#13. Lituanie First Portrait - Reprise

juin 2012 / Boulogne-Billancourt /
deuxième texte extrait de Lituanie first Portrait
(performance en cours) / la femme du grand jeu /
d’Eric Da Silva / àqui mieux mieux et comprenne
qui voudra / durée : 25’

… Je suis la femme du grand j
(eu)
our, je suis la femme qui s
(ent les géraniums)
ort de terre
Je suis la Femme aux che
(mins de traverse)
veux emmêlés
Je suis la Fame tombée du
(lit)
ciel
Je suis la Femme croy
(sée dans la rue)
ante prête à
(tout)
bondir
Je suis la femme
(tout court)
qui court, c
(roise)
urieuse du m
(âle)
onde et qui l’
(aime)
étouffe. Je suis la femme àpoi
(ls)
gne. Je suis la femme ra
(coleuse)
leuse, voici venu le t
(ir groupé)
emps de faire l’a
(mour)
ddition et de vous e
(nvoyer paitre)
xpliquer le sens de ma vi
(ctoire)
site. J’ai l’i
(nstinct de mort)
mpression que quelqu
(e chose)
‘un m’
(adhère)
habite. Je … d
(ans ta tête)
éclose. Je suis la Femme in
(fidèle)
différente des a
(rbres)
utres. Je suis la femme a
(ux racines)
raignée d
(issimule ses ossements)
ure au mal de s
(quelette)
olitude. Je suis la Femme va
(t-en guerre)
et vient. Je suis la femme seule dans les b
(atailles)
ois et qui commence àco
(nvenir)
urir tenant àbout de b
(onnes humeurs)
ras ses
(seins)
mains sâles s
(iliconés)
errées.
Je suis la femme très s
(urpeuplée)
ecouée en apprenant les f
(iançailles)
unérailles de Rebecca Hardy avec Oskar Dunoyer voilàet cette n
(aissance)
ouvelle m’arrache comme le j
(e suis malheureuse)
our où j’ai ap
(pellé au secours)
erçu une mouche prise dans un
(quasi coma dà» àun abus de barbituriques)
e toile d’a
(vant la crise cardiaque)
raignée. Vais-je me d
(icalement parlant je suis en forme)
élivrer de ce que
(lque chose doit craquer)
stionnement et tout cela finira
(en état de siège)
bientôt. Nous sommes toujours en
(avance)
retard et les exemples sont autant
(l’un de l’autre)
de leçon à
(votre désir de posséder l’objet unique)
entendre et àm
(‘avouer)
éditer. Car vous entendez mon s
(exe)
ouffle devenu par je ne sais quel ha
(rdiesse)
sard un éclat d
(‘obus)
e mots et qui pendant que vous le
(cachez àla famille)
regardez, il s’oblige àb
(ander)
ouger sur
(des chemins inconnus)
place comme une l
(ittérature dont on dit qu’elle est physique)
umière m
(isérable)
ouvementée de notre esprit finissant sa vi
(bration que j’éprouve aujourd’hui)
site au crépuscule comme
(on étouffe un cri un feu ou un animal)
un insecte sur le
(s dents)
dos. Je suis la femme bulle qui é
(toile filante)
clate sans ja
(ime et je hais)
mais se
(làrevient peut-être au même)
crever. Je suis la femme lancée àma po
(rtée)
ursuite sur ma pi
(toyable emphase)
ste et l
(‘instrument de notre vengeance)
orsque nous sommes lui et moi l
(a dramaturgie du réel)
iés par de simples m
(illiards d’existences destinées àpasser sans traces)
ots enfilés en
(émeute)
phrases pour trouver
(ce qui m’entoure)
des angles àla
(nuit où elles auraient dà» rester)
mesure d
(u plus bas de l’endroit où je vis)
es fantasmes de vous
(voilàbien avec votre incapacité àfranchir la ligne)
spectateurs. Je suis la femme qui préfère
(le langage qui vient d’en bas)
ne pas porter de petite culotte. Je suis la femme qui e
(quivoque)
xplore ce qui l
(égende quelque soit mon noyau de réalité)
‘entoure. Je suis la femme sca
(breuse)
rabée. Je suis n
(‘étant rien dans l’histoire)
oire, je suis v
(aguement faite de fiction et de réel qui rivalisent)
erte. Je suis la femme p
(resque comme si elle n’avait jamais existé)
rodige e
(mbellie d’impossibilités)
spoir pour l’avenir, imp
(renable)
erméable, je suis la femme p
(ure existence verbale)
arvenue jusqu’àvous pour former àdeux une espèce de
(ntêtement àdivaguer)
territoire, je suis la femme qui touche te
(lle l’infamie stricte)
rre, la femme m
(atinée de scandale ambigue)
onotone àl’o
(rée du bois)
deur très forte. Je suis la femme qui t
(riche)
ombe qui t
(ue)
ireuse d’horoscope, la femme c
(haritable)
apable de réveiller les hommes so
(n propre père)
mnolents qui n’ont jamais vu p
(rostituée)
ersonne plus h
(ors d’atteinte)
umaine. Je suis la femme c
(rapaud)
lassique ou du moins une c
(aricature)
ombinaison sans m
(ari)
oeurs et sans en
(tourage)
enfants. Je suis la femme qui écrit, je suis la femme s
(uivez-moi sans regarder)
ollicitée par ses père et mère, j’arrive en p
(étale blanc flottant)
leine nuit dit
(es-moi si je peux rester ?)
hyrambique. Je suis la femme qui se parle, qui se tient compagnie
Je suis la femme qui abuse
(simplement)
purement de son p
(ropre chef)
ouvoir, mais dans le s
(ang)
ens que
(tous)
chacun peut user
(de)
pour soi àses p
(ire)
ropres pro
(jets)
fits, les
(importuns)
uns c
(hant du cygne sexuel)
ontre les autres jusqu’àsa
(démission sexuelle)
mort. Je suis la femme et j’abandonne mes chaussures qui serviront au co
(mmun des mortels)
ureur parce que devant moi u
(ne infinité de destinations)
n moment de lib
(re échange)
erté qui va naitre. Je suis la femme se
(che)
ule pour quelques instants dans les filets que je dispose, viendront s
(ans gloire)
e prendre les disputes de v
(iolence conjugales)
oisinage, les querelles familiales, les ex
(tases des passions secrètes)
ès du vin et du s
(candale public)
exe. Je suis la femme àla t
(errible omission)
ournure inquiétante qui f
(aut imaginer)
lotte d’erre r
(êve)
ive en rêvière, dont le m
(aintenant fait tanguer le bassin)
urmure commence àmont
(re leur de quel bois tu chauffes)
er et ne s’a
(vouera)
rrêtera p
(lus)
as. Je suis la femme re
(tend-moi la perche)
courante àla honte et aux
(joues brà»lantes)
secrets d’alcôves. Je suis la femme diseuse de bo
(mbes àretardement)
nnes aventures pour ce
(rtain savoir du quotidien)
libataires end
(oloris)
urcis. Je suis la femme qui apprend par c
(hangement de programme)
Å“ur, je connais les ge
(stes)
nres et les m
(anières d’être)
odes. Si je v
(erbalisais somptueusement)
oulais, il n’y aurait r
(emue la queue !)
ien au monde que
(le long récit de la supplication)
je ne sache
(alphabétiser)
pas. Mais je suis la femme àla m
(oite)
aigre con
(cupiscence)
naissance. Mes r
(ancœurs)
écitations s’ent
(relacent d’impatience)
ortillent comme des r
(isques de vie àtout moment)
acines dans un pot de fleurs. Je suis la femme du temps pres
(sant)
ent et d
(ébarassez-moi de ce salaud !)
isparate. Je suis la femme des f
(olies bergères)
ureurs et des im
(compris)
puissances. Elles battent l
(‘anatomie humaine)
a mesure de leur
(turbulence populaire)
queue de
(leur propre vie)
ci de là
(conversation sur l’oreiller)
scène de transformation. Je suis la femme qui se trompe au
(risque de fuite)
sujet de c
(omment le féminin s’articule sur l’os du bassin)
es muscles dont nous d
(énonçons l’usage)
iscutons depuis toujours. Je suis la femme bien or
(dinaire)
ganisée qui sait
(jamais)
toujours où elle a
(ffronte)
gite et p
(arcour)
ose le pi
(re)
ed. Je suis la femme ni fait
(divers)
e, ni àf
(erme ta gueule àla fin)
aire de la f
(ulguration)
iguration. Je suis la femme cr
(oie-moi je t’en prie crois-moi !)
iarde et int
(erdite de séjour)
ense qui se p
(laindra)
erdra par la suite toujours de son p
(uisqu’elle ne parle que d’elle-même)
ain qu
(elque chose dans son genre)
otidien. Je suis la femme qui p
(rête des mots)
ossède un t
(rajet)
erritoire h
(ors d’elle-même)
éroïque et marqué d’une t
(elle chance)
ouche d’impossible parce que je suis la femme onirique et c’est alors seulement que je deviens d
(isponible)
écisive, je suis celle qu
(’il fallait faire)
i fait la l
(iaison)
eçon et qui d
(evine)
onne l’e
(spèce de crainte redoutable du désir)
xemple au grand j
(‘offre àtous)
our ce qui me comble d’esp
(rit)
oir. Par con
(tagion)
séquent, si je sors de l’or
(nière)
dinaire c’est comme pour p
(arler àquelqu’un qui se fà»t trouvé sous l’eau)
rovoquer un e
(t que je tombe malade ensuite)
ffet de d
(iplomatie)
rôlerie. Le seul fait d’en parler me fait r
(esplendir comme si j’étais nue)
ire. Je suis la femme et son dou
(te)
ble rapport àla vé
(hémence)
rité et au p
(rotections spéciales)
ouvoir. Je suis la femme fa
(tale)
ble, je décide de mon in
(tériorité)
iquité entre v
(eille et sommeil)
rai et fa
(isant usage de mon intuition)
usse l
(evée le voile qui cache mon visage)
ittérature. C’est une d
(ispute)
écision de ne pas en faire mon
(stre)
tre. Je me donne exp
(ansivement)
licitement c
(roise mes bras sur mes seins une nouvelle fois)
omme à
(l’abri des coups et blessures)
rtifice. C’est trop d
(everser)
ire sans d
(istance)
oute, tel est le pro
(pos de la convoitise)
pre de la représ
(
entation)
sion : mes progrès récents m’on
(reculé d’un tour)
anéantis. Je suis la femme n
(oyée)
ue qui montre ses seins et fesses et v
(ulgaire)
eut paraitre en co
(nfiture)
uverture, je suis
(ignorante des fatalités)
celle qui fait mont
(rer ses motivations sans honte)
er la sauce. Je suis la femme sans
(esprit)
don particuliers, j’suis la femme qui n’est pas
(sage ici-bas)
moi-même qui n’a rien àdire, ni àavoir, ni àsavoir. L’inst
(ant)
inct de conservation se saisit de moi. Je suis la femme du comp
(artiment tueur)
ortement séparé, la femme de trêfle àqua
(r ceci n’est qu’un commencement)
tre feuilles, celle qui t
(riomphe)
ourne en r
(odage)
écit, celle qui se d
(eshabille)
issimule en de
(pit des sots et des méchants)
ssous d’elle
(se glisse àtravers je ne sais quelle fente de ma nature)
même, celle qui lè
(che)
ve ses s
(ystématiquement)
ecrets comme on dirait ses m
(al d’effacer c’est mal)
éfaits, ses d
(it une fois pour toutes)
élices in
(terminables)
avouables. Je suis la femme hors l
(es murs)
a loi, la femme àba
(rbe àpapa)
ton rompue au rit
(ournelles)
uel d’a
(uditoire)
veu pe
(stilentiel)
nitentiel ou ce
(tte jeune fille qui attend dans la ruelle qui attend-elle ?)
lle dont on p
(récipite parfaitement le dédoublement)
arle. Je suis la femme eff
(rayée)
acée, ce
(tte pulsation de vie insensée)
lle qui p
(oursuivie)
arle est en même
(mouvement)
temps celle dont on p
(erd la trace)
arle. Je suis la femme qui appelle le
(cercle de vive lumière)
s amis s
(es mille facettes)
urtout tard le so
(n et les images)
ir quand je n’arrive pas àd
(ieu)
ormir. Est-ce que vous n’auriez pas vu mon flacon de n
(’importe quoi suffira je ne suis pas difficile)
embutal ? A tout moment se re
(garder dans la glace)
dresser et
(descendre de la table)
échapper de la fable. Je suis la femme
(il fut un temps où j’aimais être abusée)
libre encore un instant de choisir
(àla moindre incartade)
ses pétales. Je suis la femme,
(il y a des moments où je me préfère en homme)
vous me réveillez
(le monde minuscule de tous les jours)
vous me faites p
(laisir)
eur. Je suis la femme
(il y a des moments où je me vois bien en contrepartie)
qui vous m
(onnaie d’échange)
éprise et cependant je r
(ivalise)
ampe jusqu’àvou
(loir convoiter et séduire àla fois)
s parce qu’en dépit
(ou àcause)
de votre c
(hose comme un secret àlever)
ruauté, il y a
(des moments où je me sens clouée au pilori)
toujours un vis
(àvis)
age, un nom qui r
(ancoeur sauvage)
esplendit pour m
(anière de vivre)
oi, éclaire mon pa
(s de côté)
vé des rues et me permet de
(manger mon cœur sur le gril sans compter d’autres couleuvres àavaler)
repeupler mes
(irécorde)
rêves. Je suis la femme travestie qui
(s’ouvre sans cesse)
ne passe que
(comme des rayons autour d’une étoile pour raconter d’obscures vilenies)
peu de temps en femme et qui
(foudroie un misérable et le replonge dans la nuit)
est au centre de l’ex
(raordinaire)
ploit. Je suis la femme chemin fai
(te par des petites gens)
sant, un fantôme
(de très petites conditions)
creux qui n’a
(pas sentiment d’elle-même)
rien d’autre à
(suivre)
dire que des f
(urtives cachoteries)
amiliarités entrelacées d
(e coup au mur pour se plaindre du bruit)
‘impatience, de colère et de ra
(vissante musique)
ge pour la
(prospérité)
liberté de p
(eau de balle cette journée àfiche àla poubelle)
ensée en lambeau de d
(evenir élégante et belle)
raperie avant que le mo
(uvement)
nde ne se p
(iétine en rond)
asse de m
(ensonges)
oi. J’ai certains secrets que je
(laisse voir àtous)
garde pour m
(ettre en circulation)
oi. Un fond jusque-làin
(jetable au visage)
tolérable que qu
(‘exposé aux regards dans une luisante robe dorée)
and on jo
(uit)
ue. Est-ce ainsi qu
(‘ils me filent le train)
e les hommes v
(vous avez l’impression que je représente quelque chose)
ivent … et leurs ba
(rreaux et toute une vie de soupe àla grimace)
isers au loin les suivent comme des s
(eul un homme peut me sauver de moi-même)
oleils ré
(confortant)
volus ! Je vois le me
(tal tordu)
illeur, l
(e verre pilé)
’approuve et je fais le p
(areil au même)
ire ou vi
(vent les vautours)
ce ver
(tigineux)
sant de l’émotion comme qui nous
(fait glousser)
unit.

2 juillet 2012
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