Nathalie Pierrée |Torsion

Eurydice, un genou àterre, se retourne, apeurée. Elle n’ose pas appeler. Elle lève timidement le bras vers la toge blanche de l’homme qui se tient debout devant elle lui tournant le dos. Elle était assise dans l’herbe, écoutant le chant d’Orphée s’accompagnant de sa lyre, quand elle a ressenti une vive brà»lure au talon. C’est alors qu’elle aperçu un serpent au dos luisant, rampant vers les rochers et les broussailles, disparaissant dans l’ombre, se confondant avec la couleur sombre de la terre. Elle voulu crier, mais aucun son ne parvint àsortir de sa gorge. Elle n’a désormais qu’une idée en tête : se relever, rejoindre son bien aimé Orphée assis sur une souche, ou plutôt àdemi-agenouillé, quelques pas plus loin, séparé d’elle par le petit groupe que forment l’homme debout devant elle et les deux femmes assises au sol aux pieds d’Orphée.

1er février 2012
T T+