L’Internet, ses mots et ses pratiques

Au Collège international de philosophie

séminaire de Paul Mathias : L’Internet, ses mots et ses pratiques.

Carré des sciences : 1 rue Descartes, 75005 Paris.

Mardi 14 novembre : amphi Stourdzé, 18h30-20h30
Mardi 28 novembre : amphi A, 19h30-21h30
Mardi 19 décembre 2006, mardi 16 janvier 2007 : amphi B, 18h-20h.
Ce séminaire se poursuivra au second semestre.


Le travail que nous souhaitons conduire dans notre séminaire tout au long de l’année universitaire 2006-2007 portera sur le vocabulaire des pratiques informatiques et de l’Internet, et par voie de conséquence sur les schèmes sémantiques servant àles décrire.

Les termes en effet dans lesquels nous désignons et décrivons nos usages réticulaires sont ceux que les langues naturelles mettent ànotre disposition. Ainsi nous parlons de « données  » et de leur « stockage  », ou bien encore de « mémoire  », de « transmission  », etc. Il ne fait pas de doute que l’ensemble de ces termes est approprié àce que nous entendons dénoter. Nous pouvons cependant faire en outre l’hypothèse qu’ils recouvrent sinon des interprétations, du moins des représentations qui excèdent la seule désignation des phénomènes auxquels ils renvoient.

Ainsi par exemple, àquoi réfère le vocable « libre  » dans l’expression « logiciel libre  », àquoi encore « ouvert  » dans « code source ouvert  » ? àquelles traditions de « liberté  » ou d’« ouverture  », ou àquelles figures nouvelles de ces mêmes idéaux ? Dans le même ordre d’idées, quel ajustement du mot marque la différence àfaire entre nos conceptions traditionnelles de l’« identité  », et celle que dissimule l’assignation d’une « adresse  » sur le Réseau ?

Notre travail interrogera les éventuels glissements de sens qui s’opèrent àl’occasion de l’importation, dans les domaines de l’informatique et de l’Internet, de vocables issus d’une tradition non seulement technique, mais également idéologique. Il s’attachera donc àmesurer la surcharge sémantique et symbolique affectant l’appareil linguistique destiné àdécrire nos pratiques informatiques et réticulaires.

Nous pouvons de fait proposer par anticipation l’hypothèse que des mutations sémantiques substantielles ont lieu lors de ces glissements, et qu’elles infléchissent en retour sensiblement la façon dont nous comprenons nos pratiques et leurs règles opératoires. [Communiqué]


Entretien (1997) avec Paul Mathias

Lire Les communautés de l’Internet.

4 novembre 2006
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