Allers, retours

Cette résidence, pour le moment, c’est du mouvement, du train, des rendez-vous, du téléphone, une sorte de lente machine immatérielle qui se met en marche. Dans ce mécanisme je suis un interrupteur de démarrage, et peut-être un genre de courroie de transmission... mais j’arrête là les métaphores vu mes faibles connaissances en mécanique. La machine en tous cas commence à tourner et bouillonner même en dehors de moi, et je peux commencer à m’y promener. Il aura bien fallu deux mois pour mettre des visages sur toutes les communes dans lesquelles je réside officiellement jusqu’en juin. Il est un visage qui se détache du paysage plus que que les autres cependant, celui qui m’attirait de loin depuis le début : celui de la forêt. On est en plein hiver et j’aimerais ne pas perdre une miette de la transformation printanière de ce compagnon de résidence.

J’ai créé un blog pour mon séjour : Le bon moment.
Je le vois comme un carnet de bord, mais non journal intime : un espace qui appartient à la résidence, qui peut-être survivra à l’été, peut-être aura plusieurs maîtres, ou peut-être s’éteindra à la parution du livre. Tout reste encore ouvert et je ne me sens qu’à l’orée de ma saison sur ce territoire.

14 février 2011
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