Rencontre remue vendredi 30 novembre 2012 | Les écrivains sont-ils des gens brouillons ?

écouter la captation audio


Rencontre remue le vendredi 30 novembre 2012 à 20 heures au Centre Cerise

46 rue Montorgueil 75002, métro Etienne-Marcel, Sentier, Les Halles.
Entrée libre et gratuite.
Réservation souhaitée au 01 42 96 34 98 ou par mail à scenedubalcon3[arobase]aol.com.


Brouillons, esquisses, ébauches, essais et abandons, reprises et mises au point, les textes ne se transfèrent pas directement de la tête des écrivains à la feuille de papier ou au clavier de l’ordinateur. Ils ne s’écrivent pas tous de la même façon et selon le même rythme.
Lors de cette rencontre, il sera question des approches, des habitudes, des tactiques et des ruses déterminés par un écrivain en fonction d’un texte. Quatre écrivains raconteront les étapes d’un travail qu’ils ont en cours et nous en liront un extrait, ils nous expliqueront où ils en sont, ce qu’ils ont fait et ce qui leur reste à faire. Quand savent-ils qu’un texte est fini ?
Et qu’en est-il du numérique : a-t-il modifié leur façon de travailler ? quelle est la spécificité de la création d’un site par un écrivain, quelle place occupe-t-elle dans son travail ?


Invités : Sereine Berlottier, Laurent Grisel, Philippe Rahmy et Dominique Dussidour.

Soirée animée par Sébastien Rongier.


Premières pistes

Sereine Berlottier : Si le mot « brouillon » est de peu d’usage pour soi, explorer d’autres mots, d’autres résonances. 
Évoquer ce que serait écrire en écho à l’œuvre d’un peintre, mais ne rien savoir du chemin avant de s’y engager. De l’ignorance donc - et du besoin d’accumuler en soi des traces documentaires pour y prélever une matière de signes.

Dominique Dussidour : Versions, brouillons et textes en parallèle autour de Sade écrivain chantier en cours. Selon quels trajets de travail arrive-t-on face à l’image de départ ?

Laurent Grisel : Avant et pendant les brouillons et sans eux l’imagerie mentale.
Changeons d’espace & de temps : variations improvisées sur un thème – dont il ne reste aucune trace mais qu’on peut raconter.
Les Misères et les malheurs de la guerre d’après Jacques Callot, noble lorrain : voir « Les pillage d’une ferme » puis « L’hôpital » - l’image forme le poème, deux images forment un poème.

Philippe Rahmy : Parler de l’épaisseur sémantique du mot de brouillon. Voir comment ce mot se dit dans d’autres langues, quelles autres réalités il convoque en anglais, allemand.
Parler du fait de ne jamais avoir eu de brouillons, ni pour les textes manuscrits ni pour ceux écrits à la machine à écrire ou à l’ordinateur. Chaque version du texte en cours est détruite avant relance de la version suivante. Je n’ai pas d’archives. Écriture de la terre brûlée.
Parler du fait que ma conception du brouillon recouvre celle du corpus des lectures qui accompagnent le temps de l’écriture. Chaque texte appelle un cycle de lectures d’un auteur que je ne connais pas ou que je n’ai pas lu depuis longtemps. Tout lire de cet auteur. Cette lecture sert à la fois de terreau et de lanceur pour l’écriture en cours.


Prochaine rencontre le vendredi 18 janvier 2013 : Fabula.org, penser la littérature en numérique, avec Alexandre Gefen, Matthieu Vernet et les membres de l’équipe de fabula. Soirée animée par Sébastien Rongier.

24 novembre 2012
T T+