Par les jardins

Les yeux rivés sur le calendrier de résidence, sur la date d’expiration, nous en oublions parfois d’inspirer, souffler, respirer. Notre rythme de travail, déplacement, bouillonnement de cerveau n’est pas du tout exprimé par le terme "résidence", qui m’évoque plutôt quelque chose d’immobile, cocon éternel, luxe, calme et volupté.

Il y a pourtant un peu de ça, si on s’offre le luxe, justement, de faire une pause, un détour par le jardin, d’attraper au vol toute invitation lancée entre deux ateliers ou deux villages.

En pleine saison de floraison des roses, vous l’aurez compris, j’ai capturé, ou on m’a offert, quelques moments de grâce et de générosité.

La sieste à l’ombre avec les gâteaux miel-amandes
La promenade autour du triple jardin aux pivoines géantes
La salade en boîte impromptue au bord de la piscine
La visite de l’atelier aux cuirs
Le chat doux qui m’adopte finalement au bout du troisième jour
L’apéritif au bord du Loing
La cabillaud rôti que je n’espérais pas une deuxième fois
Le tissu imprimé de dessins des enfants en cadeau
La visite à la caverne du fleuriste
La confiture de rhubarbe emportée
...

Non pas que je me lasse du tempo énergique du travail de résidence, qui apporte son lot de joies et de surprises aussi. Mais je reçois tous ces à-côté comme des cadeaux.

Pardon à toutes les autres espèces de fleurs rencontrées ces temps-ci, pavots merveilleux qui bordent les routes ou massifs odorants dont je ne connais même pas les noms, aujourd’hui était la page des roses !

17 mai 2011
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