Lire et relire en décembre

Relire le monde, relire les nouveaux et les absents, lire de la poésie, relire de la poésie, lire dans les lignes de Remue et puiser de la force pour secouer la tête énergiquement quand il sera nécessaire de dire non ! Alors viendra le temps du oui qui sait recevoir avant de prendre.

Coup d’oeil sur quelques uns des textes mis en ligne en décembre sur le site remuant.

 Le beau texte de Sylvie Durbec : La Lessive de la folie " Cette eau verte / froide / glacée aux mains mais à la bouche : à boire toute la soif. " (En deux parties et ).

 Déposséder et user du destin d’autrui" de Laurence Werner David, une réflexion subtile sur les liens de la fiction à l’Histoire, et quelques questions cruciales :
"La jouissance du « mentir », du « trahir », et même la jouissance de la catastrophe toujours différée par le fait d’écrire, commanderaient-elles le désir plus ou moins fort, plus ou moins conscient, que porte chaque écrivain de tenter la transgression et la toute-puissance, affirmant que toute fiction est possible ? Même celle bafouant le témoignage… ?"

 Dans « Écrire s’adresse », Cécile Portier répond à la question des effets d’internet sur l’écriture.
"Voila ce qu’Internet apporte à l’écriture : ce qui y était déjà, mais qui trouve là les possibilités d’une actualisation plus intense.
L’intention mais pas l’atteinte.
L’absence mais pas la distance.
La lumière mais pas la transparence."

(On peut en profiter pour (re)découvrir les autres contributions des dix ans de Remue.net, qui avaient marqué le début de 2011).

 Question anniversaire, on rappelle aussi les 7 bougies de Poezibao et on en profite pour faire un clin d’œil à Ivar Ch’Vavar qui y publiera trois fois par semaine ce qu’on nous annonce comme "l’événement littéraire, le jamais-vu sur internet", la publication du Mont Ruflet qui d’ici fin février début mars aura offert au lecteur 2132 vers "justifiés" (de longueur typographique identique) selon la règle instituée avec ses camarades dans Le Jardin ouvrier.

 En décembre, le monde littéraire a vu s’effacer des figures qui comptaient : Cécile Wajsbrot et Dominique Dussidour ont souligné, en nous invitant à la relire, la disparition de la romancière allemande Christa Wolf tandis que Laurent Margantin nous faisait partager son hommage à Werner Kofler.

Tout ça donc, et comme toujours des inédits (Pedro Kadivar en résidence à l’Odéon et Frédérique Cosnier qui s’inspire de la musique de Fayçal Salhi), la nouvelle chronique de Pascal Gibourg, Du réel en mode indirect, et celles de Fabienne Swiatly, de Catherine Pomparat seule ou accompagnée des dessins pré-textes de Laurence Skivée, les entretiens aléatoires d’André Markowicz, les belles lectures de Jacques Josse - (Barry Miles, Jean-Claude Caër, Éric Ferrari, Jean-Michel Lecomte et Sami Sahli) sans oublier les échos des résidences d’Ile de France dont on peut lire le détail en s’abonnant .

15 janvier 2012
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