Fabienne Swiatly | Justifier l’errance

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La neige dehors et le ciel si bas que l’intérieur du bureau est un vaste refuge. Écrire. Se tenir loin de la messagerie, de Facebook et de Twitter, trop de bavardages. Écrire dans le flou des intentions.

Répondre aux questions des futurs programmateurs qui ont oublié le saut dans le vide que représente la création. Surtout ne pas écrire ce que l’on sait déjà. Tenter autre chose. Suivre l’intuition. Ne pas chercher le chemin le plus court, la ligne droite. Pourtant, il faut expliquer ce que l’écriture du fragment permet pour que la confiance soit donnée. Dire où l’on va malgré la nécessaire errance. Rédiger des explications pour le dossier de présentation. Mettre au clair. L’exercice n’est pas forcément vain, simplement la crainte d’indiquer un chemin que l’on ne prendra peut-être pas :

Le fragment se concentre sur ce lieu de tension ou d’absence de tension (délitement) de la mémoire. C’est une forme d’écriture qui permet d’ancrer la narration dans un espace présent et de dire ce que le mouvement du temps pourrait sans cesse nous enlever.

La fragmentation crée l’événement, l’écriture le raconte.

Inventer un espace temps où passé, présent et futur pourraient se vivre en un même lieu, celui de la page, celui de la scène.

Rédiger ces quelques phrases pour l’avant-propos. Douter. Puis se dire flà»te ! Avancer tout en s’appuyant sur l’incertitude. Ne pas la fuir.

Par la fenêtre, je continue àregarder la neige tomber dru. Elle efface le chemin, le tracé des routes, le dessin des jardins, mais elle n’empêche pas le paysage d’exister.

5 janvier 2012
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