Gueule cassée

Pourquoi manges-tu autant, toi l’étranger défiguré par la consommation à outrance sans faire attention aux autres, égoïstement, le kebab t’appelle tous les jours 5 euros 50 chez Ibrahim le marchand de bien-être toujours à l’affût du client-roi. Tu fais signe au machiniste du bus au destin improbable, tu t’oublies parfois tu râles tu cries tu voles. Arrête-toi un peu et observe, prends l’avion Bruno, prends-le, si si, il y a un pilote dans l’avion qui ne sait pas non plus s’il pourra atterrir, la peur, l’effroi dans l’hiver précoce. Arrête de faire des pirouettes, la marelle c’est fini, grandis un peu, ne te moque pas, ruse d’humilité, construis, avance, ne fais pas comme d’habitude la destruction, sois authentique rustique s’il le faut, avec ta gueule de premier de la classe tu t’es écroulé anéanti, arrête et cours vers un horizon plus serein, ne fais pas de pousse-toi-là-que-je-m’y-mette, de toutes façons tu sais pas faire alors ne mens pas, il y aura encore des orages, des luttes, de l’espoir, reviens sur terre parmi les buveurs de lait de vache, accepte et détends-toi, relax, les jeux sont faits mais agis avec dextérité, organise-toi et bosse, feignant, tu crois quoi le Polac la fin du monde, que sais-je ? Allez, bouge de là.

Bruno Mlynarski

20 décembre 2012
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