Little Man

Poèmes de Thomas Vinau.


Familier des voyages immobiles et traqueur capable d’attraper in extremis et à toute heure des lignes imaginaires partant pour l’Ouest américain, Thomas Vinau arpente le quotidien de façon presque minimaliste. Il fixe avec légèreté ce qui se voit peu ou pas. De l’infime, de la poussière, des « riens » qui zèbrent sa pensée et dessinent une perception de l’instant que ses poèmes brefs isolent avec tact. À l’intérieur, des pépites. Qui brillent et éclatent au fil de séquences où se mêlent désarroi, rêve, bien-être et besoin d’écarter les murs du bureau pour qu’y entre un peu du souffle et de l’espace de ceux qu’ils vénèrent : Brautigan, Cravan, Hopper, Bukowski et tant d’autres.

« La peur a ses habitudes
l’heure clignote en rouge
chaque nuit
la lune se fiche de moi
pendant que je deviens minuscule. »

Little Man, l’un de ses récents recueils, titre emprunté à Tom Waits, poursuit la mise à jour, par fragments, de ce monde peu visible qu’il cherche à sonder. Il fouille du côté des anomalies, des brindilles, des ronces, des restes de brume ou de nuit blanche. Y trouve de l’infiniment petit. Posé sur une ligne de partage où l’équilibre entre le doute et la sagesse reste, à l’image de l’existence même, extrêmement précaire. Il ne s’inquiète pas pour autant. Prend note. Écrit. Continue le chantier sans fin qu’il a ouvert il y a quelques années et qui comprend déjà de nombreux titres, tels L’âne de Richard Brautigan (éditions du soir au matin), Hoppercity (éditions Nuit Myrtide), Fuyard debout (Gros textes) ou La poésie est un sale type (éditions de La Vachette alternative).


Thomas Vinau : Little Man, éditions Asphodèle (23 rue de la Matrasserie – 44340 Bouguenais).


Des inédits de Thomas Vinau ont été présentés dans le cahier de création de notre revue au printemps dernier. On peut les retrouver ici même.


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28 juillet 2010
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