Raymond Bozier / Er_ITAM TAM

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Raymond Bozier fait paraître chez Fayard en sept 2002 "Le soldats somnambules", roman

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Parle matière ma partière matière erèitam tam de la matière tam tam erèitam renversement de matière par le son corps tonalité de la matière les corps donnent la tonalité de la ma tière parlée stances sub stances danse tamtammatière miroir bruyant fou fuyant du jeu nous sommes en elle je me vois en elle élément tam tam de la ma tière né de la matière je pénètre en corps dans la matière et la matière me dépasse sub stance œil nez bouche oreille de la matière la ma tière me traverse nous sommes traversés par les remous de langue de la matière organe de la matière oschairdelamatière sangdelamatière odeurdelamatière couleurdelamatière formedelamatière hors de nous et en nous de quoi parle-t-on quand on ne parle plus de la matière parle donc substance danse par le corps parle encore par la voix par l’anus par le vagin de terre mermatière et le pénis os eau ozone os de la terre mare organique boues carboniques erèitam tam.

Le corps finit le corps finit toujours par s’éloigner de la fabrique d’épaisseur faiseuse de poids et d’ombres pensée remuant dans la matière ce qui naît et meurt meurtière meurtrière matière stance substance danse désorganisée leurre de la matière mensonge songe de la matière mâche terre mâcher la terre je mange la matière couleurs substances touchant le vide hors matière jetée pourriture desséchée rire ture ma mère morte de nature pourriture pourriture pourriture désorganisée orgasme pourri mère vive et morte sale amende salamandre mortelle blessure douleursonge mensonge stances sub stances doigt touchant et les cous coupés les coups donnés comme si la terre était en guerre sans cesse en guerre trous pleins de corps utérustroupes couples entre la vie et la mort l’âge de la tête aux pieds nos têtes nos corps soulagent nos songes.


Chair de la douleur en corps et mater ma terre en guerre impitoyable erèitam tam oxygène des coups de pied sur le crâne et le corps orgasme de matière traversée de douleur bonheur d’être encore et malgré tout parmi les fleurs les murs les fleurs contre les murs en béton.
Je sens que mon corps éclate éclat de matière la la la chanson j’étreins la matière de la meilleure manière je lèche son sexe vivant et je suis rongé par son sexe mort je m’use en retour remous salés. Hors de la mère qui s’amuse ?
je mords et meurs
mon sang s’échappe chape
ma peau le sang

Le sens du sang hors du corps je sens le sang couler le long du cou coucoucou cou cou cou en corps vivant légèreté du corps nous supportons le poids de la matière nous naissons restons respirons vivons mortelle pirouette du sens matière foulée par les milliards de pieds les pieds de la foule je suis un des pieds de la foule matièrefoule je suis fou le fou qui avance dans la foule comme du sang hors du corps hors décor horsdur ordure mastiquée par la bouche géante la la la chanson du vent du ventre piétiné sans cesse et vivante ordure sang giclé hors du cœur de la matière jejeje je retourne tourne sans cesse dans le cœur de la ma mam mamamatière mamamatière nos vies tournent dans la matière nos corps vont dans le sens de la foule et bientôt n’iront plus très loin plus de sang et d’eau et d’air plus rien ne songeront plus à rien.


Matière entière il n’y a plus de fin en la ma tière rien que des entrées parfums odeurs puodeurs puanteurs de la matière bouche océanique où la matière s’agite les algues et les varechs et les poissons de la langue corps mourant au-dessus des os motvagues jetés et rejetés roulés sur le sable attaquant les falaises de l’utérus à la mort noyés dans le sens le sang et l’air jetés par-dessus corps la cause des mots est entendue broyez brayez broyez corps poudres yeux corps mots l’histoire faite et défaite instable la matière des mots commence dans la bouche-crâne tam erèitam tam des formes invisibles brûlantes voix brûlées formes vides du cerveau sonsje de matière d’où l’on part par par le parle substance danse jetés dans le décor des faits et gestes les corps bougent comme s’il n’y avait jamais assez d’air et de chair de chant et de danse. Il y a du poison dans la marche.
clapotis de matière
turbudanse turbulence ma figure
en face de matière paysage paysage paysages