Mobilier urbain

(Le rat court sur l’image.)

Après avoir suivi sur écran, ce matin 8 janvier, le travelling de François Bon
àPantin, réalisé la veille, aller juste acheter le journal dominical place de la République : et là, c’est soudain la même affiche de « fast food  », encadrée dans son rectangulaire « mobilier urbain  », àexpansion européenne voire transatlantique, mais avec le menu complet et cette mention apéritive : « le p’tit Oriental  ».

Un peu plus loin, le trottoir est encombré.

Patrick Declerck a décrit et analysé la présence de ces « clochards  », désormais réduits àtrois initiales (la SNCF en possède encore quatre), compactés dans l’anonymat d’un sigle de camouflage : SDF.

Mais installer du « mobilier urbain  » est tout un art : « sucettes  » publicitaires (mangez àbas prix, vivez àbas prix, la vie n’a pas de prix !), « sanisettes  », poubelles, bancs tronçonnés dans le métro, etc.

Tout pour se tenir, en permanence, droit et informé des dernières productions de la société de la marchandise.

Pourtant, ils n’ont pas encore pensé, pour les « SDF  », aux canapés ou alcôves de trottoirs
 : un « créatif  » devrait sans doute étudier prochainement la question.

Il faut dire que l’association Médecins du Monde
a été plus rapide, récemment, avec l’implantation de dizaines de tentes « igloo  » dans Paris. Certains esthètes estiment que c’est moche, que c’est trop visible dans le décor !

De toute façon, on s’y active en haut lieu : l’hiver ne passera pas.

« 4 juillet. Hier soir - Brecht (dans une conversation sur Baudelaire) : Je ne suis pas du tout contre la tendance asociale - je suis contre la tendance non-sociale.  »
(Walter Benjamin, Essais sur Bertolt Brecht, Petite collection Maspero N°39, 1969.)

8 janvier 2006
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