entre deux formes des Chants, qui ne sont pas des chants ; on retrouve par ailleurs quelques lettres dont l’une, à son banquier, dit : …si vous m’aviez annoncé l’autre jour, dans l’ignorance de ce qui peut arriver de fâcheux aux circonstances où ma personne est placée, que les fonds s’épuisaient, je n’aurais eu garde d’y toucher ; mais certainement j’aurais éprouvé autant de joie à ne pas vous écrire ces trois lettres que vous en auriez éprouvé vous-même à ne pas les lire ; vous avez mis en vigueur le déplorable système de méfiance prescrit vaguement par la bizarrerie de mon père ; mais vous avez deviné que mon mal de tête ne m’empêche pas de considérer avec attention la difficile situation où vous a placé jusqu’ici une feuille de papier à lettre venue de l’Amérique du Sud, dont le principal défaut était le manque de clarté ; car je ne mets pas en ligne de compte la malsonnance de certaines observations mélancoliques qu’on pardonne aisément à un vieillard, et qui m’ont paru, à la première lecture, avoir eu l’air de vous imposer, à l’avenir, peut-être, la nécessité de sortir de votre rôle strict de banquier, vis-à-vis d’un monsieur qui vient habiter la capitale… Pardon, monsieur, j’ai une prière à vous faire : si mon père vous envoyait d’autres fonds avant le 1er septembre, époque à laquelle mon corps fera une apparition devant la porte de votre banque, vous aurez la bonté de me le faire savoir ? ; au reste, je suis chez moi à toute heure du jour ; mais vous n’auriez qu’à m’écrire un mot, et il est probable qu’alors je le recevrai presque aussitôt que la demoiselle qui tire le cordon, ou bien avant, si je me rencontre sur le vestibule… ; et tout cela, je le répète, pour une bagatelle insignifiante de formalité ! ; Présenter dix ongles secs au lieu de cinq, la belle affaire : après avoir réfléchi beaucoup, je confesse qu’elle m’a paru remplie d’une notable quantité d’importance nulle… ; en juin 1870 il habite un immeuble à cinq étages dont les appartements sont desservis par trois escaliers ; quand il meurt à 8 heures du matin, l’année suivante, il a vingt-quatre ans ; dans les arbres des parcs, les oiseaux parisiens possèdent des larmes de crocodile qu’ils ne veulent pas lâcher, les rhinocéros errent éperdus dans les ruelles et, de douleur, les adolescents ressuscitent les petits enfants qu’ils ont tués, pour connaître avec eux, à nouveau, le drame de la mise à mort. Prisonnier dans un camp il rédige dans sa tête quelques centaines de pages traitant d’un sujet de sa discipline, la géographie - là où il est il n’y a pas de supports et pas de stylos ; libéré, il transcrit tout sur papier ; cette œuvre devient une des œuvres de référence à la fois de son thème et de sa discipline. On dit généralement qu’il eut pour maître de musique Damôn, dont on assure qu’il faut prononcer le nom avec la première syllabe brève ; mais, d’après le savant qui fut entomologiste, biologiste, rhétoricien, politologue etc, c’est auprès de Phylotidès qu’il apprit la musique ; quant à Damôn, c’était un homme éminent par son savoir, il semble avoir voulu dérober sa capacité à la foule en se couvrant du nom de musicien ; il l’assistait lui, l’athlète de la politique, pour le frotter d’huile et lui enseigner la lutte ; cependant on s’aperçut que la lyre de Damôn n’était pour lui qu’un prétexte ; soupçonné de graves intrigues et de manœuvres en faveur de la tyrannie, il fut banni par ostracisme et donna matière aux attaques des poètes comiques. Il est né le 15 octobre 1844, sur le champ de bataille de Lützen ; le premier nom qu’il entendit était celui de Gustav-Adolf ; ses ancêtres étaient des nobles polonais : il semble que le type s'est bien conservé malgré trois " mères " allemandes ; à l'étranger on le prend habituellement pour un Polonais : encore cet hiver le registre des étrangers de Nice l'a inscrit comme Polonais ; on lui a dit que sa tête apparaît dans des tableaux de Matejko ; sa grand-mère faisait partie du cercle de Goethe et de Schiller à Weimar : son frère succéda à Herder comme Surintendant Général de Weimar ; il a eu le bonheur d'être élève de la vénérable Schulpforta, de laquelle sont sorties tant de figures qui comptent dans la littérature allemande (Klopstock, Fichte, Schlegel, Ranke etc) ; il étudia à Bonn, plus tard à Leipzig : le vieux Ritschl, à cette époque le premier philologue d'Allemagne, le distingua d'emblée ; à 22 ans il était collaborateur du "Literarisches Zentralblatt" ; c'est à son initiative que l'on doit la fondation de la société philologique de Leipzig, qui existe toujours ; au cours de l'hiver 1868-69, l'université de Bâle lui offrit une chaire de professeur : il n'était même pas Docteur ; l'université de Leipzig lui a conféré après coup le titre de Docteur, d'une façon très honorifique, sans aucun examen, sans même exiger de thèse. ; de Pâques 1869 à 1879 il demeura à Bâle: il lui fallut renoncer à sa nationalité allemande, faute de quoi il eût été incorporé trop tôt comme officier (artillerie montée) et dérangé dans ses fonctions académiques ; il n'en est pas moins expert dans deux armes, le sabre et le canon - et, peut-être, aussi dans une troisième... ; à Bâle, tout allait pour le mieux malgré sa jeunesse : il arriva, notamment lors de soutenances de thèse, que le candidat fût plus âgé que l'examinateur ; une grande faveur lui fut octroyée du fait que s'établit entre Jacob Burckhardt et lui un rapport chaleureux, chose inhabituelle chez ce penseur très érémitique et vivant très à l'écart ; une plus grande faveur encore du fait que dès le début de sa vie bâloise il entra dans une intimité infiniment proche avec Richard et Cosima Wagner, qui vivaient à l'époque sur leur propriété de Triebschen près de Lucerne, comme sur une île et comme détachés de toutes leurs relations antérieures ; plusieurs années durant ils ont tout partagé, les grandes et les petites choses, c'était une entente sans limites ; à partir de ces relations il fit la connaissance d'un grand nombre d'hommes (et de femmes) intéressants, au fond presque tout ce qui croît entre Paris et Pétersbourg ; vers 1876 son état de santé empira ; il passa alors un hiver à Sorrente avec sa vieille amie la baronne Meysenbug (" Mémoires d'une Idéaliste) et le sympathique Dr. Rée ; il n'y eut aucune amélioration ; une céphalée extrêmement douloureuse et tenace se déclara, qui épuisait toutes ses forces ; cela s'accrut d'année en année jusqu'à un degré de souffrance intense et continue, si bien que pour lui l'année comptait 200 jours de souffrance ; ce mal dut avoir des causes tout à fait locales, on ne trouve pas la moindre trace d'une base neuro-pathologique ; il n’a jamais eu un seul symptôme de dérangement mental ; pas même de fièvre, aucune syncope ; à cette époque son pouls était aussi lent que celui de Napoléon 1er (= 60) ; sa spécialité était d'endurer les poussées douloureuses cru * et vert *, avec une parfaite lucidité deux à trois jours de suite, accompagnées d'une expectoration continue de mucosités ; on a répandu le bruit qu’il serait dans une maison de fous (et même qu'il y serait mort) ; rien n'est plus erroné ; c'est même dans cette période épouvantable que son esprit parvint à sa maturité ; témoin " Aurore " qu’il a écrit en 1881 au cours d'un hiver de détresse incroyable, éloigné des médecins, de ses amis et de sa famille ; ce livre est pour lui une sorte de " dynamomètre " : il l'a écrit avec un minimum de force et de santé ; à partir de 1882 il commença à remonter la pente encore que très lentement : la crise était surmontée ( - son père est mort très jeune, exactement à l'âge qu'il avait lui-même lorsqu'il était au plus près de la mort) ; encore aujourd'hui il a besoin d'une extrême précaution ; quelques conditions climatiques et météorologiques sont indispensables ; ce n'est pas un choix mais une nécessité si il passe l'été en Oberengadin et l'hiver sur la Riviera... ; finalement la maladie lui a été du plus grand profit : elle l'a détaché, elle lui a redonné le courage de lui-même... ; il est aussi, d'après ses instincts, un animal vaillant, voire militaire ; la longue résistance a exaspéré un peu son orgueil ; - s’il est un philosophe ? ; - mais qu’importe !… Il est une des 1024 personnes qui assistent à l’inauguration du concile œcuménique de 1274 ; lors de cette cérémonie, il se rend compte que son voisin de droite a un grain de beauté sur le lobe gauche de l’oreille ; c’est un homme grand, aux cheveux clairsemés, au nez trop court ; il a beaucoup de prestige, venant d’un diocèse estimé. Il commence par dénigrer les 9 livres que la vieille femme veut lui vendre ; il se tient devant elle, lui narquois, elle pouilleuse, il refuse ; quelques temps après la vieille revient le trouver, dit qu’elle a déjà détruit 3 des 9 livres et qu’elle lui vend les trois restants, pour le même prix ; il hésite mais refuse à nouveau ; elle repart et revient, lui propose cette fois les 3 ultimes livres - elle a brûlé les autres ; le prix est celui des 9 ; se disant que la chose doit être précieuse, que peut-être il commet une erreur, il achète ces livres ; pour la tradition, ces recueils de phrases incompréhensibles achetés par le roi Tarquin à la vieille femme grecque, contiennent le secret de la puissance de Rome et la clé de son destin : ils sont, par conséquent, conservés comme secret d’Etat. La première fois qu’il touche une arme à feu, il essaye de la charger ; il place la poudre comme on lui a dit et fait les autres gestes ; quand il veut tirer, il fait peur à tout le monde ; il allume la mèche, et le coup ne part pas car la poudre est mouillée ; quand il aura appris le fonctionnement du fusil il tuera pas mal de satanés écossais, de vraies bêtes rousses. Son état de pauvreté est grand et bien visible ; lorsqu’il rencontre un homme de Dieu qui veut montrer l’exemple à son élève, qui l’interroge sur les vérités évidentes de la foi, il se voit proposer de réciter le pater noster ; il récite en effet : " Notre cher Père, qui êtes ciel, sanctifié, soit notre règne arrive, ta volonté faite, ciel et terre, donne-nous faute comme nous donnons aux nôtres, ne nous conduit pas en maligne tentation, mais délivre-nous de l’empire, et la force, et la magnificence, dans l’éternité. Ama. " ; l’homme de Dieu est consterné et il est fouetté. Il est présenté en pied, bien debout, les bras écartés ; la caméra dessine une ellipse moyennement rapide autour de lui, en fait autour d’un point imaginaire décalé par rapport à lui ; mais lui donc, son poil est brun, mais peu dru, important surtout dans les zones du plexus solaire, des aisselles, des mollets, la zone pubienne et nombrilaire ; c’est un célèbre humaniste ; il a commencé l’hébreu à 17 ans après avoir déjà acquis une base antique gréco-latine ; le soir, il travaille à la lumière d’une bougie ; un jour, il a trop travaillé et s’endort sur son pupitre ; il se réveille à cause de son bonnet qui a pris feu. A 6 ans elle a le privilège, réservé à ceux et celle qui ont " de bons parents ", qui sont " bien nés ", d’être Ourse ; avec les autres petites filles athéniennes, elle défile. Quand il comprend que les élections vont tourner en la défaveur du parti qu’il dirige, il interrompt la séance pour motif religieux ; ayant entendu le tonnerre, bien qu’étant le seul dans ce cas, il sait que les dieux ne sont pas du tout d’accord avec la poursuite de la séance ; sans doute y a-t-il un vice de forme quelque part ; les élections sont ajournées jusqu’à ce que des consultations divinatoires ou oraculaires aient dénoncé l’élément perturbateur. Héros de tragédie domestique, il dit dans les vers I’ll not martyr thee, / Nor mark thee for a strumpet, but with usage / Of more humility torment thy soul / And kill thee, even with kindness sa hargne envers Anne, coupable d’adultère au domicile conjugal. Les oreilles rouges à cause du froid, il se tient debout ; deux hommes l’emportent ; il a volé du blé et sera donc pendu. Elle achète la " HOUSSE DE COUETTE réversible 1 face fond noir, 1 face fond écru. Rabat au pied pour border ", référence 572.8620., taille 240x220 cm, pour deux pers, article D de la page 39 du catalogue 98-99. Il regarde avec distraction l’annonce qui dit " Nord (telle ville) au cœur d’un site calme arboré, prox centre ville superbe villa 300m_ parc + 3 000m_ 5 ch + 1 bur 2 sdb + 3 sde, matériaux qualité piscine à débordement superbe ! 3,2 MF REF.2501. " Elle écrit un roman qui a pour thème : Séquestrée dans un grenier par sa mère pendant toute son enfance, elle connaît l’amour avec son frère aîné et devient danseuse étoile. Il lui livre une pizza froide, qu’elle mange avec dégoût. Il dit qu’il a fait des transferts prévisionnels toute la journée et que bon là il ne demande pas la lune juste ce qu’un mari est légitimement en droit d’attendre de sa femme le soir comme " gâterie " (en plus toi tu bosses pas à plein temps). Sage entre les sages, il dit à l’homme qui vient lui annoncer la mort de ses enfants dans un naufrage : Je savais que j’avais engendré des mortels. Sur quatre générations après le grand Empereur d’Occident l’âge moyen de décès pour les femmes est de 36 ans ; 39% d’entre elles dépassent 40 ans contre 57% des hommes ; elles sont victimes de pas ou trop peu de soins, de carences en fer, de problèmes gynécologiques dus d’une part à la difficulté de l’accouchement humain et d’autre part à la malpropreté des mâles. Quand il visite, avec son épouse et leurs enfants, l’exposition universelle de Crystal Palace de 1851, il ne se rend pas compte que les Etats-Unis ont dépassé la mère-patrie anglaise dans le domaine des machines-outils ; mais ce n’est pas un problème car il est verrier de son état, assez âgé, et pas intéressé (ni menacé) par ces faits. Grâce à un piège habile il capture un singe de la savane, le regarde avec affection et l’attache à un arbre ; il lui jette alors plusieurs morceaux de sel que le singe accepte comme des bonbons ; il le laisse là et revient le lendemain ; il le libère : le singe assoiffé se dirige droit vers une source d’eau cachée par des rochers : il le suit en courant, et par sa ruse, bénéficie de l’expérience animale ; maintenant il peut boire. Président des Etats-Unis, il consulte ses 7 conseillers sur la question Devons-nous abolir l’esclavage ; tous lui répondent unanimement : Non ; il conclut, président des Etats-Unis : Sept non, un oui, le oui l’emporte. Il ferme sa boutique et se joint à la manif. Il a du mal à finir son mémoire. Elle a rendez-vous. Il repart lundi par le train. Il passera sa vie marqué par cette expérience d’adulte. Ils s’interrogent sur la physionomie des églises orientales. " Il avait de grands yeux verts qui me regardaient. " Il m’a demandé de te dire si tu voulais bien sortir avec lui. Il dispute son chat en disant : qu’est-ce que t’as fait ? t’as le cou tout mouillé ! T’as plongé la tête dedans ou quoi ? Tu bois comme une girafe. Elle demande qu’on lui fournisse explicitement une liste de paramètres la guidant dans les opérations à effectuer (sans quoi vous n’aurez rien de prêt pour demain). Abandonné dans le désert à la merci de tout, les brigands, les bêtes sauvages, lorsque les brigands s’approchent de lui un lion apparaît et le protège. Elle a 600 de QI. Il lance le cinéma scientifique en France en créant avec le physicien Jean Perrin l’Institut de Cinématographie scientifique ; parmi leurs productions, L’œuf d’épinoche, de la fécondation à l’éclosion (1929) et également le terrible L’électrophorèse du nitrate d’argent (1932). En février 1955 ses yeux s’emplirent une nouvelle fois de larmes. Ils subissent un échec cinglant causé en grande partie par une erreur de gestion financière. Elle s’endort souvent la main enrobée autour de sa petite pêche sexuelle. Il ouvre l’abdomen du singe et en retire les entrailles encore chaude. Il est surpris et quand même moitié dégoûté quand il apprend que les français mangent le maïs en salade, avec de la vinaigrette ! Compromis dans plusieurs affaires il décide de cesser momentanément le commerce de la drogue. Il la supplie de se montrer raisonnable. Elle enlève son soutien-gorge. Il découvre le niveau VI de l'antique Troie. Elle fredonne un air de sa prime jeunesse. Il distingue les savoirs théoriques, qui disent ce qui est, des savoirs procéduraux qui sont issus en partie des premiers et permettent de construire des procédures pour faire ce que l’on veut faire. Il a faim et sort acheter des nems et du riz. Dans l’article " Sophistique " de L’Encyclopaedia Universalis version CD-Rom, elle a cette formule : La philosophie est un chien, la sophistique est son loup. Ils stoppent subitement leur conversation à son sujet au moment où il entre ; ensuite ils se dispersent rapidement. Pour lui il y a six racines, dont quatre éléments matériels et deux forces. Un jour elle nous apprend une danse grecque, là, en plein milieu de la cuisine ; après une succession de pas compliqués nous effectuons un tour complet et revenons à notre position initiale. Ils respirent vingt-quatre heures sur vingt-quatre, comme beaucoup avant eux, comme beaucoup après eux ; les animaux le font aussi en général ; leur durée de vie moyenne est de 52 ans. Il s’injecte la morphine que sa situation professionnelle de médecin lui permet de se procurer assez facilement ; étant donné que les doses sont contrôlées, il en prescrit une certaine quantité aux patients, et en prélève une partie à son propre usage ; il arrive parfois que les malades souffrent clairement du fait de cette sous-médication. Il mélange le sable, le gravier et les autres composants pour obtenir une sorte de ciment qu’il verse dans un sac, que l’autre lui tient tant bien que mal ouvert. Elles défèquent en général accroupies derrière un buisson. Il utilise en 1469 la formule moyen-âge pour désigner cet intervalle de temps et d’hommes médiocres qui le séparent de l’Antiquité ; bibliothécaire du pape, il classe les livres en sept grandes disciplines issues des sept arts libéraux. Il a fait 6050 points. Suite à leurs victoires sur les russes ils étendent une frontière qu’ils doivent, leur armée tout entière, défendre à skis. Il n’a même pas l’idée d’épargner le bébé ; fils de parents démoniaques, il est démoniaque lui aussi. Général soviétique, il est fait prisonnier avec ses troupes par les allemands, en 1942 ; antisoviétique, il obtient le commandement de l'Armée de Libération Russe, formée par les nazis avec les russes prisonniers, pour combattre l'Armée Rouge ; en mai 1945, lui et une de ses divisions entrent à Prague ; là, ils changent de camp et se battent contre les SS ; par la suite, deux versions : l’une dit qu’il est arrêté par les soviétiques ; l’autre, que, rendu aux américains, ceux-ci le livrent aux russes ; en 1946, lui et six autres généraux convaincus de trahison sont condamnés à mort par pendaison. Il met le Petit au bout et gagne sa garde contre. Ce n’est que sur son lit de mort qu’il osera avouer son athéisme fondamental. Elle se baigne en compagnie de trois hommes et deux femmes. Il pirate une cabine téléphonique. Elle discute avec des copines. Interrogé sur sa responsabilité dans le drame il répond : non-coupable. Elle est emmaillotée par les femmes. Il épelle son nom une première fois puis rapidement, une deuxième et une troisième ; il comprend alors que le fonctionnaire a un problème d’oreille. Il parie sur un outsider, suit la course avec fièvre, et rentre à la maison les poches vides. Il fume des Lucky Strike appuyé sur les chenilles d’un char. Elle s’occupe des pâtes, et lui du poulet ; il le tourne à la broche, elle le questionne sur l’opportunité de rajouter des épices. Enervée par cette remarque de son père elle ne participe plus, pendant quelques minutes, à la discussion familiale. Il lui dit en danois : Petit con ! je vais te rattraper ! Il met l’argent dans le petit panier. Un jour il fait le rêve suivant : Seul dans une grande forêt, il est poursuivi et sort un bâton de sous sa soutane. Elle décide de cesser la grève. Il enfreint le secret professionnel par mauvaise conscience, et révèle quelques aspects de l’affaire à un journaliste. Elle donne à son petit-fils des informations sur l’argent qu’elle lui a prêté, demande des nouvelles et finit la lettre par Pour nous cela va à part la tête que nous perdons de plus en plus. Habile et expérimenté, il fabrique une grappe de raisin en verre, chaque petite bulle étant produite par un petit pincement de la surface brûlante et malléable du verre, suivi d’une brève mais forte expiration dans le tube ; de même il forme une carafe dotée d’une anse et de deux becs verseurs - l’un d’eux émane de la grappe de raisin, placée à l’intérieur ; d’après ce qu’on m’a dit, cet objet sert à préparer les sauces : on met du vinaigre dans la grappe et de l’huile d’olive dans la carafe, autour - un joli effet de couleur doit d’ailleurs se produire ; quand il a fini, tout le monde l’applaudit. Il apprend du pasteur la mort de sa femme. Elle taille ses ongles et les vernit en y apposant deux couches, l’une incolore, l’autre parme ou violette. Il dit qu’il est venu au monde dans le pays de Nekheb, et que son père était un soldat du roi de la Vallée et du roi du Delta Seqenenrê ; qu’il s'engagea comme soldat à sa place sur le bateau du "Taureau sauvage" à l'époque du seigneur des deux pays Nebpehtirê, alors qu’il était encore un jeune homme et qu’il n'avait pas encore de femme et qu’il dormait dans un hamac fait d'un filet ; mais que lorsqu’il se fut fondé un foyer, il fut enrôlé sur le bateau "Septentrional" parce qu’il était un valeureux ; puis qu’il a été à la suite du souverain, à pied, derrière son char pendant le siège de la ville d'Avaris, et qu’il a donc combattu à pied devant Sa Majesté. Il ferme la porte et sort. Il casse le rasoir, extrait la lame, la teste sur son ongle, puis se donne la mort. Elle fait une plaisanterie qu’une personne répète. Suite à ce désir qui s’est exprimé les séries vont se succéder : les Backscreens (1980), premières photographies en couleur ; Les Gens ordinaires (1982) ; La Vraie Cindy (1982), où, cette fois, elle se présente sans fard et sans poses théâtrales ; les Drames en costume (1983), où elle apparaît sous divers déguisements ; les séries des années 1984 à 1986 marquent un tournant : dans Les Monstres, elle se représente, à l’aide de masques, de mannequins, de poupées gonflables, dans le rôle d’êtres pour ainsi dire inhumains ; cette imagerie, ironiquement malsaine, sera encore exagérée dans la série des Catastrophes (1987-1988), où elle apparaît souvent comme battue, maltraitée ou morte ; dans les œuvres des années 1990, Les Tableaux vivants, elle cite l’histoire de l’art en interprétant certains personnages d’œuvres célèbres de Fouquet, de Raphaël, de Caravage... ; partagée entre cette projection permanente de soi et le travestissement qui masque son identité, elle parvient à être le portrait de l’autre et à être elle-même comme une autre. Il hache les feuilles, les roule dans sa main en petites boules compactes et les porte une à une à sa bouche. Il allait ajouter quelque chose mais se ravise. Elle préfère demander à son mari avant d'accorder la main de sa fille. Appuyé contre un poteau de bois il évalue la bête comme plutôt bonne ; cependant il ne réussira pas à la revendre à un prix supérieur à son prix d’achat ; ayant perdu pas mal de pesos, il ne remettra même pas en question son savoir-faire et la qualité de son jugement. Plusieurs matins, il se trompe entre la tasse de café et le cendrier : la cendre va dans la tasse ; il la retire à la cuiller, et boit. Pour expliquer sa conduite elle utilise une métaphore assez vulgaire qui la fait apparaître plutôt sous un mauvais jour. Il lui dit de faire ceci et cela et lui, il a toujours obéi. Il aperçoit un moineau qui se baigne dans l'impluvium. Elle produit son dernier ovule. Son aire visuelle est active et il peut localiser sa bague, déplacer la main vers elle, puis la retirer du doigt et la poser sur la table de chevet. Il forge une statuette de bronze à la longue tête fine. Elle lui dit : Mets-la moi maintenant. On l’envoie à Chinatown avec une petite enveloppe ; il ramène du laudanum et de l’opium aux Noirs commanditaires et gagne 20 dollars. Elle a confiance en sa sœur et la laisse utiliser sa poupée de lin. Ils mènent 2 - 0 en seconde période. On lui retire son enfant, le droit de visite et tout ; sa vie bascule. Il fait vingt minutes de trajet quotidien avec les autres hommes du village ; ensemble, ils chantent des chansons à thème agricole. Elle remet un peu d’eau chaude dans la bassine et se remet à nettoyer son fils. Il vit à l’écart dans le sanctuaire réservé ; quand les européens arrivent, il est considéré comme malade mental. Son secret ? un demi-verre de vodka chaque matin, suivi de quelques exercices de respiration. Elle déplace sa tour en A5 et aussitôt après s’en mord les doigts : au coup suivant, son cavalier est pris : le mat est proche, peut-être on peut encore obtenir le pat. A cause d’une faute très grave il est réincarné en paria. Il fait froid. Elle repense à la bouchère de 14, au temps où elle était infirmière assistante là-bas. Il retourne voir un point de droit privé puis met la dernière main à son étude de cas. La poussière se soulève. Elle se sent curieusement nerveuse, instable et toujours au bord des larmes ; elle attribue cet état, en fin de compte, à un manque affectif dans son enfance. Une galaxie en attire une autre comme par un charme fou. Il aura fallu que les volcans grondent, que la pluie tombe à torrents, que les vents se déchaînent, il aura fallu que les eaux de Volvic puisent ces précieux oligo-éléments et rejaillissent, pleines de force. Il aura fallu tout ça pour qu’un beau matin, CE matin, vous ressentiez cette énergie naturelle, celle qui vous donne la force de faire ce que vous rêvez de faire. Oui elle " reprendra bien une tasse de thé " ; ce thé " qui est si excellent ". Il a un peu moins de 40 de fièvre avec des nausées le matin et des étourdissements. Il refroidit doucement dans la tasse : du sucre, du lait, du chocolat. Il invente le fait d’être appelé au téléphone. La première lettre de l’alphabet utilisé par les anglo-saxons passe pour la première fois sous l’Atlantique. Il se lave les mains. La baignoire augmente de volume une première fois lorsqu’un corps rentre dedans, puis une seconde, lorsque la sœur du premier corps rejoint son petit frère. Il se met aux méthodes culturales venues de l’ouest et abandonne la jachère pour cultiver, un an sur trois, des plantes fourragères. Elle rit en écartant ses lèvres qui reprennent quelques secondes plus tard une position moins tendue. Partout où elle rencontre de la terre la mer se couvre d’écume. Il éteint la lampe et se glisse sous la couverture. Mitoyen de l’immeuble qui a d’abord pris feu, l’autre immeuble, un peu plus petit, se consume à son tour ; à l’intérieur, des cris, des quintes de toux. Ça résonne. Il promène son chien la nuit venue mais n’est jamais très rassuré. Elle attend son excision avec impatience : au matin, apparaît alors le silex rituel. Nous sommes en 1680, il neige, un médecin entre doucement dans une pièce à Beijing. Le castor nage dans une zone de la rivière où s’exerce un courant très fort : il essaie de ne pas s’éloigner trop de la berge, et de se raccrocher aux rochers. Elle trait le lait des cinq vaches tous les matins à l’aube ; le lait chaud, elle en boit une partie, l’autre elle la transforme en yaourt. L'animal impérial punit les rajas désobéissants. Le sol est très dur et très lisse : piétiné par des milliers de pas, il est humide, jonché de cartons, de sacs, de détritus et de morceaux de tôle ; une analyse chimique caractériserait son ph comme acide ; il supporte un grand bidonville. Elle relit pour la énième fois la lettre du garçon qu’elle aime. Il laisse des miettes de croissant dans Le Monde. Forcée de se consumer à l’approche d’un briquet, la mèche supporte la flamme qui se nourrit à travers elle en transformant la cire en vapeur ; l’ensemble s’appelle une " bougie ". Elle remet son soutien-gorge. Armé d’une épée, il menace un homme agenouillé ; armé d’un microscope, il étudie une épée couchée. Virus, il infecte les cellules d’un ovin puis d’un homme. Il dit Je vais essayer de me taper le maximum d’acteurs culturels et je vais les mettre à sac complètement, jusqu’à la moelle. Quand elle reçoit les résultats de ses analyses de sang, elle sait alors son nombre de globules blancs ; elle est surprise et contente de l’apprendre. Une caméra miniature est glissée dans son œsophage. C’est risqué. Il pousse une charrette de foin jusqu’à l’étable. Ça se passe au moment où on fabrique des poteries rouges et noires. Elle est verseau, ascendant poisson, et l’ignore. C’est propre. Il baise la main de son seigneur et a juré d’avoir sa peau. Ça a lieu quelque part entre deux chemises et une veste. Il a la lèpre ; âgé d’environ vingt ans, il se souvient d’un matin très couvert : un groupe de soufis passe entre deux arbres. C’est bon, c’est important. L’électron passe du pôle moins au pôle plus. Il court. C’est encore là. Il est dans le Livre. C’est surgi. Ça se passe dans le Livre. Elle s’endort. A l’époque du Livre. Il s’envole. Ça disparaît dans le Livre. C’est riche comme tout. Et maintenant c’est le Livre.