Journal épisodique et fragmentaire - Vendredi 4 novembre

Vendredi 4 novembre 2011

Une courte interruption d’une dizaine de jours pour ce journal épisodique qui porte donc bien son nom. N’en déplaise aux linguistes que l’oxymore agacera. La raison n’en est pas le pont de la Toussaint ni les vacances d’automne. Mais une retraite studieuse et nécessaire dans mon bureau caennais dans le but de faire avancer la pièce : un des enjeux d’une résidence dont je me félicite tous les jours. Des journées très chargées qui commençaient toujours de nuit et s’achevaient parfois de nuit et la compagnie incessante d’Isis, d’Ouner et de Nefti afin de leur arracher le secret de leurs mobiles. Cependant que le cerisier en profitaient pour commencer àroussir et àse débarrasser de ses feuilles au dessus de mon toit. Et que les journées déjàtrop courtes se voyaient amputées d’une heure de clarté, le soir.

Peu de contact avec le monde. Peu de messages électroniques et moins encore d’appels. Juste une balade le long de la mer, une visite de circonstances sur les tombes familiales et la relâche d’un jour férié pour bricoler au bungalow. À cela, ajoutons une heure volée au rituel du clavier pour aligner quarante longueurs au Stade nautique de Caen. Histoire de faire bouger mes palmes.

Au terme de cette réclusion volontaire, laquelle ne saurait se comparer avec celle de tous ceux qui ont servi de modèle au personnage d’Ouner, la pièce a pris sa forme sans trop de difficultés ni de violents renoncements. J’ai pu ce matin même en adresser une première version àDominique qui aura le temps de la découvrir avant une première répétition prévue mardi matin. C’était juste, un peu chaud. Mais je me sens satisfait d’avoir répondu aussi vite (et sans brader le projet) àses soucis de distribution. Un peu épuisé mais content. Et je réalise àquel point, cette sensation d’urgence, cette ivresse fatiguée ont été importantes pour mieux saisir mes personnages et le déroulement de la pièce.

Pour la relecture et les regrets, on verra ça plus tard. Le week-end s’annonce plutôt assez doux et le vernissage de l’exposition Edward Munch est programmé demain matin au Musée des Beaux Arts.

4 novembre 2011
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