Monostiques paysagers [4]
Le 27 janvier 2012, Rentilly
9 h 16
la longue muraille du domaine, pour être totale devrait être si longue qu’elle ne l’est pas, de fait : disparaît dans le sol
12 h 32
les répons au soleil qui se fait passer pour printanier sont le fait d’oiseaux invisibles qui sont peut-être dupes ou pas
15 h 20
le discobole lance un fromage au corbeau du haut du pin ou à un pendu de l’arbre au pendu qui ne pend pourtant pas
16 h 50
le mur est très aveugle de la rue de l’Étang à l’exception de la partie haute (c’est chez moi) côté levant si je ne m’abuse
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Le 29 janvier 2012, Rentilly
12 h 40
le pavillon Carcat, habitation de fée, dont les colombages sont repris un peu plus loin par la seule peinture aux murs
13 h 20
il y a deux poids deux mesures, les feuillus et les résineux, un troisième est l’étai d’un arbre penché : le A scalaire
13 h 22
Maître Corbeau, sur un arbre penché… mais il ne tient dans son bec rien d’autre qu’un croassement tel et sans sens
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Le 31 janvier 2012, Rentilly
9 h 05
c’est le dépouillement, Cérès a la colère si longue que le monde se resserre sur soi, ne s’étire qu’ à la faveur d’un chemin
14 h 20
une série d’arbres tout neufs prêts à planter, danse de culbutos terre au cul et branches serrées par des rubans banderilles
Jacques Jouet
2 février 2012