Atelier d’écriture au Louvre : Présentation du projet (Sébastien Rongier)

A l’invitation de Patrick Souchon de l’Académie de Versailles (DAAC) et de Virginie Frenay de la Maison des écrivains et de la littérature et du service Education du musée, j’ai été convié àparticiper àl’atelier annuel d’écriture organisé par le Rectorat de Versailles, l’IUFM-Université de Cergy-Pontoise, l’Inspection académique des Hauts-de-Seine, le théâtre de l’Odéon et le musée du Louvre.

Un programme riche tout au long de l’année : 20 séances de 3 heures les mercredis après-midi de 14h à17h pour les enseignants, documentalistes de l’Académie de Versailles. 4 intervenants au long de l’année : Sébastien Rongier puis Tanguy Viel au Louvre ; Michel Azama, puis Pedro Kadivar au Théâtre de l’Odéon pour la seconde partie de l’année. Un programme et des rencontres riches, inscrites sur une belle durée.

J’ai donc ouvert le bal !

Merci àPatrick et àVirginie pour leur invitation. Un grand merci àAnne Ferrière, Frédérique Leseuret àCyrille Gouyette pour leur accueil au Louvre, et àJoë l Paubel pour son implication dans le projet.

Et surtout, un grand merci aux participants pour leur belle énergie, renouvelée de séances en séances, et forcément communicative.





LE PROJET


J’ai donc proposé un travail en deux temps, autour de deux Å“uvres, deux expériences des Å“uvres ou de l’espace du Musée. Il s’agissait pour moi d’articuler deux lignes, de les tenir ensemble et de les mettre en tension : d’une part l’écriture comme création et, d’autre part, l’œuvre. Trouver l’équilibre entre les deux mais surtout ne pas prendre prétexte de l’œuvre : proposer d’écrire et de tenter par l’écriture d’entrer dans l’œuvre, l’écriture comme formation du regard autant que questionnement propre. L’écriture dans cet atelier est àla fois ce qui s’invente, s’expérimente mais aussi ce qui permet d’entrer dans l’œuvre, de la fouiller par un double mouvement du regard et de l’écriture.

Le Louvre offre cette possibilité d’être face aux œuvres, de se frotter àelles, et, d’heures en heures, de séances en séances, de l’approcher.

J’ai donc proposé deux temps, deux exercices : un premier (temps long, trois séances) àpartir de Paysage avec Orphée et Eurydice de Nicolas Poussin ; un second (temps court, la dernière séance) àpartir de La Joconde de Léonard, ou plus exactement de l’espace d’exposition.




L’idée de départ est celle d’une « Tentative d’épuisement d’un tableau parisien  » àpartir de Paysage avec Orphée et Eurydice de Poussin [1]. Cette approche par l’atelier d’écriture prolonge d’autres réflexions autour de l’œuvre de Poussin et des questions liées àOrphée et Eurydice. On peut en voir certains aspects ici.

Le travail autour de ce tableau de Poussin s’est donc déroulé en trois temps. Le premier axe de réflexion est celui de l’écriture du temps, l’écriture de la temporalité ; le deuxième axe de réflexion et d’écriture àpartir du tableau de Poussin est celui de l’instant du tableau ; le dernière tentative d’épuisement du tableau est celle d’une écriture du paysage. D’où :

1/ Le temps de chacun, le temps de l’œuvre

2/ L’instant du tableau

3/ D’écrire le paysage


Le travail autour de La Joconde, développée dans la quatrième partie questionne moins l’œuvre que l’espace de son exposition : comment écrire ce qui se passe durant ce temps du regard spécifique (voir La Joconde, ou pas) ?

4/ La Joconde mise ànue par son absence, même [2]





Chaque séance s’organisait en trois temps, un premier temps de présentation et de lectures de textes, un deuxième temps d’écriture dans les salles du Louvre, devant les Å“uvres, un dernier temps de restitution àl’ensemble du groupe dans la salle de travail.

A la fin de chaque séance, les textes sont lus collégialement par leurs auteurs (ceux qui le souhaitent, bien évidemment).

1er février 2012
T T+

[1Une précaution : le tableau n’est pas parisien mais romain ; une question ensuite : qui épuisera qui ? ; une remarque ensuite : la tentative est évidemment pas sans fin ; une déplacement enfin àprévoir : ce tableau est également un « paysage  ».

[2Marcel Duchamp faisant parti de mes préoccupations depuis toujours, un exemple ici