(Proposition 7) Allons donc voir (du côté de la Joconde)

L’idée de cet exercice était de créer une rupture avec l’exercice précédent. Au temps long pris pour un tableau, une expérience d’énergie non pas sur un tableau mais sur un espace d’exposition. On devrait dire « L’Espace d’Exposition  » par excellence, l’épicentre du navire Louvre.

J’ai donc proposé un exercice àpartir d’une logique absurde, d’une lecture fantasmée de l’histoire du Louvre et de l’histoire de l’art pour aboutir àun fait de muséographie contemporaine. L’idée est simple : le tableau La Joconde est un tableau qui n’existe plus. C’est un tableau qu’on ne peut plus voir. On ne peut plus le voir parce qu’il a été volé, parce qu’il a été détourné, parce qu’il y a désormais une autre expérience qui se déplie dans la salle dans laquelle on est sensé voir la Joconde. Que voit-on quand on va voir La Joconde ? A quel spectacle assiste-t-on dans la salle des Etats ? Dans quelle expérience se trouve-t-on immergé dans ce cas précis ? L’idée est d’écrire cette expérience en restant durant une trentaine de minutes àla même place et en notant toutes les images, sensations, sons, odeurs qui traversent cet espace-temps ; et découvrir aussi les évolutions, les mouvements qui se dessinent tout en gardant en tête qu’il s’agit d’une salle d’exposition d’œuvres d’art.

Quelques textes confiés (par ordre alphabétique)

Coralie Congnet

Brigitte François

Michèle Girouard

Nathalie Pierrée

En somme, c’est moins le tableau qui m’intéresse que ses effets : ses effets historiques, ses effets muséographiques.

Donc de dire qu’on ne verra pas cela






ni cela








Et pas plus ceci






















Parce que La Joconde a été volé le 21 aoà»t 1911... et que l’on finalement pas certain de sa complète réapparition. On a alors soupçonné bien des crapules (de la mauvaise graine d’avant-gardiste notamment : Apollinaire, Picasso) mais s’avère plus banale. Le vide de 1911 est peut-être ce qui fait basculer l’art moderne dans ce qu’il connaît de plus débridé, de plus joyeux, et de plus déterminant. Car il faut combler le vide, lui donner forme. Marcel D. ouvre le bal. D’autres suivront. Mais lui seul, pour finir... commence !





1er février 2012
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